Depuis plusieurs semaines, des pilules contraceptives – telles que Microgynon, Mélodène, Minesse, Minulette, Désogestrel – ne sont plus disponibles dans plusieurs pharmacies de l’île.
Seuls les pharmaciens disposant d’un ancien stock assurent toujours leur vente pour l’heure, nous apprend-t-on.
Le Pharmacy Council confirme qu’il y a bien un problème de stock au niveau de plusieurs pilules, surtout celles qui coûtent le moins cher, et ce, en raison d’une grande demande.
« Le problème provient du laboratoire, qui a diminué sa production. Plusieurs pays sont touchés. Depuis la pandémie liée à la Covid-19, les raw materials sont difficiles à avoir à meilleur coût », explique Nitin Busguth, pharmacien.
« Je prends la pilule Microgynon depuis plusieurs années, mais impossible de mettre la main dessus en ce moment. Je me suis pourtant rendue dans plusieurs pharmacies », s’inquiète Joanna.
À savoir que certaines pilules contraceptives ne sont pas utilisées uniquement comme moyen de contraception, mais comme traitement contre certaines déficiences hormonales.
Par ailleurs, se tourner vers des génériques revient à se heurter à un prix différent. « Suite à une rupture de stock de ma pilule, mon gynécologue m’en a prescrit une nouvelle. Le problème, c’est qu’elle coûte beaucoup plus cher. Ma pilule initiale coûtait environ Rs 70, ma nouvelle pilule coûte Rs 400 », déplore Poonam, de Flic-en-Flac. « Les pharmacies sont supposées mettre en place des stratégies d’approvisionnement à long terme pour éviter ces ruptures de stock », ajoute-t-elle.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses femmes signalent cette rupture de stock dans les pharmacies à travers l’île.
« Li’nn vinn enn vre stres pou nou », écrit une internaute. « Nepli kone kot pou rode, ek lorla mo pa kapav bwar lot konprime », dénonce une autre.
Au niveau de l’Union des Pharmaciens, ils sont d’avis que la loi doit être amendée afin de permettre l’importation parallèle, qui pourrait représenter une solution potentielle face à la cherté des médicaments.
« L’importation parallèle est le seul recours pour mettre fin à la pénurie de médicaments, car ils sont disponibles dans d’autres marchés que celui du pays d’origine et fabriqués par le même laboratoire », explique Siddique Khodabocus, président de l’union. « La Competition Commission Mauritius préconise de revoir cette loi », ajoute-t-il.