Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, face à la presse ce jeudi à l’issue de la réunion entre les chefs des partis de l’opposition parlementaire, est revenu sur les « attaques » perpétrées « d’une façon totalement inacceptable » par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, contre le judiciaire.
« Nous attendons que le président de la République et la Cheffe juge prennent des actions contre cela », a indiqué Navin Ramgoolam.
Il a rappelé que le président de la République, sous la « section 28 de la Constitution », se doit de défendre « l’Etat de droit », de même que « la séparation de pouvoirs ». « Le judiciaire aussi doit agir, et pas que le Bar Council et Me Domingue », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui, nous n’entendons pas (le président de la République) », a regretté Navin Ramgoolam. Or, « Paul Bérenger (leader du MMM) nous a rappelés qu’en 2003, quand SAJ (Anerood Jugnauth) était devenu président, des pouvoirs additionnels avaient été donnés au président ».
Pour Navin Ramgoolam, les « insultes » du Premier ministre à l’égard « du DPP, d’un ancien Chef juge, d’une magistrate » portent, entre autres, atteinte à la séparation des pouvoirs.
Cette prise de position du leader des rouges découle d’une série de commentaires du Premier ministre dans le sillage de la remise en liberté de Bruneau Laurette, fervent opposant au régime en place. Lors d’une réunion à Surinam, selon un enregistrement en circulation, Pravind Jugnauth a qualifié la magistrate de la cour de Moka « d’incompétente » ayant rendu un « jugement bancal ».
« Ki li pou dir? Pa li ki koze? », s’est interrogé Navin Ramgoolam. « Ena tape-la », a-t-il ajouté avant de se demander : « Comment peut-il dire que ce jugement est bancal? » Pour le leader des rouges, des questions se posent en vue de savoir si le Premier ministre « a compris le jugement ».
Navin Ramgoolam a également affirmé que l’homme de loi Antoine Domingue « a absolument raison » de déclarer que Pravind Jugnauth « a insulté » le judiciaire.