Abus policiers, corruption, impunité généralisée… : les préoccupations du rapport américain sur Maurice

Le Département d’État américain a récemment publié son rapport sur les droits de l’homme pour l’année 2022 en ce qui concerne l’île Maurice. Le rapport de cette année met en évidence certaines des préoccupations concernant la situation des droits de l’homme sur l’île.

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Le rapport indique que les forces de sécurité mauriciennes ont commis des abus en matière de droits de l’homme en 2022, notamment des violences policières et des détentions arbitraires. Les groupes de défense des droits de l’homme ont signalé plusieurs cas de brutalité policière, notamment l’utilisation excessive de la force lors de l’arrestation de suspects, et des actes de torture en détention.

Le rapport note également que le gouvernement mauricien n’a pas pris de mesures suffisantes pour poursuivre en justice les auteurs de ces violations des droits de l’homme et que la police n’a pas suffisamment coopéré avec les enquêtes menées par les organes de contrôle. Cela a conduit à une impunité généralisée pour les abus commis par les forces de sécurité.

Le rapport mentionne également la situation des travailleurs migrants à l’île Maurice, qui sont souvent victimes d’exploitation et de mauvais traitements de la part de leurs employeurs. Les travailleurs migrants sont soumis à des conditions de travail précaires, notamment des horaires de travail excessifs, une rémunération insuffisante et des logements insalubres.

Le rapport souligne également les discriminations dont sont victimes les personnes LGBT+. Il y est rappelé que la sodomie est criminalisée par une loi datant de l’époque coloniale qui s’applique aux couples de même sexe et hétérosexuels. Bien que cette loi soit rarement utilisée, elle peut être invoquée dans des cas de violences sexuelles. Des militants ont contesté la constitutionnalité de cette loi en novembre 2021 devant la Cour suprême. Les personnes LGBT+ sont également victimes d’ostracisme et de violences verbales, mais ont généralement peur de porter plainte auprès de la police.

Le rapport souligne également que des discriminations sont rapportées, notamment en ce qui concerne les donneurs de sang masculins ayant eu des rapports sexuels avec des hommes et que des membres de la communauté transgenres ont rapporté être confrontés à des discriminations en matière d’emploi et de logement. Il n’y a pas de reconnaissance légale de l’identité de genre pour les individus souhaitant changer leur identité sur leurs documents légaux.

Outre ces questions spécifiques aux personnes LGBT+, le rapport mentionne des violations des droits de l’homme telles que des traitements cruels, inhumains et dégradants infligés par le gouvernement, des arrestations arbitraires, des ingérences arbitraires ou illégales dans la vie privée, de graves restrictions à la liberté d’expression et des médias, de la censure, ainsi que de la corruption gouvernementale.

Le rapport souligne également l’absence de poursuites et de sanctions pour les responsables de violations des droits de l’homme et de la corruption, conduisant à l’impunité. Enfin, le rapport signale l’absence d’enquêtes et de responsabilité pour les violences basées sur le genre et les crimes impliquant des violences ou des menaces de violence contre les membres de groupes ethniques ou raciaux minoritaires.

En outre, le rapport met en évidence les préoccupations relatives à la corruption dans le gouvernement mauricien, notant que les autorités n’ont pas toujours pris de mesures pour poursuivre et punir les fonctionnaires qui ont commis des abus ou ont été impliqués dans des actes de corruption. L’application de la loi et la justice sont incohérentes et parfois politiquement influencées, ce qui entraîne une impunité pour les abus commis par les forces de sécurité et la corruption dans d’autres secteurs du gouvernement.

Enfin, le rapport note que les autorités mauriciennes ont adopté des mesures pour lutter contre la traite des personnes, mais qu’il reste des défis importants à relever dans ce domaine.

En résumé, le rapport sur les droits de l’homme de l’année 2022 pour l’île Maurice souligne la nécessité pour les autorités mauriciennes de prendre des mesures concrètes pour lutter contre les abus commis par les forces de sécurité, protéger les travailleurs migrants contre l’exploitation, lutter contre les discriminations dont sont victimes les personnes LGBT+, renforcer la lutte contre la corruption et la traite des personnes.

Voir l’intégralité du rapport ci-dessous :

Mauritius 2022 Human Rights Report by Le Mauricien on Scribd

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