Export : robotisation et digitalisation face à la pénurie de main-d’œuvre

La pénurie de main-d’œuvre continue à préoccuper sur le plan économique. Ainsi, le ministre du Développement industriel, Sunil Bholah, a participé à une session de travail avec les représentants des entreprises tournées vers l’exportation (EOE). Celle-ci avait pour objectif de permettre à ces entreprises d’interagir, d’identifier les contraintes opérationnelles et de réfléchir aux mesures et politiques qui pourraient être formulées par le gouvernement afin d’assurer un taux de croissance amélioré à ce pilier économique.
Des représentants du ministère et d’institutions de soutien, comme l’Economic Development Board (EDB) et l’Industrial Finance Corporation of Mauritius (IFCM), ont assuré des présentations sur les projets et plans mis en œuvre pour encadrer les entreprises manufacturières. L’IFCM, instituée en 2021, est opérationnelle depuis février 2022, et propose des plans d’aide pour la transformation des entreprises.
Cette corporation soutient divers secteurs comme la manufacture, l’agriculture et la pêche, et propose des options de financement telles que le crédit-bail, l’affacturage et le financement de crédit, entre autres. Les représentants de l’IFCM ont abordé les bénéfices de l’affacturage permettant notamment aux entreprises de soulager leur problème de Cash-Flow. À ce stade, l’IFCM propose diverses formules d’affacturage : Domestic Factoring, Export Factoring, Reverse Factoring et Supply Chain Factoring.
Le ministre Bholah fait comprendre qu’après des exportations record de près de Rs 50 milliards en 2022, le secteur est confronté à de grands défis, à commencer par la situation économique mondiale, pas trop brillante, avec des révisions à la baisse des prévisions de croissance pour l’année en cours.
« Il y a quelques sources d’inquiétude, d’ailleurs les chiffres du dernier trimestre ont démontré que nous avons de gros défis, surtout en ce qui concerne les exportations de textile et habillement », concède-t-il.
Des idées ont été partagées et des suggestions ont été émises lors de la rencontre. Sunil Bholah a donné l’assurance que « nous allons tout faire pour résoudre les contraintes évoquées. Notre objectif est d’éviter que les opérateurs aient à faire face à des contraintes et qu’ils puissent travailler sereinement, car le secteur des exportations est crucial pour le pays ; il nous rapporte des devises. »
Parmi les difficultés évoquées par les opérateurs économiques, d’abord les coûts de production, la pénurie de main-d’œuvre et les marchés d’exportation. Le ministre suggère que les opérateurs doivent aussi prendre avantage de nombreux accords commerciaux signés, dont celui avec l’Inde, l’Accord de libre-échange avec la Chine et l’Africa Continental Free Trade Area. Il a aussi évoqué l’Africa Growth and Opportunity Act qui expire en septembre 2024, assurant que la campagne de lobbying a déjà démarré en vue de protéger les intérêts de Maurice.
Le ministre a avancé que la résilience que Maurice a développée en tant que Sourcing Market durant les dernières décennies constitue un atout majeur. Il préconise un recours à la robotisation du secteur manufacturier et la digitalisation, qui permettront pallier le problème de pénurie de main-d’œuvre. Satisfait de cette rencontre, il parle de « confiance renouvelée » des exportateurs.
Les données statistiques indiquent qu’il y a actuellement 232 Export-Oriented Enterprises, soit 67% des exportations nationales, et qui emploient au moins 36 100 personnes, dont 16 261 expatriés. Les principales activités du secteur des EOE sont le textile et l’habillement, la conserverie de poisson et les préparations à base de poisson, la joaillerie et les diamants transformés, les dispositifs médicaux, l’horlogerie et les produits optiques.
Les principaux marchés des EOE sont l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni, la France, les États-Unis, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Italie et Madagascar. Les exportations en 2022 ont atteint Rs 49,9 milliards, contre Rs 42,7 milliards en 2021.
Pour la période janvier-juin 2023, les exportations se sont élevées à Rs 24 milliards, soit une croissance de 2,4 % par rapport à la période correspondante de l’année précédente. Dans l’ensemble, le secteur manufacturier contribue pour 13 % à la valeur ajoutée brute et pour 15 % à l’emploi total, grâce aux entreprises orientées vers l’exportation, aux entreprises non orientées vers l’exportation et aux PME manufacturières.

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