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(Camp d’été) Our Heritage Foundation : valoriser le riche patrimoine de Vieux-Grand-Port

Our Heritage Foundation a organisé pour la première fois à Maurice un camp d’été du patrimoine à Vieux-Grand-Port du 16 au 18 décembre avec la participation des habitants de la localité. Des élèves venant de différentes universités basées à Maurice et ailleurs, des collèges privés ont participé à ce camp. Durant ce week-end, ils ont eu l’occasion d’écouter des professionnels tels que l’historienne Vijaya Teelock et Zia Gopee, muséologue.

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Ce projet à Vieux-Grand-Port avait pour but de valoriser le riche patrimoine de ce village; une exposition sur le patrimoine culturel (sega et geet gawai) y a eu lieu. Les participants ont eu l’occasion de découvrir les jeux d’antan tels que la marelle, le sapsiwai et autres.

Le Mauricien a approché Chesta Hoolash Taucoor, la coordinatrice de l’ONG Our Heritage Foundation de même que d’autres participants pour un tour d’horizon


Chesta Hoolash, coordinatrice :
« C’était une merveilleuse première expérience »

« C’était une merveilleuse première expérience d’organiser le camp d’été du patrimoine. Certains d’entre eux sont intéressés à rejoindre notre projet “Vivre le patrimoine de Vieux-Grand-Port”. En janvier prochain, certains d’entre eux vont se joindre à moi pour organiser des sentiers dans la région pour les habitants et les touristes.

Je prévois de faire le camp d’été deux fois par an à partir de 2023. Nous mettrons nos affiches dans les écoles d’ici la fin du trimestre. Et nous l’organiserons également pour les familles et les touristes, et pour les personnes âgées (uniquement pendant la journée), selon la demande reçue.

« Nous commencerons à organiser le camp d’été sur toute l’île progressivement si nous continuons à obtenir le soutien. Nous organiserons également l’année prochaine une journée du patrimoine à Vieux-Grand-Port, qui sera comme une exposition de tout le village ouverte au grand public et aux touristes.

« Nous allons ouvrir le sentier de Vieux-Grand-Port pour les personnes âgées à partir de janvier également. Nous allons collaborer avec les conseillers du village et toutes les entreprises de la région pour faire de cet événement un succès. »


Diya, 19 ans : « Découvrir une partie de l’histoire de mon pays »

Diya, 19 ans, fréquente le Couvent de Lorette de Port-Louis. Elle avait participé aux activités d‘Our Heritage Foundation:.

« C’était l’occasion pour moi de découvrir une partie de l’histoire profonde de mon pays. L’ONG a fait un travail incroyable en faisant la promotion de notre patrimoine auprès des jeunes. La coordinatrice Cheshta était un modèle pour nous tous à un si jeune âge. Elle jonglait entre le rôle de mère et la gestion de cet événement. Cela a été un succès.

« J’ai passé les trois meilleurs jours de ma vie au camp d’été d’Héritage, j’y ai aussi rencontré les autres participants qui étaient aussi enthousiastes que moi. Nous nous sommes mêlés aux locaux, qui étaient vraiment généreux envers nous. Ils nous ont appris à choisir nos poissons et à les nettoyer pour la cuisine, ce qui était très amusant.

Nous avons également pris différents repas qui ont fait la promotion de notre culture. J’ai également eu l’occasion de rencontrer le Dr Vijaya Teelock et l’anthropologue Pedro Pombo qui nous ont expliqué l’histoire de l’île Maurice et de l’esclavage autour du village et, bien sûr, notre grand musée du fort Frederick Hendrick, que j’ai d’abord trouvé petit et ennuyeux. Mais le muséologue Zia l’a rendu beaucoup plus intéressant et lui a également apporté de nouvelles perspectives. J’apprendrai davantage sur l’histoire de Vieux-Grand-Port. »


Hemika Yeshna Munooa : « Développer une conscience de nous-mêmes »

Hemika Yeshna Munooa (24 ans) est titulaire d’un BA Humanities (Honours). Il dit qu’il a découvert l’histoire autrement. Résidant dans un village historique comme Vieux-Grand-Port, elle a toujours été passionnée par l’histoire, pour explorer et comprendre comment les événements du passé ont rendu les choses telles qu’elles sont aujourd’hui.

« Grâce à la fondation, j’ai eu l’opportunité de participer à une fouille archéologique l’année dernière en tant que stagiaire. Celle-ci s’est déroulée à la Batterie de la Reine, Vieux-Grand-Port, tout au long de laquelle mes connaissances sur l’archéologie se sont élargies. J’ai découvert les outils utilisés par les archéologues lors d’une fouille, que j’ai également appris à utiliser. De même, j’ai appris comment les artefacts sont collectés et enregistrés.

« De plus, un camp d’été a récemment été organisé par l’OHF et j’ai eu grand plaisir à y participer. Une telle expérience de visites de sites et de monuments et de conférences d’historiens nous a permis d’examiner l’histoire de notre île, les activités humaines passées et l’importance du patrimoine.

« Le patrimoine étant la clé de voûte de notre culture, il nous a permis de développer une conscience de nous-mêmes. Ma gratitude à Mme Chestha Hoolash, Mme Jayshree Mungur Medhi et à tous ceux qui ont participé à ce projet. »


Zeim Gopee (25 ans) : « Une belle expérience qui m’a marqué »

Zeim Gopee, 25 ans, habite Coromandel et étudie à l’université de Bordeaux, France. Il confie : « A Maurice, j’ai fait ma scolarité à l’École du Centre, au Collège Pierre Poivre et au Lycée des Mascareignes. Ensuite, j’ai fait trois ans d’études de psychologie en France. J’ai effectué ma première année de licence à l’université de Nice Sophia-Antipolis et je suis parti à l’université de Bordeaux pour continuer mes 2e et 3e année.

J’ai découvert le Heritage Summer Camp sur Facebook et j’ai trouvé que c’était une très belle initiative pour les jeunes. Le programme était intéressant et avant de m’inscrire, je me suis rendu compte que je ne connaissais pas vraiment l’histoire de mon pays. Le peu d’histoire que j’avais étudié sur Maurice c’était fin primaire/début collège. Je n’avais pas une grande connaissance de l’histoire de l’île Maurice.

Au début, j’étais un peu sceptique à l’idée de m’inscrire parce que j’allais être seul. Étant quelqu’un d’assez timide, réservé, c’était déjà un petit problème pour moi. Cependant, j’ai quand même osé et je ne le regrette absolument pas. C’est une des plus belles expériences de ma vie…

« C’était très enrichissant. Les discussions étaient passionnantes. Très vite, l’angoisse que j’avais d’être seul et de ne pas pouvoir m’intégrer s’est dissipée. Au final, je me suis fait des amis, que ce soit avec les participants ou les organisateurs avec qui je suis toujours en contact aujourd’hui.

Personnellement, je crois que c’était la première fois que j’ai mis les pieds à Vieux-Grand-Port. Du moins, je ne me souviens pas d’y avoir déjà été avant ça.

Le premier jour, on a fait connaissance avec les organisateurs et les participants de façon assez ludique. On est parti acheter et nettoyer nous-mêmes du poisson qu’on a cuisiné le soir. Il y a aussi eu une intervention de Jayshree Mungur Medhi. C’était davantage une introduction sur ce qu’est “l’Héritage”, le patrimoine ainsi que leurs rôles dans notre société, dans la politique ou dans notre propre identité.

Le deuxième jour était consacré à la visite du Vieux-Grand-Port. J’ai été fasciné par le lieu, les ruines, cimetières, monuments. On a eu la chance de rencontrer l’historienne Vijaya Teelock et l’anthropologue Pedro Plombo qui nous ont raconté l’histoire de Maurice et de son développement, du dodo, de l’esclavage.

Le muséologue Zia Gopee nous a fait prendre conscience des différents aspects à prendre en compte lors de la conception d’un musée, pour au final créer une réelle expérience unique, moderne et aussi accessible à tous types de publics. On a fini la soirée en beauté avec un petit concert de seggae, et des parties interminables de domino.

Le troisième jour, nous avons visité une culture aquaponique. On nous a expliqué son fonctionnement, les avantages et les bienfaits de l’aquaponie et de sa récolte. Enfin, l’archéologue Jayshree Mungur Medhi nous a parlé de son métier et des enjeux et problèmes qu’elle peut rencontrer. Nous avons fini la journée avec une séance photos et à la plage. Ce qui a rendu l’expérience vraiment intéressante et différente, c’est qu’on était assez libre de faire ce que l’on voulait, ce n’était pas un camp scolaire/militaire ou chaque minute de la journée était réduite à une activité précise.

De plus, chaque intervention était basée sur des discussions. Et au final, on n’a pas du tout l’impression d’assister à des cours ennuyeux mais on finit par tous rajouter des informations à la discussion en fonction de nos connaissances. Ce qui apportait plein de perspectives et points de vue différents sur un même sujet.

J’admire énormément ce qu’a fait Cheshta pour l’organisation du camp d’été et aussi pour son parcours. J’ai vraiment été impressionné par tout l’effort, l’ambition et la détermination qu’elle met dans ses projets. Le fait d’avoir pu la rencontrer et discuter avec elle m’a vraiment boosté pour la suite de mon parcours. Je participerais aux prochains projets d’Our Heritage Foundation avec grand plaisir, que ce soit en tant que participant ou pour aider à l’organisation. »

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