Dans le sillage des allégations de pots-de-vin et l’octroi du bail d’un terrain non loin de Grand-Bassin, le travailleur social Vivek Pursun a déposé une Private Prosecution contre l’Attorney General, Maneesh Gobin, et le Parliamentary Private Secretary, Rajanah Dhaliah, au tribunal de Curepipe ce vendredi 5 mai.
« Le but de ma Private Prosecution est d’obtenir justice, car je crois au système de justice pénale et à l’indépendance du pouvoir judiciaire en vertu de la Constitution », a souligné Vivek Pursun dans un affidavit, ajoutant qu’il compte aussi informer le Directeur des poursuites publiques.
Ce dernier soutient que l’Attorney General et le PPS Dhaliah auraient transgressé la loi et qu’ils auraient dû démissionner plusieurs mois auparavant, afin de permettre aux autorités compétentes de mener une enquête indépendante et impartiale sans entrave.
« Étant donné qu’ils sont tous deux restés en fonction à ce jour, il n’y a pas de perspectives raisonnables qu’ils soient interrogés ou inculpés. L’État de droit est menacé car il existe des risques imminents d’interférence avec les témoins, de falsification des preuves et de détournement du cours de la justice, sans compter qu’une telle infraction reste impunie », a fait ressortir le plaignant.
Vivek Pursun dit avoir de sérieuses craintes de dissimulation d’informations cruciales pour l’enquête, étant donné que ceux concernés occupent tous deux de hautes fonctions au sein de l’exécutif.
« À ce jour, plusieurs semaines se sont écoulées depuis que toutes les preuves incriminantes susmentionnées sont déjà dans le domaine public par le biais des médias, et que la police et les officiers de l’ICAC n’ont pas interrogé Maneesh Gobin et Rajanah Dhaliah ».
Vivek Pursun soutient croire qu’une Private Prosecution constitue « une garantie constitutionnelle contre l’inertie ou la partialité des l’autorités ».
Vivek Pursun invite ainsi Maneesh Gobin et Rajanah Dhaliah à prendre note des accusations portées contre eux et à donner leurs versions ou leurs explications, soit par le biais d’une déclaration à la police ou d’une lettre.
À savoir que les témoins qu’il a assignés à cette affaire sont, notamment, le conservateur de forêt, Vishnu Tezoo, Keegan Etwaroo, Ajay Jeetoo, le Registrar Association et le Chief investigator de l’ICAC.
Vivek Pursun était accompagné de ses hommes de loi, Sanjeev Teeluckdharry et Akil Bissessur.
L’affaire sera appelée le 17 mai en cour de Curepipe.