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Tarifs du CEB : les syndicats appréhendent une hausse en cascade des prix

 L’annonce de la révision à la hausse des tarifs d’électricité dans la fourchette de 19% à 29,5%, applicable à partir du 1er février prochain, suscite une onde de choc. Et ce, en dépit de l’assurance donnée par le ministre de l’Énergie Joe Lesjongard, selon laquelle la hausse des tarifs d’électricité ne touchera pas quelque 300 000 abonnés au moins, soit 85% des abonnés du CEB. Réagissant à cette annonce, le monde syndical craint des effets de majoration de prix en cascade, n’épargnant aucun consommateur, dont le pouvoir d’achat sera encore affecté.

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Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FBOU), affirme d’emblée que ces nouveaux tarifs affecteront les boutiquiers qui disposent de congélateurs pour des produits frigorifiés tels que viande, poisson et autres produits. Les boulangers qui fabriquent du pain à partir de l’électricité seront également touchés, dit-il.

« Un boutiquier m’a fait savoir qu’il paie au CEB pour sa consommation électrique quelque Rs 25 000 par mois. Avec les nouveaux tarifs, il aura à payer Rs 30 000. Dans ce contexte, les consommateurs en feront les frais », dénonce le syndicaliste. Il met en exergue que ces tarifs entraîneront dans son sillage une autre flambée des produits de consommation à compter de février prochain.

Il rappelle que durant cette période estivale, consommateurs et boutiquiers tendent à faire usage de ventilateurs et climatiseurs et s’ils ne font pas attention, ils risquent de tomber dans le barème d’augmentation du CEB. La situation, dit-il, est déjà explosive pour les petites bourses quand on voit qu’une paire de dholl puri est déjà passée de Rs 20 à Rs 22 et que quatre gato pima’valent Rs 15.

Le gouvernement, dit-il, aurait dû geler cette augmentation de tarifs d’électricité dans l’attente que les salaires au bas de l’échelle soient ajustés convenablement. « À ce jour, les travailleurs de ce pays ne sont pas en train de toucher un salaire décent. Le montant de Rs 11 000 comme salaire minimum n’est certainement pas décent. Ce n’est pas parce que des gens roulent dans une voiture qu’on croit que  son niveau de vie s’est amélioré. Au contraire, ils sont peut-être endettés et la hausse du Key Repo Rate ne fait qu’envenimer les choses », a-t-il fait ressortir.

Le président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), Narendranath Gopee, abonde dans le même sens.  Cette hausse des tarifs d’électricité entraînera une autre vague de flambée des prix dans les boutiques.  « Je crois que le gouvernement ne connaît plus la définition de la pauvreté. Il pense que les Mauriciens ont toujours les moyens de vivre convenablement », s’insurge-t-il.

« Si les gens ont acheté des climatiseurs, c’est par obligation », rappelle le syndicaliste « Les consommateurs ne devraient pas être tenus responsables de la situation financière du CEB. C’est le CEB qui s’est mis dans une situation déficitaire. C’est le CEB qui a donné Rs 3 milliards au gouvernement. Et maintenant, ce sont les consommateurs qui doivent payer pour cette bourde monumentale. La population va comprendre pourquoi la compensation salariale sera across the board car tout le monde y laissera des plumes », souligne Narendranath Gopee.

Au vu de la politique prônée par le CEB pour inviter les consommateurs à faire usage des énergies vertes, c’est sûr que les caisses de  cette instance vont souffrir encore à l’avenir. « Zot finn defons lakes ki ti rantab ek aster pe aplik ogmantasion 20 à 30%. Donc, un abonné ki abitie pey Rs 3 000, li pou bizin azout Rs 1 000. Cette démarche  n’est pas justifiée », ajoute président de la FCSOU.

Quant au président de la General Workers Federation (GWF), Clency Bibi, les nouveaux tarifs du CEB n’affecteront pas directement les abonnés individuels. « Mais les nouveaux tarifs affecteront certainement des grandes surfaces commerciales qui disposent des chaînes de congélateurs, de climatiseurs et des réfrigérateurs. Ils n’auront pas le choix que de passer la note aux consommateurs et donc nous allons assister à une escalade d’augmentation des prix à ce jour et cela touchera directement les consommateurs », dit-il.

Parlant des tarifs actuels du CEB, Clency Bibi souligne qu’il demeure un fait que le prix du carburant est en train de baisser sur le marché mondial mais le dollar américain a apprécié aussi bien que la livre sterling.

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