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4e année du mandat du GM : Obeegadoo dos au mur sur le chantier de 12 000 logements

  • Le coût d’une unité sous le NSLD se situe à Rs 4 millions, nécessitant des subventions de Rs 3,3 millions de la part du GM pour maintenir le prix de vente à Rs 700 000
  • Le délai dans le démarrage de ce projet phare suscite des appréhensions au sein de Lakwizinn du PMO dans la perspective du bilan du présent mandat

En cette quatrième année du mandat du gouvernement Jugnauth, le Deputy Prime Minister et ministre du Logement, Steven Obeegadoo, se retrouve dos au mur. En effet, le projet de construction de quelque 12 000 unités de logement social à travers les 20 circonscriptions de l’île, un pari pris par le tandem Jugnauth/Obeegadoo, ne parvient pas à décoller. Pourtant, le financement de ce méga projet, devant figurer au premier plan du bilan du gouvernement de l’Alliance Nationale pour la prochaine campagne électorale, est assuré, notamment par le truchement d’une ligne de crédit offerte par l’Inde comme cela avait été le cas pour le Metro Express.

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Les dernières informations disponibles indiquent que le ministère du Logement et son satellite politique du National Social Living Development Ltd n’arrivent pas encore à démêler l’écheveau du coût d’une unité de cet ambitieux programme de logements sociaux. Les conclusions du deuxième exercice d’appel d’offres, connues juste avant la Noël, confirment qu’il faudra chercher dans les Rs 4 millions au bas mot pour le coût d’une unité et le tout dans un contexte de majoration de Key Repo Rate, avec pour conséquence un renchérissement du loyer des prêts bancaires à être contractés par les bénéficiaires.

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien affirment que malgré la révision dans le design et le concept de ce projet de logements ciblant les ménages avec des salaires mensuels de moins de Rs 60 000, les cotations ne sont guère différentes du premier exercice. Ainsi, les chiffres enregistrés par les instances de Procurement du National Social Living Development Ltd laissent voir qu’il faudra compter dans les Rs 3,8 millions à Rs 4 millions par unité sans compter les investissements dans la mise en place de l’infrastructure communautaire dans ces nouveaux complexes résidentiels à travers le pays.

Présentant initialement les grandes lignes de ce projet, Steven Obeegadoo s’est fait fort de déclarer qu’avec une moyenne de 600 residential units par circonscription, « there would be a new ecological dimension, green construction in terms of rain water harvesting, energy generation, energy efficiency and waste disposal, and access to social services within the community ». Le nec plus ultra en matière de complexes résidentiels, quoi !
Les premières estimations laissent voir que le National Social Living Development Ltd, le Social Purpose Vehicle mis sur pied pour mener à bien cette mission sociopolitique pour le compte du gouvernement, devrait trouver une enveloppe supplémentaire de l’ordre de Rs 6 milliards pour assurer le financement de ce projet, soit presque 50% de plus que le montant de Rs 12 milliards annoncé par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, en juin 2020. Les Rs 12 milliards constituent la participation du gouvernement avec le reste devant être Privately Raised. À ce stade, la direction générale de cette instance a engagé des consultations au niveau du DPM’s Office et du ministère du Logement pour élaborer The Way Forward.

Tout semble indiquer que le conseil des ministres devra être Apprised des difficultés rencontrées jusqu’ici à ce chapitre du mandat du présent gouvernement. La principale appréhension exprimée au sein de la communauté des Top Chefs de Lakwizinn du PMO concerne le retard accusé dans la mise à exécution de ce projet de logement à caractère social. « La question, qui se pose dans la conjoncture, est de savoir si les unités de logement seront prêtes avant le début de la prochaine campagne électorale pour être remises aux bénéficiaires et ce, même si le gouvernement fait l’effort de combler les investissements nécessaires pour le démarrage du chantier dans les meilleurs délais », fait-on comprendre dans les milieux avisés.

Une fois cette étape franchie, le ministère du Logement et le National Social Living Development Ltd devront se mettre d’accord sur les modalités du prix à être réclamé aux éventuels propriétaires de ces maisons. Avec un coût moyen dans la fourchette de Rs 3,8 millions à Rs 4 millions, le gouvernement devra prévoir des subventions de l’ordre de Rs 3 millions à Rs 3,3 millions pour pouvoir offrir chaque unité à Rs 700 000.
En tout cas, c’est ce qu’a rappelé le leader de l’opposition lors d’une Private Notice Question de cette fin d’année au Deputy Prime Minister en s’appuyant sur sa déclaration solennelle du Deputy Prime Minister en date du 11 juin 2020 à l’Assemblée nationale selon laquelle « le coût de construction de chaque unité équivaut à Rs 1,9 million » et le gouvernement « allouant un subside de Rs 1,2 million sur chacune d’elle ». Tout cela laisse comprendre que le prix offert devrait être de Rs 700 000 à l’acquéreur.

Outre le retard considérable accusé dans l’allocation des contrats de construction et du démarrage des travaux, un autre casse-tête à l’hôtel du gouvernement porte sur le prix à être réclamé. À ce titre, Steven Obeegadoo est suspendu au bon-vouloir du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, au sujet du montant de la subvention à être accordée pour que le prix d’acquisition d’une unité de logement du National Social Living Development Ltd soit abordable pour les bénéficiaires désignés.

D’ailleurs, en réponse à cette même PNQ, le Deputy Prime Minister et ministre du Logement avait aussi indiqué à la Chambre la répartition de ces 12 000 maisons aux différentes couches socio-économiques, soit
1 800 Housing Units avec des subventions de 80% du coût de construction pour les ménages avec des revenus mensuels de Rs 10 000 ;
5 200 unités de logement avec un taux de subsides représentant 67% du coût pour les familles avec des revenus dans la fourchette de Rs 10 000 à Rs 30 000 ;
3 500 maisons du National Social Living Development Ltd avec des subventions de l’ordre de 40% pour les salaires variant de Rs 30 000 à Rs 45 000 par mois et
1 500 Residential Units dont le coût est subventionné à 30% pour les ménages avec des revenus mensuels de Rs 45 000 à Rs 60 000.

En cas d’annulation de ce dernier exercice d’appel d’offres, ce sera la deuxième en série depuis la conception de ce projet entre novembre 2020 et janvier 2021. Ainsi, le Project Management Consultants for Construction devait accuser réception de dix cotations pour les besoins d’un exercice de Request for Proposals à la fin de juillet 2021. De ces dix, seules trois cotations ont été considérées comme étant “responsive”.

« As from August of this year, bids were launched in batches for construction. In September, the initial bids were opened ; 5 out of a total of 62. And what we noted was that the figures submitted went beyond the 30% increase in construction costs as per Statistics Mauritius. So, this has obviously significant implications both for the total project cost and the eventual selling price of these units », avait fait comprendre Steven Obeegadoo, en réponse à la PNQ de Xavier-Luc Duval avec l’appel d’offres annulé et un nouvel exercice lancé.

Les cotations revues et corrigées consignées en cette fin d’année indiquent que le DPM n’est pas encore sorti de l’auberge avec son projet de construction de 12 000 logements pour tenter de faire la différence avec les précédents gouvernements en marge de la prochaine campagne. Du côté de Lakwizinn du PMO, les Top Chefs piaffent d’impatience car ce projet entrera en ligne de compte dans le bilan des réalisations du gouvernement Jugnauth…

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