« La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a secoué le monde entre 2020 et 2022, paralysant tous les secteurs d’activité. Il est impératif que nous reconnaissions le rôle vital de la santé comme moteur du progrès et de prospérité… La santé est la clef de tout développement. » C’est ce qu’a déclaré le député Franco Quirin à Nairobi, lors du sommet africain sur la tuberculose du Global TB Caucus.
Ce sommet, axé sur le thème « Tracer une voie politique vers la réunion de haut niveau des Nations unies sur la tuberculose et au-delà », a pris fin à Nairobi ce week-end. Le Global TB Caucus – éminent réseau mondial composé de plus de 2500 parlementaires de 150 pays – s’engage à éradiquer la tuberculose aux niveaux national, régional et mondial. Celui-là constitue le fer de lance d’efforts en vue de relever les défis croissants dans ce contexte.
Le sommet a réuni des dirigeants parlementaires et des parties prenantes de toute la région africaine, y compris des représentants de pays anglophones, francophones et lusophones. La représentation du Parlement continental était dirigée par le député. Franco Quirin, en sa qualité de président de la commission de la santé, du travail et des affaires sociales, et le Dr Arba Nouhou, rapporteur du Comité, ont pris une part active au sommet. Leur participation implique de présenter les efforts continus du Parlement africain dans la lutte contre les maladies infectieuses et de contribuer à la formulation d’une réponse politique durable à la tuberculose en Afrique et au-delà.
Franco Quirin a abordé l’importance cruciale du 4e Sommet sur la tuberculose, en particulier au lendemain de la pandémie de Covid-19, qui a paralysé divers secteurs. Il a mis l’accent sur la prépondérance de la santé dans tous les aspects du développement. Il a déclaré que la période post-Covid-19 a galvanisé les efforts de plaidoyer et que le Parlement panafricain est activement engagé dans un exercice de cartographie en vue de mobiliser des ressources nationales supplémentaires pour lutter contre le VIH, la tuberculose, le paludisme et le Covid-19. Il a fait ressortir que cette étude est financée par l’UN|AIDS, le Global Fund et l’Organisation mondiale de la Santé.
« Nous espérons recevoir ce rapport avant la fin de cette année, et nous appelons d’autres partenaires à étendre cette cartographie à d’autres États membres, pour évaluer la situation dans chaque pays et apporter des solutions appropriées », ajoute-t-il.
Il convient de souligner que le dernier rapport mondial 2022 de l’OMS sur la tuberculose fait état d’une augmentation inquiétante du nombre estimé de décès dus à ce mal, inversant la baisse notée entre 2005 et 2019.
De plus, le fardeau de la tuberculose résistante aux médicaments a atteint des niveaux alarmants. Les progrès vers la réalisation des objectifs de lutte contre la tuberculose dans la région africaine ont été lents en raison d’un financement insuffisant, de défis programmatiques et de problèmes de prestation de services. L’impact de la pandémie de COVID-19 a encore entravé la lutte contre la tuberculose, empêchant de nombreux pays africains d’atteindre les objectifs de l’UN High Level Meeting 2023.
Par ailleurs, Franco Quirin a mis en lumière le problème persistant du financement insuffisant du secteur de la santé dans les États africains. Il a affirmé que malgré les divers engagements pris par l’Union africaine – tels que la Déclaration d’Abuja de 2001 et le Sommet de haut niveau de Brazzaville en juillet 2019 – qui a exhorté les États membres à allouer au moins 15 % de leurs budgets nationaux à la santé, les systèmes de santé d’Afrique restent précaires et inaccessibles aux populations rurales. Il a déclaré que « le secteur de la santé est le moins financé dans nos budgets nationaux, ce qui entrave l’accès aux services de santé essentiels pour notre peuple, en particulier ceux qui vivent dans les zones rurales ».
En tant qu’institution continentale ayant pour mandat de promouvoir les droits de l’homme, les principes démocratiques et le droit à la santé en Afrique, le Parlement panafricain reste résolu à plaider en faveur d’une augmentation de budgets pour la santé.
Qui plus est, le député a souligné que « dans le cadre de ses missions, le Parlement panafricain a entrepris des actions de sensibilisation et de plaidoyer auprès des États en faveur de l’augmentation des budgets de la santé ».
En conclusion, il a évoqué l’urgence d’éradiquer ces maladies tout en insistant sur la nécessité d’une collaboration en ce sens. Il a souligné l’importance de la médecine traditionnelle par là même : « le Parlement panafricain vient d’engager une réflexion sur le développement de la médecine traditionnelle, en vue de son intégration dans nos systèmes de santé. La médecine traditionnelle n’est pas encore développée malgré la biodiversité du continent. »
Les principaux objectifs du sommet comprennent le partage d’expériences et de meilleures pratiques sur la réponse à la tuberculose, le renforcement de la capacité de plaidoyer budgétaire pour que les parlementaires mobilisent des ressources internes en vue du financement dans le contexte de la tuberculose, l’approfondissement de la compréhension des liens entre le VIH et la tuberculose, la couverture sanitaire universelle, les soins de santé primaires et les partenariats public-privé, ainsi que les partenariats régionaux et nationaux pour un plaidoyer et un lobby accrus au regard des ressources nationales et mondiales.