Le Mauritius Turf Club et la MTC Sports and Leisure Limited sont sortis de leur mutisme en décidant d’informer leurs membres des derniers développements, et surtout ceux survenus depuis vendredi avec la réception du projet de contrat de bail de sous-location proposé par la COIREC suivant la demande de la MTCSL de renouveler le bail du Champ-de-Mars pour la saison 2023. La MTCSL n’avait pas respecté les délais initiaux de renouvellement de bail prévu en septembre dernier. La COIREC a finalement invité la MTCSL à soumettre une nouvelle demande le 23 janvier. Aucune indication si ce développement découle d’une intervention du Premier ministre, Pravind Jugnauth, ou pas, après la visite au PMO du président Gavin Glover.
Par le biais d’un communiqué, émis hier après-midi et signé du président, le MTC a annoncé à ses membres que la COIREC lui avait proposé un contrat de bail pour la saison 2023. Il a attiré d’emblée l’attention de ses membres en disant que le document de la COIREC pose tout de suite les décors : ‘les conditions du bail sont non-négociables’, laissant donc sous-entendre que MTC/MTCSL a été mis devant des faits accomplis et qu’il n’a qu’un choix : accepter ou refuser les conditions imposées par la COIREC.
Le bail ne concerne que les pistes
MTC/MTCSL souligne que le nouveau bail, selon le contrat proposé par la COIREC à la MTCSL, ne couvre plus le Champ-de-Mars dans son ensemble, mais uniquement la piste en herbe et la piste d’entrainement en sable, ce qui signifie que le bail ne couvre pas le Trotting Track, le parking, l’accès à l’Avenue Duke of York Club (sauf à être utilisé comme Emergency Exit) de même que les gradins et les écuries. MTC/MTCSL fait remarquer à ses membres que le loyer de Rs 250 000 par semaine est resté le même pour une prestation bien amoindrie.
« La COIREC se décharge de toute responsabilité en cas d’incident ou d’accident et la MTCSL doit l’indemniser en cas de poursuite », note encore le communiqué. En revanche, la MTCSL doit obligatoirement prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du public, des jockeys et des chevaux ». En bref, la MTCSL est contrainte de souscrire à une Public Liability Insurance qui couvre tout le Champ-de-Mars alors que techniquement, selon le contrat proposé, la MTCSL n’en a pas le droit d’exploitation dans son intégralité.
Exclusivité de l’entretien à People’s Turf
Les membres du MTC ont aussi été informés que l’entretien de la piste pour la saison sera exclusivement l’affaire de People’s Turf PLC et de ce fait la MTCSL n’aura plus le droit d’installer ses False Rails ou autres structures sur la piste. En outre, la MTCSL va devoir s’acquitter de 50% du coût de l’entretien de la piste à PTP que ce soit pour la période hors saison et la saison.
Sous ce chapitre, le communiqué précise que l’an dernier la MTCSL a financé seule l’entretien de la piste de décembre 2021 à juin 2022. À ce jour, ni PTP ni la COIREC n’ont pas jugé nécessaire de partager la somme dépensée. De toute évidence, la COIREC a rejeté toutes les représentations faites par la MTCSL tout comme elle n’a pas pris en ligne de compte le manque d’expertise avéré de PTP en ce qui concerne l’entretien de la piste et l’installation des Falses Rails qui selon la MTCSL révèle d’un amateurisme flagrant d’où la blessure de certains chevaux en course.
Dans la conjoncture, la COIREC s’attend que la MTCSL signe le contrat pour ensuite compléter les procédures de demande de licence d’organisatrice des courses. Dans la foulée, la MTCSL a déjà soumis une requête officielle à la Horse Racing Division ainsi qu’à la Gambling Regulatory Authority pour des compléments d’informations, jugées, dont le nombre de journées attribuées. Tant que ces informations ne seront pas obtenues, la MTCSL ne pourra faire une évaluation de sa situation. Toujours dans ce contexte, la MTCSL a demandé au Chief Executive Officer de PTP, K.K. Ubheeram, sa proposition de Cost Sharing Agreement.
Abonnés absents
Dès que ces informations seront à la disposition de la MTCSL, celle-ci se réunira avec son principal et unique Shareholder, le MTC, pour décider de la marche à suivre. La MTCSL est consciente que ses employés sont dans une situation d’angoisse. Toutefois, elle refuse d’en porter la responsabilité et laisse au public le soin de tirer ses propres conclusions.
En attendant, le CEO du PTP, d’habitude très prompt à la détente contre ses adversaires, s’est d’abord muré dans un silence embarrassé pour proposer à la MTCSL le fameux contrat controversé pour l’entretien de la piste. Il a annoncé qu’il serait disponible qu’à partir de mercredi, le temps que ses hommes de loi le briefent sur ce contrat.
C’est sur cette base que MTC/MTCSL décidera de son avenir immédiat au Champ-de-Mars, avec les moyens suffisants et le détail du bail étalés sur la place publique avant que le MTCSL n’accepte ou pas les conditions du bail. Le prix et les conditions d’entretien attachés au bail sont considérés comme étant un élément primordial de même que les conditions de paiement attachées au contrat de PTP.
Allégations diffamatoires
Dans un autre ordre d’idées, la MTCSL a tenu à faire ressortir à ses membres qu’elle dément formellement les allégations diffamatoires portées à l’encontre d’une des plus fidèles membres du personnel du MTC par Jean Michel Lee Shim et ses sbires. La MTCSL affirme que ces allégations sont mensongères. Du reste, elle a tenu à remercier l’employée en question qui a été, dit-elle, « la cheville ouvrière de MTC/MTCSL pendant de nombreuses années et qu’elle a eu une conduite exemplaire. »
La MTCSL repousse également la thèse que si elle « se retrouve dans cette situation aujourd’hui c’est à cause du retard de sa demande de bail à la COIREC ». Une vérification du bail démontre clairement que la COIREC n’avait aucune obligation de renouveler le bail de 2022 même si l’application avait été faite dans les délais. Ainsi, la MTCSL estime qu’il était clair que la COIREC allait devoir proposer un nouveau bail pour pouvoir rectifier le tir afin d’éviter les poursuites engagées contre elle basées sur le bail de 2022.
Les modifications prévisibles étaient l’utilisation de l’Avenue Duke of York et l’aire de stationnement. Il était effectivement impératif à la COIREC d’amender certaines clauses du contrat pour justement ne pas commettre les mêmes erreurs que la saison dernière, donnant ainsi une porte de sortie à PTP qui avait outrepassé ses droits.
Actions légales et acteurs
Pour conclure, le président du MTC souligne : « La MTCSL et ses représentants se prononceront bientôt sur une action légale en diffamation contre tous ceux qui propagent des informations qualifiées de ‘diffamatoires et mensongères’ ».
Dans cette perspective, des actions en redressement judiciaire contre l’État et la PTP ne sont pas à écarter En tout cas, l’été promet d’être chaud au Champ-de-Mars d’autant que la MTCSL n’a pas le droit moral de lâcher ses huit entraîneurs qui le soutiennent ces jours-ci.