Noa Bibi est sans aucun doute celui qui était le plus attendu dans les compétitions d’athlétisme. Du moins dans le camp mauricien, et pour cause ! Celui qui avait été crédité de la 10e meilleure performance mondiale 2022 au 200m (19″85) avait dû mettre prématurément un terme à sa saison en raison d’une blessure aux ischio-jambiers. Hier, il a pris non seulement sa revanche sur le sort, mais a aussi remporté sa toute première médaille d’or de sa carrière senior sous les couleurs mauriciennes. Même qu’il a battu le record des Jeux en arrêtant le chrono à 10″32 au 100m, hier au stade d’Alarobia. La cerise sur le gâteau ? Maurice s’octroie également des médailles d’argent et de bronze grâce à Jonathan Bardottier et au jeune Orphée Topize.
Noa Bibi a joué de beaucoup de malchance, l’année dernière, plus précisément en juillet, lorsqu’il avait estomaqué plus d’un en réalisant une performance hors du commun en France sur 200m. Non sans avoir auparavant battu le record national au 100m 10″12 de son illustre aîné Stephan Buckland, désormais son manager.
« C’est une sensation incroyable de pouvoir enfin goûter à la victoire aux Jeux. Cela fait longtemps que j’attendais ce moment et je suis très satisfait. C’est un travail de longue haleine. Ce qui fait que je suis aujourd’hui extrêmement content, et il y a de quoi l’être », déclare-t-il.
Jonathan Bardottier, qui avait brillé à Maurice en 2019, prend lui la deuxième place, mais il est quand même très heureux de voir Noa Bibi s’imposer. Sa satisfaction est d’autant plus grande lorsqu’il constate que Maurice s’empare du podium. « Je suis aujourd’hui très fier. Cette course est comme un passage de flambeau », déclare-t-il avec beaucoup d’émotions.
Alors que le tout jeune Orphée Topize, médaillé de bronze, ne pouvait que savourer. « Je suis effectivement très content de ma course. C’est une fierté d’avoir couru à côté de ces deux grands champions », fait-il remarquer. Sans doute que, bientôt, ce sera à son tour de prendre les choses en main. Lui qui, déjà, a commencé à démontrer qu’une partie de son énorme potentiel.
3e de suite pour Anndora Asaun, la porte-drapeau
D’autre part, une autre athlète s’est également imposée dans l’épreuve reine, et non des moindres. En effet, la porte-drapeau, la para-athlète souffrant d’une déficience visuelle Anndora Asaun, accompagnée de son guide Loïc Bhugeerathee, a remporté, non pas sa première médaille d’or aux Jeux des Iles, mais sa troisième de suite.
En effet, après La Réunion en 2015, puis Maurice en 2019, la Mauricienne a remis ça hier à Alarobia. Mieux encore. Elle a, cette fois, battu le record des Jeux par deux fois. D’abord avec un chrono de 13″70 en demi-finale, puis une performance de 13″67 en finale. « Je suis extrêmement contente d’avoir battu mon record. Je me suis très bien préparée et j’ai eu l’occasion de participer à des compétitions internationales. C’est le fruit de mon travail et celui de Loïc », se réjouit-il.
Au-delà de la performance sportive, Anndora Asaun se dit très fière d’avoir porté haut les couleurs du Club Maurice après avoir eu l’insigne honneur d’être nommée porte-drapeau. Cela, quatre ans après sa camarade d’entraînement Noemi Alphonse aux Jeux de 2019. Elle qui participera demain à la Diamond League à Zurich en Suisse, la raison pour laquelle elle n’a pas fait le déplacement à Madagascar.
« Cela a toujours été un rêve d’être le porte-drapeau du Club Maurice. C’est une grosse responsabilité et une grande fierté. Je remercie tous ceux qui m’ont fait confiance et je dirai que c’est désormais mission accomplie avec cette troisième médaille d’or remportée aux Jeux des Iles avec, à la clé, ce record », déclare celle qui détient aussi le record national de la distance, réalisé l’année dernière en 13″28 à Maurice.
Pour conclure, Anndora Asaun n’a pas manqué de remercier tous ceux qui la soutienne, dont particulièrement ses camarades d’entraînement, son guide et surtout son entraîneur, Jean-Marie Bhugeerathee. Ce dernier se trouve actuellement en Suisse aux côtés de Noemi Alphonse.