Les réserves de Maurice en devises étrangères ont atteint le niveau de USD 6,4 milliards, soit 10 mois d’importations, fin mai. C’est ce qu’a annoncé le gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, lors de la cérémonie de clôture de la conférence des banques centrales panafricaines sur la gestion des risques.
Dans les milieux autorisés de la Banque centrale, l’on indique que l’objectif est d’atteindre USD 8 milliards à moyen terme. Cette conférence régionale était organisée en collaboration avec la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et l’Allianz Global Investors.
La conférence a réuni les représentants des Banques centrales d’un large éventail de pays africains, des délégations de programmes de formation, des experts internationaux et des conférenciers ayant partagé leurs expériences et discuté des défis actuels et des opportunités futures en matière de gestion des réserves de banque centrale dans une perspective africaine.
Le gouverneur de la Banque de Maurice a salué l’initiative de la GIZ et de l’Allianz Global Investors de réunir la région de la Communauté de développement d’Afrique australe pour discuter d’un sujet qui est devenu une priorité à l’ordre du jour de toutes les banques centrales, en particulier après la pandémie de Covid-19.
Abordant le thème de la banque centrale durable, Harvesh Seegoolam a souligné que, selon le Forum économique mondial, environ 50% du PIB mondial dépend modérément ou fortement de la nature. Il relève que les catastrophes liées au changement climatique et les schémas imprévisibles ont déstabilisé de nombreuses économies. Et que l’agenda de la durabilité devrait être au premier plan, et cela, indistinctement.
« Des efforts mondiaux coordonnés doivent être menés pour atténuer le problème et pouvoir s’y adapter, afin que nous puissions protéger la planète et préserver l’héritage intergénérationnel », déclare Harvesh Seegolam.
Il a aussi évoqué le rôle joué par les Banques centrales dans le cheminement de leurs pays respectifs vers une économie mondiale plus verte et plus durable. « Les Banques centrales peuvent soutenir l’écologisation du système financier de diverses manières, notamment par l’intégration de données sur les risques liés au climat dans les évaluations de la stabilité financière, l’utilisation d’une taxonomie adéquate et des exigences de divulgation appropriées », fait-il ressortir.
Evoquant la situation à Maurice, Harvesh Seegoolam avance qu’au plus fort de la pandémie, la Banque centrale avait eu l’idée novatrice de créer la Mauritius Investment Corporation Limited (MIC) en tant que filiale. Cette dernière a reçu un montant de USD 2 milliards prélevés des réserves de la Banque de Maurice pour constituer le portefeuille national « to build up the domestic portfolio for generation of wealth for future generations ».
Il est d’avis que cette décision a contribué à améliorer la rentabilité de la Banque centrale en générant des rendements satisfaisants. « Les réserves internationales officielles brutes (GOIR) restent confortables, offrant une protection adéquate contre d’éventuels chocs extérieurs défavorables. Le GOIR s’élevait à USD 6,4 milliards fin mai dernier, représentant environ 10 mois d’importations », s’est-il enorgueilli, affirmant que l’économie de Maurice poursuit sa reprise, avec la Banque de Maurice se fixant comme objectif la consolidation de ses réserves.