Développement durable : Pravind Jugnauth plaide pour la révision des critères d’éligibilité pour les financements concessionnels
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui se trouve à New-York, et devant intervenir à la tribune des Nations unies demain, a évoqué les derniers développements sur le dossier des Chagos avec les Américains. Il a également participé, mardi, au sommet sur les Objectifs de développement durable tout en plaidant pour une révision des critères d’éligibilité en vue des financements concessionnels. Pas moins de 26 pays avaient pris part à ces débats.
Profitant d’une série de rencontres bilatérales en marge de la session annuelle des Nations unies, il a rencontré le secrétaire d’État adjoint américain Richard Verma, qui était récemment à Maurice. Les deux hommes ont évoqué et passé en revue les derniers développements concernant le dossier Chagos. Olivier Bancoult, président du Groupe Réfugiés Chagos, se trouve également à New York à l’invitation d’une organisation privée.
Le Premier ministre a également rencontré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Les discussions ont porté sur les effets du changement climatique et l’impact du réchauffement de la planète sur les petits états insulaires. Il a aussi été question de la reprise économique post-Covid-19 et d’éventuelles avenues de coopération entre Maurice et les pays du bloc européen.
Dans son intervention au sommet consacré au développement durable, Pravind Jugnauth s’est appesanti sur la nécessité d’un effort collectif mondial afin de permettre aux pays en voie de développement de se relever de la pandémie du COVID-19, des conflits à travers le monde et des effets du changement climatique. Il a expliqué que Maurice a fait le choix de ne laisser personne sur la touche pendant la pandémie en prenant des mesures sans précédent afin de sauver des vies, assurer la sécurité alimentaire et booster la résilience économique.
Pravind Jugnauth fait un plaidoyer pour un renforcement des financements octroyés aux pays à faible et à moyen revenus. Il propose une révision des critères d’éligibilité pour les financements concessionnels. Il fait aussi état d’une consolidation de la collaboration internationale afin de favoriser la résilience à travers un transfert efficace de bonnes pratiques et des technologies.
Le ministre des Finances des Seychelles, Naadir Hassan, qui a également participé aux débats, estime que la communauté internationale doit prendre en compte les difficultés rencontrées par les petits pays insulaires en développement. Il note que les Seychelles ne recherchent pas de dons, même s’ils sont bienvenus, mais des facilités pour bénéficier de financements concessionnels. Il soutient qu’un indice de vulnérabilité multidimensionnel (MVI) pour les Pays insulaires en développement s’impose dans la conjoncture. En l’absence de ce MVI, les petits insulaires, comme les Seychelles, seront exclus des financements dont ils ont besoin, dit-il.
Les représentants de plusieurs États membres de l’ONU ont appelé à un financement climatique, à un allégement de la dette et à des prêts à long terme. Un groupe de partenaires donateurs a annoncé son engagement à mobiliser 600 milliards de dollars d’ici à 2027 pour un plan mondial de développement des infrastructures. De nouvelles formes de financement ont été suggérées, comme la tarification du carbone. Le déblocage de capitaux privés, tout en réduisant les risques liés à l’investissement privé, devra se traduire par l’investissement de 300 milliards d’euros dans les pays en développement au cours des cinq prochaines années.