De nombreuses formations mauriciennes et chanteurs s’envolent vers différentes destinations, dont l’Angleterre, en vue de participer à des soirées ou des festivals. Cependant, selon nos recoupements, certains organisateurs de ces évènements – notamment des promotteurs mauriciens installés à l’étranger – ne procèdent pas tous aux arrangements légaux indispensables en vue de permettre ces déplacements à des fins professionnels.
Il est ainsi demander aux artistes mauriciens de ne pas trop faire de publicité avant leur venue en Angleterre. Et une fois à l’aéroport, ils doivent se présenter comme « visiteurs », s’adonnant à différentes explications, notamment en vue de justifier leur venue avec des instruments.
Les organisateurs étrangers – dont certains faisant partie de la diaspora mauricienne – procèdent ainsi car une certaine somme doit être remise aux autorités afin de bénéficier des permis requis, comme le visa.
D’autres documents leur sont également réclamés lors de cette étape, et ce, pour s’assurer que l’évènement ne se tiendrait pas de façon illégale – « au noir » comme soutiennent les gens du milieu.
Ces autorisations en bonne et due forme retiennent des dispositions pour la ponction de certaines taxes du cachet remis aux artistes.
Nous apprenons que, en vue de contourner certaines règles, des sociétés s’associent à des ONG ou se présentent comme telle. Car les évènements caritatifs jouissent d’une certaine flexibilité au niveau légal.
Les cas comme ceux de Mr Drespoir – détenu et renvoyé à Maurice – sont généralement rares, en raison du manque de surveillance autour de ce procédé. Avant lui, c’est un chanteur de sega qui avait eu mailles à partir avec les autorités anglaises, pour des raisons semblables.
Ce sont des dénonciations anonymes – motivées par des raisons concurrentielles diverses – qui informent l’Immigration de la tenue d’évènements louches sur le sol britannique.
Une sorte d’omerta existe autour de cette pratique, les artistes mauriciens se satisfaisant d’être financés un billet pour voyager, le logement sur place (souvent en des lieux appartenant aux proches des organisateurs d’événements), de même qu’être rémunérés (d’une somme pouvant être comme jugée dérisoire dans les territoires étrangers) pour leurs performances.
A l’étranger, tout un réseau semble être mis en place pour le déplacement d’artistes mauriciens selon des conditions questionnables. On parle alors dans le milieu de « travail au noir ».