L’initiative d’hier de seulement arroser, montre que l’institution — la COIREC(?) ou une autre entité — qui l’a prise, n’a aucune connaissance ou compétence en entretien d’une piste de courses de chevaux
Les autorités sanctionneront-elles ceux qui ont enfreint les Central Water Authority (Dry Season) Regulations 2020 en vigueur depuis le 17 décembre dernier, interdisant l’utilisation de l’eau à des fins autres que celles indispensables
L’article publié dans l’édition du Mauricien de vendredi dernier portant sur l’entretien de la piste du Champ-de-Mars a fait mouche. Ainsi, pour la première fois depuis la fin de la saison, qui a été longue de 41 journées et où la piste a été foulée tous les week-ends, parfois même les deux jours successifs, la mettant dans un état pitoyable, comme vous l’attestent les photos publiées la semaine dernière, hier, lundi 26 décembre comme par enchantement, un camion-citerne a été vu sur la petite piste en sable avec trois individus qui avaient sûrement eu des instructions de procéder à l’arrosage de la grande piste.
Toutefois, on ne sait qui sont les commanditaires de ces trois jeunes gens que l’on voit en train d’arroser sur les photos jointes. À ce stade, seule la COIREC, gestionnaire du Champ-de-Mars, a l’autorité pour prendre une décision excepté s’il a transféré ses compétences à une autre entité, l’un des organisateurs de courses par exemple, ce qui est peu probable car depuis le 18 décembre le bail des deux organisateurs de courses a pris fin et ils n’ont plus droit d’accès aux pistes
Grosse différence
Cependant, ce que le public doit savoir c’est qu’il y a une grosse différence entre arroser et entretenir une piste. Il y a une expertise derrière l’entretien d’une piste de courses de chevaux que pour l’heure seule la Mauritius Turf Club Sports & Leisure (MTCSL) a l’expérience suffisante pour l’assurer. Il faut dire que le People’s Turf PLC y a été initié cette année et son expérience est à ce stade insuffisante avec une telle détérioration de la piste.
Pour redonner à la piste du Champ-de-Mars tout son allant, il faut à tout prix la niveler, boucher tous les trous existants, replanter de l’herbe et non pas seulement l’arroser. Une piste qui a été en service pendant toute la saison sans relâche comme la corde – le long des barres – n’a pas été suffisamment épargnée par la pression incessante des sabots des chevaux. Cette situation exige que la structure soit revue puisqu’elle a été modifiée et qu’il faut impérativement un travail minutieux pour la rendre la plus proche possible de la perfection.
La qualité des pistes d’hippodrome gazonnées contribue très largement à la qualité globale d’un hippodrome. Outre le type de gazon utilisé, les pistes sont dépendantes du sol, du climat et de l’entretien. Les prestations d’entretien d’une piste d’hippodrome comprennent généralement le drainage qui est un élément majeur pour la qualité des sols et la sécurité des chevaux et des jockeys.
Plus les pistes seront homogènes plus les courses se déroulent dans des conditions optimales. Puis il y a le décompactage qui est particulièrement indiqué pour augmenter le drainage et développer l’enracinement du gazon. Enfin il y a l’étape du sablage qui est celle de l’amélioration de la perméabilité du sol.
La photo prise au Champ de Mars, hier, démontre que ce sont sûrement des non-initiés qui ont été appelés à l’entretien de la piste et non une équipe de professionnels connaissant son métier jusqu’au bout des ongles.
La règlementation sur la sècheresse enfreinte
En réagissant bêtement à l’information du Mauricien de vendredi dernier, la COIREC ou l’institution ayant obtenu sa délégation de pouvoirs a enfreint La Central Water Authority (Dry Season) Regulations 2020 en vigueur depuis le 17 décembre dernier. En période de sècheresse hydrique avancée, comme c’est actuellement le cas, l’utilisation d’eau pour arrosage non indispensable est interdite par les règlements promulgués par le gouvernement alors que le pays est sous forte alerte de manque d’eau et que le robinet coule à sec à travers l’île dans de nombreuses localités.
La Central Water Authority (Dry Season) Regulations 2020 vise à prévenir le gaspillage de l’eau en établissant des limites d’utilisation de l’eau. Selon ces règlements, nul ne peut, sans excuse raisonnable, faire usage de toute alimentation en eau à des fins domestiques ou à des fins non domestiques au moyen d’un tuyau d’arrosage, d’un gicleur ou de tout appareil similaire, ou de toute manière inutile – « (a) to wash a vehicle; (b) to wash a pavement, building or part of a building; (c) to water a hedge, lawn or garden. .. ».
En tout cas, l’exercice d’hier matin au Champ-de-Mars ressemblait plus à une opération « bous lizie » pour faire accroire que la piste est entretenue pendant l’intersaison et répondre bêtement à l’article de Le Mauricien de vendredi dernier illustré par des photos démontrant l’état dégradé de la piste du Champ de Mars.