Dana Chengan, ancien président du Mauritius Council of Social Service (MACOSS), a entamé une grève de la faim depuis hier sur le parvis de la Cathédrale, à Port-Louis, afin de protester contre la vie chère. « La misère et l’endettement prennent de l’ampleur chez nous. Des gens avec des revenus très moyens, dans la fourchette de Rs 15 000 à Rs 20 000, et qui arrivent difficilement à soutenir leur famille », dit-il.
« Les mesures gouvernementales, comme la hausse du taux d’intérêt et des prix du carburant, le prix des médicaments et celui des commodités alimentaires ne font qu’aggraver la situation. »
« Face à cet appauvrissement de la population, on assiste à des gaspillages, à la prolifération de drogues, à la corruption. Ce qui vient envenimer la situation », poursuit-il. Avant de poursuivre : « J’ai été très touché par le message du cardinal Piat pendant la Semaine sainte, et que, je pense, était inspiré d’un message de Dieu, Le Tout Puissant. Ce n’est pas par plaisir qu’un cardinal se permet de dire haut et fort ce que la majorité de la population pense tout bas, mais qu’ils ne peuvent exprimer. C’était une consigne noble et divine pour faire appel à l’autorité de toutes ses malfaisances. Il n’a été que le porte-voix du peuple. »
Selon lui, les instances parlementaires « ne fonctionnent plus ». Raison pour laquelle, dit-il, « il faut des actions extraparlementaires pour faire entendre la voix de ceux qui souffrent dans le silence ». Quant à sa grève de la faim, il se dit disposé à y mettre fin « uniquement si le gouvernement revient à de meilleurs sentiments ». Autrement dit « avec des mesures appropriées et concrètes, pour que ce petit peuple arrive à se retrouver et à se nourrir convenablement ».
Dans le même souffle, il affirme ne pas avoir d’agenda caché, tout en lançant un appel « à tous ceux qui veulent être solidaires » de se manifester à leur manière ou de se joindre à lui « dans un élan de solidarité envers le petit peuple ». Et de conclure : « J’ai choisi cette place, dans la cour de la Cathédrale, que je considère sanctifiée, car je pourrais m’y faire entendre. Un endroit où je pourrais commencer ma journée de grève en solidarité avec ceux qui souffrent de la misère. »