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Rendez-vous décisif du 3 mars – MTC : Assemblée générale face à la mise à mort de la MTCSL

Enough is enough ! C’est en tout cas le sentiment exprimé par le président du Mauritius Turf Club MTC/MTCSL, Gavin Glover,  à la lecture de la communication adressée ce dimanche 12 février à ses membres. Il en a assez du traitement cavalier que lui font subir les instances gouvernementales, la Gambling Regulatory Authority, la Horse Racing Division et la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Limited et leur concurrent la People’s Turf PLC. Le président du Mauritius Turf Club a pris la décision de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour le vendredi 3 mars pour décider si oui ou non, la MTCSL devra organiser les courses cette saison. Nul besoin de souligner que l’état d’esprit des administrateurs et des directeurs des MTC/MTCSL est au plus bas car ils en ont assez de ces humiliations organisées et ces insultes racistes impunis par les autorités ! Le moment est donc venu pour décider de la suite des évènements pour les dirigeants du MTC…

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Dans cette lettre de trois pages, Gavin Glover a fait un récit détaillé des misères et des affronts subis par MTC/MTCSL ces dernières semaines. Après avoir remercié tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont soutenu le club bicentenaire durant ces moments difficiles, Gavin Glover a d’emblée mis le doigt sur plaie.

« Je ne m’attarderai pas sur la longue liste d’attaques, certaines très personnelles, auxquelles nous avons eu à faire face; vous avez tous lu, vu et entendu les diatribes de ces esprits malveillants, diffamant le MTC et la MTCSL. Vous avez, j’en suis sûr, déjà tiré vos propres conclusions. Mais, la conclusion la plus évidente aujourd’hui est celle que nous redoutions tous : la mise à mort du MTCSL », dit-il.

La mise à mort des MTC/MTCSL ! Voilà donc avec un scénario jusque-là impensable, programmé par une clique, qui a d’abord voulu prendre le pouvoir au MTC. Mais, devant la résistance, elle a créé une structure propre, une pâle copie, mais qui, avec la complicité des pouvoirs publics, est en passe d’accaparer l’organisation des courses hippiques.

Le président du MTC ne cache plus cette triste réalité et repousse avec force la thèse que c’est à cause du retard concédé dans la requête du renouvellement du bail de la piste du Champ-de-Mars à la COIREC que MTC/MTCSL se retrouvent  aujourd’hui dans cette situation.

Et pour soutenir sa conviction, il s’appuie sur la clause 2.5 du contrat de la COIREC de l’an dernier qui se lit comme suit : « In the event the lessee wishes to renew the agreement at its expiry, for the upcoming season, it shall so notify the lessor in writing of its intention at least three (3) months before the expiry date of the agreement and the lessor shall be free to agree or not to such renewal and shall communicate his reply in writing to the lessee at least two months (2) before the expiry date of the agreement ».

Démagogie pure et simple

Cette clause, constate le directoire du MTC, est reprise dans le bail de 2023 . Ce qui pousse Gavin Glover à pousser plus loin son analyse. «  Nul besoin d’être un légiste d’acabit, pour comprendre que la COIREC, dans tous les cas de figure, s’arrogeait le droit de disposer des terrains du Champ-de-Mars et de ne pas renouveler le bail, à sa discrétion absolue. Ce n’est pas une demande de renouvellement avant le 18 septembre 2022, qui aurait changé les choses, et prétendre le contraire relève de la démagogie pure et simple »,  affirme-t-il.

Pour démontrer qu’il y a mauvaise foi de la part de la COIREC, Gavin Glover retrace les démarches faites par le MTC/MTCSL pour obtenir le renouvellement du bail.

« Depuis le 6 décembre 2023, avant la fin du bail 2022 qui expirait le 18 décembre 2022, nous avons demandé à la COIREC le renouvellement du bail 2022, pour la saison 2023 ; il nous a été refusé 13 jours plus tard, le 19 décembre 2022, alors que nous avions commencé à travailler la piste ce jour-là, en amont de la saison 2023.

« Le 23 décembre 2022, nous avons réitéré notre demande pour un nouveau bail. Le 30 décembre 2022, la MTCSL a demandé à la GRA le renouvellement de son HRO license pour la saison 2023 et ce, dans les délais requis par la loi, et soudainement, le même jour, nous recevons une autre fin de non- recevoir de la COIREC, alors que nous avions fait valoir le fait que le retard de notre demande de renouvellement n’empêchait en aucun cas la COIREC de renouveler le bail de 2022 ni de nous donner un nouveau bail pour 2023, car renouveler le même bail ou donner un nouveau bail relevait de leur entière discrétion ».

Des explications et des détails qui démontrent effectivement que tout ceci ressemble étrangement à un complot, plus ou moins le même que l’an dernier lorsque la GRA faisait tourner en rond MTC/MTCSL avant l’octroi de la licence. Gavin Glover ajoute que la GRA a fait savoir à MTC/MTCSL qu’il ne pourra avoir sa licence d’organisateur de courses, s’il n’obtient pas son bail de la COIREC. Ainsi, la MTCSL a réitéré sa demande d’un bail pour la saison 2023 le 6 janvier – la troisième – suivie de sa rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans le but d’essayer de débloquer la situation.

Nouveau bail, plusieurs amendements

Après la rencontre Jugnauth-Glover le 11 janvier, il ne se passa strictement rien jusqu’au 3 février 2023, le jour quand un nouveau bail est finalement proposé à la MTCS. Un nouveau bail avec plusieurs amendements.  C’est un bail complètement différent de celui de 2022 constate Gavin Glover en donnant les détails suivants.

« Primo, nous perdons les gradins et les écuries construites par nous sous les gradins; secundo, le People’s Turf (PTP) devient le patron du Champ-de-Mars et récupère tous les terrains dont le parking du trotting track; tertio, le PTP est seul à s’occuper de la piste et nous perdons le droit d’y installer false rails et autres (le PTP récupère notre ‘winning post’ et toutes les infrastructures mises en place par nous, gratuitement, et décidera de tout) et, finalement, nous devons trouver un accord avec la PTP pour un cost sharing pour l’entretien de la piste, sinon pas de bail! »,  poursuit-il.

MTC/MTCSL aurait pu tout laisser tomber mais dans un souci d’essayer de voir la bonne foi de la COIREC et surtout de sauver les meubles, décida de rencontrer People’s Turf PLC. « La MTCSL, au vu de ses obligations et afin de se préparer pour décider de la marche à suivre, demande alors à PTP de lui communiquer une copie du contrat concernant le cost sharing pour l’entretien de la piste », note Gavin Glover.

PTP répond positivement à cette demande et fixe une rencontre quatre jours plus tard. Lors de cette rencontre, filmée sous tous les angles, PTP informe les deux représentants de la MTCSL en l’occurrence la présidente, Anne Sophie Julienne, et Stéphane de Chalain que ce ne serait supposément que la veille, qu’elle (PTP) aurait appris de la COIREC qu’il devait y avoir un Cost Sharing Agreement pour l’entretien de la piste ! Scandaleux et inacceptable aux yeux de la MTCSL.

« Ce rendez-vous n’avait d’autre objectif, au vu, de la publicité qui en a été faite par PTP, que de tromper le public non averti, pour donner l’impression que le PTP, en tant que décideur unique du cost sharing agreement, collaborait pleinement avec son compétiteur », dit  le président du MTC. Ce qui est faux et lorsque la MTCSL décide de dénoncer à raison, « l’oppression dont elle est victime ». La PTP répond publiquement que « ce n’est que lorsque la MTCSL aura retiré ces allégations malveillantes que la PTP devra lui présenter un projet de contrat », ce qui traduit parfaitement ce que la MTCSL tentait de démontrer.

Attaques racistes et livrés à Jean-Michel Lee Shim

MTC/MTCSL dénonce également avec force les attaques hautement diffamatoires et racistes répétées de la PTP, quant au fait que les équipes MTC et de la MTCSL vivent encore ‘sous l’ère coloniale’ ou ‘d’esclavagisme’. Gavin Glover trouve que c’est un témoignage du « désespoir de PTP de se faire passer pour des oppressés quand, en fait, ce sont eux qui bénéficient de largesses et de faveurs depuis avril 2022 ».

Et quelle est la situation actuelle ? Le président du MTC est catégorique : « A ce jour, rien de PTP et rien non plus de la COIREC, qui elle nous demande cependant de tomber d’accord avec PTP, avant de pouvoir signer le bail. Quant à la GRA, elle nous dit : pas de bail, pas de licence. La MTCSL est même obligée d’obtenir une garantie bancaire avant de signer le bail ».

Une seule et unique information est parvenue à la MTCSL concernant la saison 2023. En effet, selon Gavin Glover la HRD a fait savoir à la MTCSL qu’elle aura 18 journées de courses cette saison contre 20 l’an dernier. Il dit ne pas comprendre cette décision : « nous ne comprenons pas la logique derrière cette réduction du nombre de journées, car en 2022, malgré un début tardif de la saison en juin 2022, la GRA avait imposé 40 journées de courses, dont de nombreux weekends de courses ».

En conclusion, Gavin Glover lance au gouvernement et à ses instances, que sont la GRA, la HRD et la COIREC, que : « Nous avons été livrés pieds et mains liés au bon vouloir de la PTP et de son patron, Jean Michel Lee Shim, notre concurrent direct. Voilà la vérité ! »

Un secret de polichinelle enfin rendu officiel et public par l’actuel président du MTC qui a donc, convoqué une assemble générale extraordinaire pour laisser aux membres la liberté et la conscience de décider de la marche à suivre, c’est-à-dire s’il faut organiser ou pas des courses cette saison.

Le moment pour le MTC est donc venu de décider s’il faut continuer à organiser les courses dans les conditions actuelles ou tout arrêter en attendant des jours meilleurs, comme l’avait préconisé Jean-Michel Giraud, avant qu’il ne soit forcé à soumettre sa démission, et son successeur Anil Ramnarain, qui lui aussi a dû partir pour les mêmes raisons.

À l’époque, les pertes de la MTCSL n’étaient que de Rs 40 millions, aujourd’hui elles dépassent les Rs 100 millions.   Ceux qui sont dans les secrets des Dieux disent que ‘the writings were on the wall’ depuis longtemps car le pouvoir politique voulait s’assurer d’un financement pérenne de ses activités pour rester aux affaires le plus longtemps, d’où l’investissement massif de magnat des jeux Jean Michel Lee Shim dans ce domaine et les Green Lights à toutes ses demandes !

Quoiqu’il arrive le 3 mars sera sans doute une date historique pour l’hippisme mauricien !

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