Madagascar a réussi là où nombreux auraient certainement abandonné. Non seulement en acceptant de relever un aussi gros défi, mais en ayant surtout eu le courage de faire vivre l’esprit des Jeux. Même si, à la dernière minute, l’éventualité de l’exclusion de la pétanque et du karaté aurait laissé un goût très amer aux organisateurs, mais surtout, à ces nombreux athlètes venus défendre les couleurs de leur pays.
Nous n’osons même pas imaginer leur déception à l’heure de la cérémonie d’ouverture de cet après-midi, au stade Barea. Heureusement qu’une solution a été trouvée de justesse par le biais de discussions de dernière minute avec les instances internationales. Il n’empêche que nous ne pouvons demeurer silencieux sur un problème qui était pourtant largement évitable si des décisions justes et sportives avaient été prises à temps. Malheureusement, de nos jours, trop d’intérêts extrasportifs nuisent aux vraies valeurs.
Au point de se demander d’abord pourquoi les fédérations locales concernées n’ont pas pris la peine de régler, en interne et depuis des lustres, leurs différends avec les instances internationales. Au même titre que la posture hautement questionnable des membres du Conseil internationales des Jeux des îles. Car en validant la participation de la pétanque et du karaté aux Jeux il y a des mois, ils ont tout simplement cautionné une grossièreté. Alors même qu’il était connu de tous que ces deux fédérations malgaches étaient sous le coup d’une suspension ! Et ça, c’est une faute professionnelle pour des dirigeants censés veiller au bon déroulement des Jeux. Plus grave encore est l’ignorance.
Espérons tout simplement que le CIJ en prendra bonne note. Car, on ne peut éternellement se heurter à des problèmes inutiles, alors que les Jeux des îles devraient être ceux de la fraternité et de l’unité, comme l’avaient imaginé ceux qui les ont lancés en 1979 à La Réunion. Le chef de mission réunionnais, Stephane Mouezy, rencontré mercredi soir, a raison de dire qu’après le Covid – un imprévu ayant restreint la liberté de mouvement de nos sportifs – qu’il faudra peut-être que le CIJ se réinvente ou encore qu’on réécrire les règlements généraux.
L’épisode de la pétanque et du karaté n’est-il pas une opportunité pour se remettre en question ? Il l’est certainement pour les amoureux du sport que nous sommes et aussi pour ces milliers de sportifs présents à Madagascar. Pas pour ceux qui, malheureusement, ont d’autres centres d’intérêt.