Le Premier ministre a été interrogé, au parlement ce mardi, sur les allégations de lutte de gangs au sein des prisons suivant un incident le 2 avril dernier à la prison de Beau-Bassin.
Pravind Jugnauth a ainsi précisé que l’incident en question n’était autre qu’une bagarre spontanée entre détenus et non une lutte des gangs.
Selon les informations qu’il a reçues du Commissaire des prisons, la bagarre spontanée a eu lieu à l’endroit où le déjeuner était servi. Un détenu aurait tenté de voler de la marchandise, achetée dans la cantine, à deux autres détenus.
Un Lead Prison Officer a déclenché l’alarme au moment des faits. L’équipe d’intervention correctionnelle est, par la suite, intervenue.
Le Lead Prison Officer ainsi que quatre détenus ont été gravement blessés et transportés à l’hôpital.
Le lendemain, les détenus impliqués dans la bagarre ont été transférés dans d’autres prison.
L’affaire a été envoyée au poste de police de Barkly et une enquête a été initiée. Selon le Premier ministre, cinq détenus auraient identifiés comme principaux responsables de la bagarre dans le cadre de l’enquête.
D’autre part, lors de la tranche de PMQT, le député du PMSD, Kushal Lobine, a souligné qu’il y a une forte coalition entre les combats de gangs et la corruption liée à la drogue dans le système pénitentiaire, comme l’a souligné le rapport Lam Shang Leen, en 2018.
Dans sa question au Premier ministre, il s’est demandé s’il « n’était pas grand temps d’avoir une évaluation indépendante sur la façon dont nos autorités pénitentiaires fonctionnent dans ce climat de drogue et de corruption qui affecte nos officiers pénitentiaires qui y travaillent ».
Le chef du gouvernement a alors indiqué que depuis 2015, 15 officiers des prisons ont été « arrêtés, condamnés, suspendus ou interdits pour des délits liés à la drogue ». Et que 18 officiers de prison ont été mentionnés dans le rapport de la commission d’enquête sur le trafic de drogue.
« Oui, il y a des cas de drogues qui ont été malencontreusement découverts et qui ont fait l’objet d’une enquête », a déclaré Pravind Jugnauth.
Il ajoute ainsi qu’un Task Force a été constitué sous la direction du directeur de l’ICAC pour mener des enquêtes sur les cas identifiés dans le rapport. Les cas des 18 officiers pénitentiaires sont d’ailleurs suivis par l’ICAC et la police.