L’aéroport international de Genève, le deuxième de Suisse, était inhabituellement calme vendredi, au premier jour des vacances estivales, en raison d’une grève historique du personnel de l’entreprise qui a conduit à supprimer tous les vols jusqu’en milieu de matinée.
Devant les portes du bâtiment principal de l’aéroport, de nombreux policiers et personnels de sécurité ne laissaient entrer que les passagers ayant un vol en fin de matinée, ainsi que les journalistes.
A l’intérieur de l’aéroport, le calme règne. Les syndicalistes- une cinquantaine – ont eux planté leurs drapeaux rouges devant la porte principale de l’aéroport, pour expliquer leurs revendications.
Plus d’une soixantaine de vols ont été annulés, la direction de l’aéroport ayant décidé d’arrêter temporairement les opérations entre 04H00 et 08H00 GMT.
Un groupe de jeunes filles dont le vol était prévu vers 10h15 (08H15 GMT) se réjouissaient de pouvoir partir en vacances comme prévu.
La grève qui touche plusieurs services critiques trouve son origine dans la refonte de la politique salariale voulue par la direction.
« Situation 07h20. En raison d’un mouvement social d’une partie du personnel de Genève Aéroport (GA), arrêt des opérations de 06h00 à 10h00. 64 vols – départs et arrivées – annulés », indique un tweet de Genève Aéroport, ajoutant que « les sept vols long courriers attendus entre 10h15 et 11h15. »
Il s’agit notamment de plusieurs vols venus d’Amérique du nord (New York, Montréal ou encore Newark) mais aussi Abu Dhabi et Doha, selon le site internet de l’aéroport.
Selon un décompte jeudi 8.000 passagers environ étaient touchés au départ de Genève par les quatre heures de grève.
Genève est notamment un hub très important pour la compagnie low cost Easyjet.
– Reconductible –
Le conflit social couvait depuis plusieurs jours et, signe du mécontentement, le mouvement est reconductible.
Cette grève est historique: il s’agit de la première concernant le personnel de l’aéroport employé selon un contrat de droit public (et non des collaborateurs externes, eux aussi vitaux pour son fonctionnement), au cours des 104 ans d’histoire de Cointrin, souligne le quotidien Le Temps.
« On ne peut que comprendre ce mouvement. L’aéroport est une entreprise qui est rentable, qui bénéficie d’un monopole et qui s’en prend aux conditions du personnel », a déclaré Pierre-Yves Maillard, le président de l’Union syndicale suisse (USS), venu soutenir les grévistes.
« Vous avez du personnel qui se sent méprisé à un degré tel que même ici à Genève, en Suisse, ils finissent par débrayer », a-t-il relevé, appelant les autorités cantonales genevoises et à la direction de l’aéroport de prendre des mesures pour arrêter la nouvelle politique salariale.
Dans un communiqué publié jeudi, la compagnie aérienne Swiss a averti que tous les vols de vendredi matin au départ de Genève seront concernés.
La grève comprend « également les salariés du contrôle de l’aire de trafic – les aiguilleurs qui contrôlent et dirigent les avions en mouvement au sol », de sorte qu’aucun avion ne peut se rendre à la piste de décollage ni à l’embarquement après l’atterrissage, a expliqué la compagnie aérienne dans un communiqué.
Jeudi soir, Swiss estimait que 13 vols seraient annulés, 11 autres retardés et qu’au total, environ 2.000 passagers seraient touchés.
Sur la période de janvier à mai, l’aéroport a accueilli près de 6,8 millions de passagers, selon les statistiques officielles.
Cet été, 123 destinations sont proposées au départ de Genève et plus de 3 millions de passagers doivent passer par l’aéroport, avait indiqué il y a quelques jours Genève Aéroport.