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Charles III couronné en grande pompe à Londres lors d’une journée historique

Avec toute la pompe et la solennité des grands événements royaux, le roi Charles III et la reine Camilla franchiront dans quelques heures les portes de l’abbaye de Westminster à Londres pour un couronnement historique qui ne suscite qu’un enthousiasme relatif chez les Britanniques.

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La cérémonie religieuse anglicane, au rite millénaire, doit commencer à 11H00 (10H00 GMT) et durer deux heures. Charles III, 74 ans, y sera acclamé, prêtera serment sur la bible, recevra l’onction et sera couronné, vêtu de lourds manteaux ancestraux de soie et d’or.

Camilla, 75 ans, sa deuxième épouse, sera également bénie et couronnée.

Charles III est devenu roi à la mort de sa mère Elizabeth II en septembre après 70 ans de règne.

Son sacre, unique en Europe, en est la confirmation religieuse.

Deux mille trois cents invités dont une centaine de chefs d’Etat, des représentants de familles royales étrangères, membres de la noblesse, parlementaires, représentants du Commonwealth, mais aussi membres méritants de la société civile sont attendus à l’abbaye autour de la famille royale.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, de confession hindoue, y lira un verset biblique. Ses sept prédécesseurs vivants seront là.

Pour prendre en compte la diversité d’un pays où moins de la moitié de la population se dit désormais chrétienne, des représentants des principales religions participeront à l’une des processions.

Le couple royal repartira de l’abbaye dans une procession militaire spectaculaire, à bord du carrosse doré particulièrement inconfortable utilisé pour tous les couronnements depuis 1831.

Une apparition au balcon du palais de Buckingham est prévue vers 14H15 (13H15 GMT) avec un survol aérien que la pluie pourrait cependant contrarier.

– Harry seul –

Venu seul de Californie, le fils cadet du roi, Harry, très critique de la monarchie, n’aura aucun rôle actif, pas plus que le prince Andrew, frère du roi, mis sur la touche depuis un scandale sexuel.

Depuis plusieurs jours, inconditionnels de la monarchie et touristes ont afflué dans la capitale britannique protégée par un important dispositif de sécurité. Certains campent dans une ambiance festive sur le Mall pavoisé, la vaste avenue qui mène à Buckingham palace, pour ne rien rater du spectacle.

« Aucun d’entre nous n’a vécu un couronnement », explique à l’AFP Karen Chamberlain, 57 ans, venue en famille de Birmingham. « Etre ici, c’est une manière de dire que nous sommes fiers de notre monarchie ».

Certains de ces fans ont même pu serrer la main du roi vendredi, lors d’un bain de foule du monarque devant le palais avec son fils William et Kate, l’épouse de William.

Le couronnement coûtera des dizaines de millions d’euros, largement payés par le contribuable.

Alors que les Britanniques souffrent d’une inflation à plus de 10% depuis des mois, le palais a tenu à mettre en balance ces dépenses et « l’énorme coup de pouce » économique d’un événement historique générant « un énorme intérêt mondial ».

Certains Britanniques n’en sont pas si sûrs. 72% d’entre eux, selon un sondage YouGov vendredi, n’ont pas l’intention de participer aux festivités de ce long weekend prolongé d’un lundi férié.

Après le couronnement, des repas de voisinage et un concert à Windsor sont notamment prévus dimanche.

– Fierté nationale –

Elizabeth II, décédée à 96 ans, était extrêmement populaire. Son couronnement en 1953, à 27 ans, avait suscité une immense liesse.

Charles III, roi âgé, l’est beaucoup moins, moins apprécié notamment que William et Kate, souvent présents à ses côtés.

La majorité (58%) des Britanniques restent pro-monarchie, mais ce soutien s’émousse chez les jeunes.

Les antimonarchistes, inexistants sous Elizabeth II, en profiteront samedi pour montrer les dents. Ils comptent manifester sur le parcours, notamment à Trafalgar square.

Quelques heures avant le couronnement, le Premier ministre Rishi Sunak a salué dans un communiqué « un moment d’extraordinaire fierté nationale », et la « constance, le dévouement et le service aux autres » de la monarchie. « Aucun autre pays ne pourrait organiser un spectacle aussi éblouissant – les processions, l’apparat, les cérémonies et les fêtes de rue.

Mais ce n’est pas qu’un spectacle. C’est une fière expression de notre histoire, de notre culture et de nos traditions », a-t-il dit.

Le couronnement a pourtant relancé le débat sur l’avenir de la monarchie, notamment dans les 14 autres royaumes dont Charles III est chef d’Etat. Le Belize et la Jamaïque ont déjà fait savoir qu’ils espéraient devenir rapidement des républiques, comme l’avait fait la Barbade en 2021.

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