Une nouvelle association a vu le jour et lancée en grande pompe par le ministre des Sports, Stephan Toussaint, mardi après-midi au complexe sportif de Côte d’Or. HOPE prend officiellement le relais à Horizon Paris 2024 qui avait vu le jour le 20 février 2020, soit un mois avant le déclenchement d’une série de confinements et restrictions sanitaires liée à la pandémie de Covid-19.
La mission de HOPE : chercher des fonds pour la suite de la préparation menant aux Jeux de 2024 à Paris en France. Il s’agira aussi de pousser les athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes, tout en visant des médailles à ces Jeux ! Avouons que la démarche interpelle dans une très large mesure.
N’était-ce pas déjà les attributions d’Horizon Paris 2024 ? Sauf que HOPE aura pour objectif de penser aux JO à venir, à commencer par ceux de 2028 prévus à Los Angeles aux États-Unis ! Forcément, on ne peut que demeurer bouche-bée après avoir pris connaissance du contenu du « projet ». Est-ce à dire qu’Horizon Paris 2024 n’était plus apte à poursuivre le travail ? Cela, en tenant compte que son président, Dominique Filleul, au même titre que d’autres cadres, bascule du côté de HOPE !
Alors, pourquoi tout ce cirque autour de ce lancement ? À moins qu’on nous cache quelque chose de très important ! Comme, par exemple, un HOPE avec pouvoirs accrus. Contrairement au passé ou certains au ministère voulaient trop souvent avoir le dernier mot !
Aussi, apprenons-nous, cette nouvelle entité organisera concerts et soirées de gala pour récolter des fonds ! Par enchantement, ceux concernés ont découvert que la préparation d’un sportif visant l’excellence coûtait une fortune !
Manque de fonds, dites-vous ? Pourtant, le Cabinet ministériel, dirigé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait bien pondu, au lendemain même de notre sortie du premier confinement, un plan d’excellence. Comment aurait-on procédé financièrement ? Alors qu’Horizon Paris 2024, nommé par ce même gouvernement, peine deux ans plus tard à trouver les fonds nécessaires. Ne coulait-il pas de source, en tenant compte de la situation économique et d’un taux d’inflation record, que les entreprises allaient se montrer réticentes ?
Ainsi, la démarche de mardi n’était, ni plus ni moins, qu’un exercice de rebranding en prenant en considération ce qui a été dit officiellement. On a fait que changer de nom, donc d’emballage, alors que le produit, soit le concept, demeure le même ! Sauf, bien évidemment, pour ceux qui décident et surtout ceux qui ne veulent pas voir la vérité en face ou qui font semblant de ne pas la voir.
Demandez d’ailleurs à bon nombre de responsables de fédérations ce qu’ils pensent de HOPE et vous serez étonnés de leurs réactions. Toujours prêts à se faire passer pour des saints, voire à « bros soulie misie-la », afin de pouvoir profiter d’un budget dérisoire ! Malheureusement pas pour faire de la promotion, mais pour penser surtout aux destinations possibles, afin de pouvoir voyager avec leurs sélections ! Au cas contraire, que ces messieurs viennent dire haut et fort ce qu’ils pensent réellement de HOPE.
En revanche, s’il y a quelqu’un qui est sorti du lot, c’est bien le ministre Stephan Toussaint. Selon lui, la participation mauricienne aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2026, prévus en Italie, est à l’étude ! N’est-ce pas beau tout cela après avoir appris certaines vérités mardi. Où le ministre trouvera-t-il encore cet ajout et, qui plus est, dans un contexte économique si difficile qu’inquiétant.
Par ricochet, n’est-ce pas une insulte aux athlètes bénéficiaires d’une bourse de haut niveau de la catégorie régionale ? Cette même classe que le Cabinet envisageait de rayer de la carte en juillet 2020 et qui, pourtant, constitue la base même de l’élite olympique, messieurs les « konntou ». Et pourtant, le ministre ose évoquer l’éventualité d’une participation aux JO d’hiver de 2026.
Sans doute, a-t-il été motivé par le film « Rasta Rocket » et ces quatre Jamaïcains participant aux JO d’hiver de Calgary au Canada. Des athlètes issus du pays de Bob Marley et qui avaient surpris plus d’un en participant à la compétition de bobsleigh. Alors, pourquoi pas demain Maurice en patinage ou encore en hockey sur glace. À moins, qu’on aille piocher du côté des étrangers ayant des origines mauriciennes.
Sincèrement, la démarche de Stephan Toussaint n’est pas sérieuse compte tenu du nombre de problèmes auxquels font déjà face nos brillants athlètes pour pouvoir s’exprimer. Il n’y a aussi qu’à voir de quelle façon certains dossiers sont traités au sein même de son ministère pour comprendre que l’excellence et l’administration sportive ne sont, pour l’heure, pas compatible !
En revanche, ce qui est certain, c’est qu’on parle tous le même langage au sein du gouvernement. D’ailleurs, la déclaration hors-contexte de Stephan Toussaint n’est pas sans rappeler celle de son leader et Premier ministre. Alors que bon nombre de Mauriciens ont été impuissants face aux récents dégâts causés par les pluies torrentielles, Pravind Jugnauth, nous sortait, lui, un bien triste : « Dan plizir plas kot nou finn fer travaux drin, sa finn fonksione » !
À ces messieurs, nous dirons tout simplement que le peuple en a assez de vos « salades ». Alors, évitez de nous balancer des non-sens, à l’image de cette folie des grandeurs, voire cette fièvre du métro, qui, malheureusement aujourd’hui, asphyxie « lepep admirab » sous ces milliards de roupies empruntés à l’Inde, alors que les priorités sont pourtant bien ailleurs.
« Rasta Rocket »
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