Dans plusieurs quartiers du pays, des compatriotes sont descendus dans les rues crier leur colère et exprimer leur exaspération. D’une part, des trombes d’eau se sont abattues sur leurs maisons et dans leurs cours, convertissant ces endroits en piscine. Et de l’autre, le robinet qui s’entête à ne pas couler, avec une autorité, en l’occurrence la CWA, qui n’arrive pas répondre promptement aux attentes des consommateurs en difficulté.
Résultat : Alan Ganoo, qui s’est toujours targué d’être très populaire dans cette région, la circonscription de Savane/Rivière-Noire (No 14), où il a longtemps brillé lors des suffrages aux élections nationales, a été hué et poussé vers la sortie par des habitants très remontés. Sandra Mayotte, qui n’a pas le même parcours politique, mais qui est une personnalité artistique connue, a également fait les frais des foules hostiles.
Qu’est-ce qui a provoqué ce débordement de mécontentement ? Ces pères et mères de famille ont martelé que, depuis trop d’années, leurs élus ne sont pas à leur écoute. Qu’ils ont, maintes et maintes fois, approché ces mêmes politiques pour expliquer leurs problèmes et, mieux encore, proposer des pistes de solutions. Mais en vain. Ces politiques sont demeurés hermétiques et sourds à leurs appels. Syndrome hélas très fréquent et récurrent de nos politiques ici. Caractéristique, surtout, de ce gouvernement mené par Pravind Jugnauth.
Et Bobby Hurreeram de se targuer que plus de Rs 11,7 milliards ont déjà été injectées dans des travaux de construction de drains dans le pays, s’échelonnant sur les trois prochaines années. Que 1 700 projets sont déjà en cours. Mais est-ce qu’il n’y a que la réalisation des drains pour résoudre ce problème ? N’y a-t-il pas d’autres avenues à explorer dans notre pauvre île que ce même régime a bétonné de manière irréfléchie ? Des voies plus simples, moins coûteuses, surtout, et davantage “nature friendly”, qui ne peuvent que faire du bien à notre île. Cependant, l’on ne peut dire si des enveloppes bien juteuses de commissions sont attachées à ces options…
Autre syndrome qui prend de l’ampleur : celui de la station nationale de radio/télévision de dédouaner le régime en place des manquements et erreurs déplorés. Dernier exemple en date : la triste faute d’orthographe sur le certificat décerné par le Guiness Book of Records pour le drapeau humain réalisé au Stade Anjalay Coopen. Où au lieu d’écrire Belle Vue Harel, il était inscrit Belle “Rue” Harel. Lapsus immédiatement relevé par les médias privés. La MBC, dans son immense… manque de tact, a cru bon de réaliser un reportage (oui, oui, tout un sujet, en long et en large, avec images et commentaires à l’appui !) pour se moquer des sites en ligne de certains journaux écrits comportant quelques coquilles.
Aucune rédaction n’a prétendu être parfaite ni à l’abri des maladresses qui sont souvent imputées à une erreur de frappe, ou une malheureuse inattention de la part d’un correcteur. Le postulat, autour de la faute de Belle “Rue” Harel, visait justement à éviter que la version finale du certificat du Guiness Book of Records, un document à caractère mondial, ne contienne cette faute. Et non de se moquer de qui que ce soit ! Avinash Teeluck, dont le ministère est la cheville ouvrière de cette réalisation, a d’ailleurs reconnu l’erreur de frappe et précisé que ce document était « temporaire ».
Mais la MBC, sous la férule d’Anooj Ramsurrun, se devait de faire preuve de sa loyauté et de sa fidélité au régime en place. Au risque de se ridiculiser… Cette MBC a raté une bonne chance de se taire en préférant étaler son total manque de recul quand il est question de critiques envers le présent gouvernement.
Notre station Météo, elle, demeure toujours dans une zone d’instabilité. Pourrait-on envisager des avertissements délocalisés ? Par exemple, les étudiants vivant dans des régions peu ou pas affectés par les grosses pluies ne rateraient alors pas leurs classes. Et des alternatives pourraient être trouvées pour ceux affectés, comme des classes de rattrapage, plutôt que ces “online courses” qui ne font pas l’unanimité. Tous les élèves du pays ne disposent pas des mêmes moyens matériels, rappelons-le.