Un atelier de travail de trois jours sur le renforcement des capacités en vue de faire face aux effets du changement climatique a démarré hier à l’hôtel Ravenala Attitude, à Balaclava. Ce Capacity Workshop tombe sous l’égide des Nationally Appropriate Mitigation Actions (NAMA) pour des îles à faible émission carbone.
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, a fait ressortir qu’en vertu de l’Accord de Paris, les pays signataires se sont engagés à limiter la hausse des températures sous la barre des 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et ce, tout en poursuivant leurs efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C.
« Pour la survie des petits États insulaires en développement, il est urgent de réduire les émissions de 45% d’ici à 2030 et d’atteindre des Net Zero Emissions d’ici à 2050 en vue de maintenir la hausse de la température en dessous de +1,5° C », souligne-t-il.
Le ministre a par ailleurs noté que malgré le fait que Maurice soit un faible émetteur de gaz à effet de serre (soit 0,01%), le pays contribue malgré tout aux efforts mondiaux pour atténuer les effets du changement climatique. « Nous avons pris l’engagement de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030 », rappelle-t-il.
En outre, lors de la dernière Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 27), il a été convenu, dit-il, que la communauté internationale offre un accès élargi au financement et au transfert de technologies. « Le développement des capacités institutionnelles est fondamental pour tenir nos engagements sous l’United Nations Framework Convention on Climate Change et l’Accord de Paris », a-t-il repris.
En ce qui concerne l’atelier de travail de trois jours, il estime que celui-ci permettra aux parties prenantes d’élaborer des scénarios et de calculer les réductions d’émissions de gaz à effet de serre, tout en proposant des mesures d’atténuation. Après quoi le ministre s’est appesanti sur d’autres initiatives mises en œuvre par son ministère pour, selon lui, « atteindre une faible émission carbone ».
Citant ainsi notamment le projet Facility 2050, mis en place dans le cadre de l’assistance de l’Agence Française de Développement (AFD), et qui vise à formuler une vision nationale à long terme pour décarboner les secteurs de l’énergie et des transports, ainsi que d’analyser des scénarios d’atténuation pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2070.
Pour sa part, Lisa Singh, United Nations (UN) Resident Coordinator de Maurice et des Seychelles, a félicité Maurice pour ses efforts en vue de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, même si le pays contribue très peu à ces émissions. « Cette action jouera un rôle central dans l’objectif d’une réduction des émissions de 40% d’ici 2030», fait-elle comprendre.
L’UN Resident Coordinator a par ailleurs réitéré l’engagement des institutions telles que la Global Environment Facility, l’United Nations Environment Programme (UNEP) et l’UNEP Copenhagen Climate Centre, en vue d’apporter un soutien technique et financier aux petits Etats insulaires dans leurs efforts d’atténuation du changement climatique.
À ce propos, Maurice a demandé l’assistance de l’UNEP et de la Global Environment Facility pour préparer le premier plan d’action national d’atténuation des changements climatiques. Le projet a été financé par le biais d’une subvention de USD 1,6 million. L’objectif est de développer la capacité locale de mettre en œuvre des actions d’atténuation dans le secteur de l’énergie.