Déroutant !

… mais nullement « shocking », ce sont ces salaires à six chiffres et privilèges de certains nominés politiques et autres conseillers attachés au Prime Minister’s Office (PMO). Ces informations ont été révélées lors de la séance d’examen en comité et ont fait la une des médias ces derniers jours. Pas choquant, donc, mais certainement déroutant, car confirmant que la politique des petits copains/copines n’a pas une seule minute été freinée par une quelconque crise financière ou inflation galopante ! Que nenni !

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Révoltant et certainement indécent, de fait, de réaliser que pendant que le peuple trime pour joindre les deux bouts, pendant que nombre de nos enfants vont se coucher le ventre vide, et que d’autres ont déserté les bancs de l’école parce que leurs parents ne peuvent plus financer leur éducation, ces autres parents, plus « chanceux » d’être nés du « bon » côté de la barrière, gaspillent sans réfléchir. À croire que la crise « get figir »…

Déroutant pour le moins donc ces salaires mirobolants que touchent ces nominés politiques et certains conseillers. Quelles prestations professionnelles spéciales et spécifiques, d’ailleurs, méritent de tels décaissements, se demande tout un chacun ? D’autant que, tant le peuple que des observateurs sociaux et politiques, réclament continuellement une prise de conscience de la part de nos dirigeants face à la cherté de la vie. Une action, aussi infime fut-elle, comme de récuser certains bénéfices rémunérés, ou verser une partie de ces gros salaires dans des fonds charitables… Un iota de solidarité, d’humanité. Réaction des principaux concernés ? Aucune !

Déroutantes également, certaines interventions sur le discours budgétaire. Insipides, creuses et d’une telle platitude. À se demander si, pour ces « honourable members », l’exercice en question ne se limiterait pas à flatter les seigneurs (saigneurs ?) du jour, ou à rire grassement de leurs faux jeux de mots, souvent vulgaires et facétieux. Et dire que ces citoyens sont des élus (chèrement) payés des poches du contribuable. Déroutant et dégoûtant.

Deux éléments ont sans nul doute dérouté plus d’un Mauricien depuis une semaine et continuent de retenir l’attention. Tous deux sont issus des médias en ligne. Le premier concerne une fameuse bande sonore, authentifiée depuis par celui qui l’a remise aux médias, et qui évoque des liens étroits et intrinsèques – pire, incestueux – entre flics et bandits. Et le second gravite autour d’une émission radiophonique, directement liée au principal protagoniste mis en cause dans la bande sonore.

Le passage de l’ASP Ashik Jagai sur le plateau de Top FM ne s’oubliera pas de sitôt. L’homme est solide, rusé, intelligent et coriace. Droit dans ses bottes et lancé telle une torpille, il n’a eu de cesse de défendre sa forteresse. Ceux qui connaissent l’homme de terrain n’ont pas du tout été étonnés de la tournure des choses. À ses côtés, les deux hommes de loi auraient fait de la figuration, voire même de la peine. Maintenant, le policier a-t-il bluffé ou dit la vérité ? Ça, c’est une autre paire de manches !

En revanche, que la mafia ait dans ses filets flics, gardes-chiourmes, avocats, comptables, médecins et autres professionnels, cela n’a rien d’étonnant ni de détonnant. Puisque, par définition, un « narco-state » se décline comme tel : une organisation tentaculaire qui a ses entrées partout ! Ce n’est que de cette manière que la mafia peut et arrive à tout contrôler. Les observateurs de la question le martèlent à chaque occasion. De même que le rapport de la Commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen, l’écrit noir sur blanc.

La Journée mondiale de la lutte contre la drogue et le trafic de stupéfiants sera observée le 26 juin prochain. Déjà, le bilan est très lourd. Des familles entières gangrenées, meurtries et déchirées aux quatre coins de l’île – « non ladrog napa get figir ! » – par des substances nocives. Et une économie parallèle qui a envahi nos institutions. Et ça, c’est bien Pravind Jugnauth lui-même qui l’a dit !

Alors, quel « way forward » ? Continuer de marteler que « nou pe kass lerin mafia » (ou « kas lerin ar mafia ») ? S’occuper des malades et des familles qui sont dans une détresse sans nom ? Concéder la défaite ou prendre le taureau par les cornes ?

 

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