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Hippisme : 43 jours d’enquête pour accoucher d’une souris !

•Aucune sanction prise dans ce qui est une course suspecte avec la cote du vainqueur passant de 15 à 4/1 alors que celui de son compagnon d’écurie, le favori Swagger Jagger de 2/1 à 4/1

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•Le Chief Stipe Deanthan Moodley a communiqué publiquement son sentiment personnel au sujet de la course alors que l’enquête était en cours

Hier, le 6 septembre était le jour du verdict final de l’enquête initiée au sujet de la course remportée par Quatro five Six disputée le 29 juillet 2023. Il a donc fallu 43 jours d’attente aux turfistes pour qu’ils prennent connaissance du verdict final de cette course controversée. 43 jours d’enquête pour établir un non-lieu généralisé dans une des courses les plus scandaleuses de cette saison Soy à Maurice. Pour ne pas changer, l’enquête a finalement accouché d’une souris. Aucune sanction. Un vol à main armé que les spécialistes (?) de l’équipe dirigée par le Chief Stipe et Racing Executive de la Horse Racing Division (HRD) Deanthan Moodley, n’ont pu élucider. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dénouement de cette enquête est une autre insulte à l’intelligence des turfistes et confirme, si besoin est, l’incompétence à son plus haut niveau —et pas que—des Stipes de la HRD.

Pourtant, La-Gaulette Shark Sport Club Cup, courue le 29 juillet et remportée par Quatro Five Six, entraîné par Samraj Mahadia et monté par Rakesh Bhaugeerothee, est un modèle de course manipulée. Tous les ingrédients classiques d’une épreuve au déroulement suspect étaient réunis : évolution contraire de la cote du futur vainqueur et celui de son compagnon d’écurie, favori à l’origine, la tactique de tous les jockeys, le rythme extrêmement lent de la course. Sans compter une certaine apathie des commissaires de course à ouvrir une enquête avec diligence après la course. Sans les pressions de la presse hippique critique pour ne pas dire non-chatwa, aucune enquête n’aurait été initiée !

Recul à vitesse grand V

Pourtant, la Horse Racing Division avait promis aux turfistes Mauriciens : « we will make the racing history great. We are here to enhance a group of young people who will be the future of your industry ». Hélas, au lieu de progresser, c’est à reculons à la vitesse Grand V.
Auparavant, les enquêtes étaient bouclées entre trois et cinq jours, ce qui était déjà très critiqué par les turfistes sur la base qu’à Hong Kong par exemple, les enquêtes sont pour la plupart bouclées le jour des courses. Mais aujourd’hui, sous l’autorité de la HRD, elles durent une éternité pour des raisons… inavouables mais qui ne trompent personne si ce n’est leurs auteurs eux-mêmes.

En tout cas, tout retard dans le déroulement des enquêtes permet aux contrevenants de comploter et d’élaborer des défenses communes alors qu’une enquête instantanée n’aurait pas donné l’occasion à des concertations entre protagonistes pour accorder leurs violons et « met lord dan zot manti ».

Dans La-Gaulette Shark Sport Club Cup, Samraj Mahadia avait deux chevaux, soit le grand favori, Swagger Jagger (M. de Oliveira) et son outsider Quatro Five Six (R.Bhaugeerothee). Les autres partants étaient : Var’s Elusion (S.Donohoe), Do or Dare (I.Chisty) et Footy Goal (P.Mogun).

À l’ouverture de la côte, jeudi : le favori était Swagger Jagger (Rs 250 pour une mise de Rs 100) alors que Quatro Five Six était offert à Rs 1 500. À la fermeture : Swagger Jagger se retrouvait à Rs 320 tandis que son compagnon d’écurie avait pris l’ascenseur et était passé à Rs 400. Ce qui aurait dû attirer l’attention de la Betting Analyst de la HRD.

Mais, comme elle est toujours en mode apprentissage (Deanthan Moodley dixit), la cote de cette course n’a pas éveillé le moindre soupçon. Pourtant, Quatro Five Six avait fini bon dernier lors de sa dernière sortie. Il avait terminé effectivement à la traine, très loin du vainqueur Illicit Kiss ou Detached pour reprendre le fameux terme de la HRD.
Passivité de certains jockeys

La course est courue et Quatro Five Six s’empare du commandement le plus facilement du monde. Dès le lendemain de la course, le groupe Le Mauricien avait dénoncé avec raison la passivité de certains jockeys dans cette course et non des moindres et la lenteur extrême du train imposé par le meneur. Tout cela, sans aucune réaction. Bien entendu, le déroulement de la course a été conforme à l’évolution de la côte des partants et Quatro Five Six s’impose sûrement en permettant à son entourage — ou un autre groupe de parieurs — de réaliser au nez et à la barbe des Stipes de la HRD l’un des plus gros Betting coups de la saison.

Ni l’évolution de la cote, ni le Sectional Time de la course (15.81, 12.94, 12.41, 11.85, 10.64, 23.87) n’ont attiré l’attention immédiate des commissaires des courses. Allez comprendre pourquoi ? Erreur, incompétence ou une coupable indulgence pour ne pas dire plus…?

Pas étonnant qu’aucune enquête n’avait été annoncée dans le rapport intérimaire. Toutefois, dans le rapport final, alors que les médias et réseaux sociaux dénonçaient les tenants et aboutissants de cette course, la HRD annonce qu’une enquête sera ouverte sur le déroulement de cette épreuve avec la convocation de tous les jockeys et entraîneurs.
Ce ne fut que le 18 août que cette enquête tant attendue démarrera. Mais à la stupéfaction des turfistes, la HRD sera très brève dans sa conclusion et l’enquête n’accouche que d’une souris : « All jockeys and trainers are excused from the inquiry, except for jockey P. Mogun and trainer Dominic Zaki (out of the country). Inquiry has been adjourned and a new date will be communicated when trainer D. Zaki will be back in Mauritius».
Incroyable, mais vrai ! Il n’y a qu’à Maurice et sous la HRD que ce genre de développement intervient. Les jockeys engagés dans cette course peuvent s’estimer heureux et chanceux.

« Insufficient Evidence »

Donc, évident que rien n’allait sortir de cette enquête. La preuve, hier, la HRD après avoir écouté le jockey P. Mogun et l’entraîneur D. Zaki, annonce: « Insufficient evidence in order to sustain a charge under the rules. No further action ».

C’est tout. Sans explication ni du Sectional Time, ni des tactiques, ni de l’évolution de la cote. Les stipes prennent des décisions sans les soutenir par des arguments ou des preuves. Du jamais-vu en matière d’enquêtes.

Néanmoins, dans cette affaire Deanthan Moodley a sans doute commis une faute, peut-être un délit, car avant même d’avoir interrogé l’entraîneur Zacki et le jockey Mogun, il avait déjà confié publiquement son sentiment personnel sur cette course, sur l’évolution de la cote de cette épreuve. Et cela, alors que l’enquête était en cours.

Verrait-on un juge exprimer son opinion publiquement sur une affaire avant la version de toutes les parties? Ou encore les tenants et aboutissants ? Dans tous les cas, les confidences de Deanthan Moodley et ses sentiments publics sur une affaire en cours à un confrère constitue un grave impair et un manquement à son devoir de réserve.
Deanthan Moodley devait déclarer : « …pour en revenir à la cote de Quatro five six, je pense que la cote a été mal mise par les bookmakers. Il était le seul front-runner de la course. On n’a pas jugé utile d’appeler les jockeys à une question d’un de nos collègues sur cette course car le mapping. Any way, you can’t officiate by looking only on betting and odds… Mogun a été appelé devant les commissaires. Sa monte sur Footy Goal sera étudiée en attendant la disponibilité de son entraîneur…The matter is still to be determined ».

Faut-il s’étonner alors avec ce qui précède qu’aucune action, voire aucune sanction, n’a été prise.

Moodley ne fait plus l’unanimité

D’autant que ce que Deanthan Moodley ne dit pas c’est que Quatro Five Six avait terminé très loin (Detached) du vainqueur Illicit Kiss lors de sa dernière course. Y a-t-il eu Reversal of Form’? Pourquoi ? Son entraîneur Samraj Mahadia a-t-il été interrogé à ce sujet ? Pour moins que cela dans le passé, des professionnels des courses ont été lourdement sanctionnés.

En cumulant des interrogations sur ses actions, Deanthan Moodley ne fait plus l’unanimité et d’aucuns se demandent si les virulentes attaques émises à son égard par l’organisatrice des courses, PTP, l’ont poussé à rentrer dans sa coquille et s’il a du coup perdu le fil de sa mission de protéger les turfistes.

Sur la base de ses actions, force est de constater qu’il n’est plus à la hauteur de la situation et qu’il a même mis ses patrons de la Gambling Regulatory Authority (GRA) en fâcheuse posture en venant publiquement reconnaître que « la question principale dans le milieu hippique concerne le Betting illegal » et de croire « que le pool pour les paris clandestins dépasse largement celui du circuit légal » …

Un aveu de taille que et la HRD et la GRA n’ont pu malgré leur nouvelle politique des courses mater la problématique des paris illégaux. Est-ce de cette façon que Deanthan Moodley parviendra à propulser l’industrie hippique mauricienne à un autre niveau ?
Le fait demeure que la course remportée par Quatro Five Six était truquée. It was a rigged race, Mr Moodley! As many others . Week in. Week out! Les faits irréfutables parlent d’eux-mêmes. Tout cela sans sanctions, permettant certains à « get away with murder !» C’est à se demander si les turfistes peuvent toujours faire confiance à la HRD, à Deanthan Moodley et à son équipe? Le Control of Racing est en tout cas victime d’un système emballé de corruption, qui hélas, est toléré par les autorités. Au final, la HRD se révèle être un véritable gâchis et il ne reste plus qu’à son Chief Stipe de lev pake ale!

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