Une scène de sexe du film à succès « Openheimer », dans laquelle est cité un passage de la Bhagavad-Gita, l’un des textes fondamentaux de l’hindouisme, suscite la colère des hindous en Inde avec des demandes pour qu’elle soit coupée.
Les militants des droits de l’homme en Inde s’inquiètent de l’intolérance religieuse croissante dans le pays le plus peuplé du monde depuis l’arrivée au pouvoir en 2014 du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi.
Le film, très attendu, est arrivé vendredi sur les écrans en Inde. Il retrace la vie de Robert Oppenheimer (1904-1967), un physicien américain qui a contribué à faire entrer le monde dans une nouvelle ère: celle du nucléaire.
Dans une scène montrant Oppenheimer, incarné par l’Irlandais Cilian Murphy, avec son amante Jean Tatlock, jouée par Florence Pugh, celle-ci ouvre une copie de la Bhagavad-Gita et demande au scientifique d’en lire un passage.
Il lit alors ces paroles: « maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes », la phrase venue à l’esprit d’Oppenheimer, selon ses souvenirs, lors du premier test américain de l’arme nucléaire le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique, marquant le début de l’ère nucléaire.
Ecrit en sanskrit entre le IIe et le Ve siècle avant notre ère, le poème est l’un des textes fondamentaux de l’hindouisme.
« Il s’agit d’une attaque directe contre les croyances religieuses d’un milliard d’hindous tolérants », a écrit Uday Mahurkar, un haut responsable de la commission centrale de l’information du gouvernement, dans une lettre à Christopher Nolan.
« Cela revient à lancer une guerre contre la communauté hindoue », ajoute-t-il dans sa missive dont il a posté une copie sur Twitter, en demandant au réalisateur de supprimer la scène. Sur le réseau social fleurissaient des hashtags comme #BoycottOppenheimer ou #RespectHinduCulture.
Pour l’organisation hindouiste conservatrice Vishwa Hindu Parishad, qui a également réclamé que la scène soit coupée, le film constitue une tentative pour « attaquer » la société hindoue.
« Les auteurs devraient s’excuser auprès de la communauté hindoue du monde entier dont les sentiments ont été gravement blessé », a déclaré à l’AFP son porte-parole Vinod Bansal.
L’hindouisme est majoritaire en Inde aux côtés d’importantes minorités religieuses notamment musulmane.