D’habitude, à l’approche du mois de septembre, c’est la période des dernières révisions pour les étudiants devant prendre part aux examens de fin de cycle secondaire. Principalement ceux inscrits en School Certificate ou en Higher School Certificate.
Ceux ayant fourni des efforts soutenus pendant tout le cycle affichent la sérénité. Avec probablement quelques derniers détails de rattrapage à envisager pour qu’ils soient prêts au Jour J, qui ne saurait tarder. Jusqu’à tout récemment, les normes de correction adoptées par Cambridge Assessment International Education ne constituaient nullement une préoccupation majeure pour la communauté estudiantine.
Le passage de la pandémie du Covid-19 a tout chamboulé. Même la CAIE a décidé d’ajuster le tir avec un rehaussement du niveau de correction des épreuves des candidats. Et les résultats proclamés la semaine dernière au Royaume-Uni jettent un désarroi parmi les étudiants.
Décrocher un A+ dans une matière est désormais devenu un luxe. De l’autre côté du spectrum, le taux d’échecs a augmenté de dix points. Ce qui ne semble pas être de bon augure si le même schéma de Marking Sheets est de mise pour la correction des épreuves des candidats mauriciens aux examens de SC et de HSC de la fin de cette année.
Par cynisme, l’Education Secretary britannique, Gillian Keegan, a trouvé : « What will people ask you in 10 years’ time?’ They won’t ask you anything about your A-level grades in 10 years’ time. » Cette déclaration soulève déjà un véritable tollé. Mais tout cela est au Royaume-Uni.
Avec le scénario qui se précise, une première victime collatérale pourrait être la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, et le Mauritius Examinations Syndicate, susceptibles d’être privés d’un argument de taille, à savoir une performance en progression par rapport aux précédents.
Surtout dans un contexte où les jeunes, en particulier ceux dans la tranche d’âge de 18-20 ans, sont choyés. Toutefois, le pool des Advisers de la VPM saura trouver la parade comme un antidote à la baisse de performance. L’autre crainte se situe au tableau des résultats de School Certificate, avec la formule magique des cinq Credits pour être admis en Lower VI.
La cohorte des recalés en Form V pourrait être gonflée. Peut-être artificiellement avec la CAIE Course of Action. Officiellement, l’explication pourrait se résumer au fait que c’est un facteur en dehors du contrôle des autorités mauriciennes.
Dans la conjoncture, il y a d’autres Aggravating Circumstances, minant le secteur de l’éducation. Au point où Suttyhudeo Tengur, fort de sa longue carrière dans le secteur de l’éducation et témoin de la nette dégradation de la situation dans la cour de récréation des écoles, et plus précisément des collèges, tire la sonnette d’alarme. Il réclame une commission, présidée par un pédagogue pour se pencher sur des aspects relevant de la discipline dans l’enceinte de l’école.
Aux dernières tendances, il devient plus qu’évident que les murs des institutions scolaires ne sont pas aussi hermétiques que l’on croit pour faire obstacle à l’entrée de la drogue, sous toutes ses formes, dans les salles de classe. Les stupéfiants courent tellement les rues qu’il ne faut pas se faire l’autruche. Qui dit présence de stupéfiants, dit aussi indiscipline chronique et structurée avec des gangs en herbe se donnant des ailes.
La petite plaquette avec pour inscription « Non à la Drogue » brandie à chaque passage du Premier ministre par des jeunes fait figure de spectacle bon enfant face à l’armada machiavélique des marchands de la mort, n’hésitant pas à inciter des jeunes à se comporter en complices pour assurer la surveillance du quartier contre l’arrivée de « bann misie-la ». Une initiation qui fera tache d’huile.
Dans cette nouvelle étape de la lutte contre le trafic de drogue, à juste titre le Premier ministre appelle à la collaboration de tout un chacun, allant jusqu’à faire le pas pour recevoir au Treasury Building des directeurs de presse, « ki pa mars ar nou ».
Mais n’y a-t-il pas un sage pour attirer l’attention sur le fait que c’est la fête au sein de la communauté des parrains de la mafia devant le schisme constitutionnel grandissant et probablement toléré, entre l’Office of the Director of Public Prosecutions et l’Office of the Commissioner of Police.
L’école ne nous a-t-il pas appris le sens du Upholding des valeurs intrinsèques de la république aux dépens de nos intérêts à court terme. Le danger, auquel fait face la jeunesse avec la pénétration tentaculaire de la drogue, exige que l’individu doit transcender ses intérêts personnels pour valoriser le bien commun, la jeunesse mauricienne.
Du moins, c’est l’A+ que la république peut offrir à ses enfants.