Rajcoomar Aunatooa, âgé de 51 ans, est bien décidé d’aller au bout de son combat pour trouver la vérité sur les circonstances du décès de sa fille Saivaani, âgée de10 ans. Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a confirmé qu’il y a bien eu négligence médicale à la lumière d’un rapport du Medical Negligence Standing Committee (MNSC).
Le quinquagénaire souhaite obtenir une copie du rapport pour enclencher les procédures légales à cet effet. « J’ai rencontré le ministre Jagutpal à son bureau mardi, mais il m’a dit qu’il n’a pas le rapport avec lui et que le document doit être envoyé au Nursing Council et au Medical Council », déclare-t-il. Le père a pris la décision d’attendre un peu pour voir comment la situation évoluera.
« Je n’ai pas encore pris contact avec un conseil légal à ce stade. Je lance un appel aux autorités concernées pour qu’elles me donnent une copie de ce rapport. Je souhaite que justice soit rendue à ma fille », ajoute-t-il.
Cet habitant de St-Pierre dit avoir entrepris des démarches depuis l’année dernière pour avoir au moins le rapport de l’hôpital Jeetoo. « En décembre, je me suis rendu au bureau du ministère de la Santé au 5e étage du bâtiment Emmanuel Anquetil pour déposer une correspondance en ce sens. Mais, je n’ai rien entendu de leur part », regrette-t-il.
Rajcoomar Aunatooa explique qu’il se bat non seulement pour Saivaani, mais aussi pour les parents des enfants malades. « Mo pa oule enn lot zanfan pas dan sa soufrans la ankor. Ma pa oule okenn paran pas par seki nou pe pase an se moman. Li pa fasil antan ki paran. Si pena sanksion kont bann dimounn ki fote, pou ena enn lese-ale. Mo pa anvi ki zot refer sa avek enn lot zenfan ankor », s’appesantit-il. Raison pour laquelle il veut absolument avoir une copie du rapport du MNSC.
Le quinquagénaire estime que « pe kasiet nou kitchoz ». Il dit blâmer les médecins plus que les Nursing Officers. Il raconte que Saivaani avait une appendicite et devait être subir une intervention chirurgicale à l’hôpital en novembre dernier.
«Normalement, c’est une intervention qui prend entre 40 minutes et une heure. Mais, les médecins ont pris quatre heures pour le cas de ma fille. Zot pa dir narnye ki fer inn pran tou sa letan la. Nou pa kone narnye ki arive », ajoute Rajcoomar Aunatooa, qui affirme que ses proches et lui vivent le martyr depuis le décès subit de Saivaani.
« Nous souffrons terriblement en tant que parent, nous avons perdu notre trésor. Sa mère et moi avions plein de projets pour elle. Je souhaite connaître la vérité sur ce qui s’est passé », poursuit-il.
Rajcoomar Aunatooa avait logé une plainte au poste de police de Line Barracks le 23 novembre pour négligence médicale. Il avance que sa fille était en observation à l’hôpital Jeetoo la veille alors qu’elle souffrait de douleurs abdominales. Un médecin a conclu qu’elle souffrait d’une appendicite.
Après une intervention chirurgicale, Saivaani avait été transférée à la salle 3.6 avec sa mère. Sauf que dans la nuit, la petite a ressenti d’atroces douleurs et elle a vomi. Sa mère a sollicité l’assistance des Nursing Officers, mais il n’y a eu aucun traitement. Les infirmiers ont expliqué que c’était normal que la petite réagisse ainsi.
Pendant toute la nuit, la victime a souffert et après une énième requête de sa mère à 4 heures du matin, un médecin a été informé de ce cas. C’est à 5h30 que Saivaani a été transférée à ICU Surgical où elle a rendu l’âme à 13h30.
L’autopsie a attribué son décès à une « aspiration pneumonia ».
Au cours d’une fonction à Camp-Fouquereaux lundi, le ministre Kailesh Jagutpal a confirmé qu’il y a eu négligence de la part des infirmiers. Ce dossier sera référé au Nursing Council pour des sanctions. Rajcoomar Aunatooa pointe également du doigt les médecins qui ont pratiqué l’intervention chirurgicale sur sa fille.