« Numerous parents lost their meagre sources of income (…), minors had to take on the role of carers while their guardians were out searching for work and food »
Le rapport annuel 2021 de l’association M-Kids brosse un tableau des plus noirs des séquelles de la pandémie du Covid-19 sur des enfants venant des familles des plus vulnérables. Le fondateur de cette ONG, l’imam Arshad Joomun, parle de l’année de défis sans précédent qu’a été 2021 dans le sillage des confinements liés à la pandémie ,du Covid. Cette situation des plus alarmantes a été corsée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la flambée des prix à la consommation. « Les enfants en situation précaire ont été traumatisés », témoigne le travailleur social, alors que « they watched their families implode while locked down in stiflingly small spaces, creating more rifts in already dysfunctional households ».
« Numerous parents lost their meagre sources of income (…), minors had to take on the role of carers while their guardians were out searching for work and food », dit Arshad Joomun. Pour le directeur de M-Kids, l’année 2021, marquée par le Covid-19, avec des fermetures intermittentes et des mesures sanitaires strictes à Maurice, a eu pour conséquences l’élargissement de l’écart socio-économique.
« Children on the wrong side of the digital divide had no access to education for nearly six months, and there was a shift in multiple households as minors had to take on the role of carers while their guardians were out searching for work and food », écrit-il dans le rapport annuel en guise de bilan. C’est ainsi qu’il se dit convaincu que le seul moyen de sortir de la pauvreté est de « donner aux enfants vulnérables un bon départ dans la vie, et l’éducation est ce début ».
En dépit des nombreux défis, M-Kids a poursuivi son travail de lutte contre la pauvreté, l’analphabétisme et les obstacles psychologiques. « We continue to assist vulnerable households by creating a protective community environment to improve the quality of life and diminish adverse childhood experiences because the cost of inaction is high », dit-il.
Cet exploit en faveur des plus vulnérables, ajoute-t-il, n’aurait pu être possible sans l’apport des sponsors, donateurs, volontaires et autres bienfaiteurs envers lesquels il se dit infiniment reconnaissant. « Malgré tout, nous avons pu offrir gratuitement des cours de rattrapage, des repas chauds quotidiens aux enfants vulnérables et leurs familles, ainsi que l’accès aux soins médicaux nécessaires », fait-il comprendre.
Au total, en 2021, 5 246 colis alimentaires/colis de secours d’urgence ont ainsi été distribués aux familles vulnérables, sauvant nombre d’entre elles de la faim et de la pauvreté absolue. Pas moins de 80 692 repas chauds ont par ailleurs été distribués, et 245 bons distribués à des parents/tuteurs vulnérables pour leurs achats mensuels. En outre, 2 200 kg de viande et de poisson ont été offerts aux familles démunies, alors que 9 445 enfants ont bénéficié des programmes de M-Kids.
S’agissant des revenus de l’association, sur Rs 10 047 033, Rs 4 325 766 proviennent de dons du public (43,06%); Rs 2 650 169 (26,38%) des levées de fonds; Rs 410 392 (4,08%) des sponsors; Rs 1 882 019 (18,73%) du Zakat; Rs 23 052 (0,23%) du CSR; Rs 1 763 (0,02%) des intérêts; Rs 652 115 (6,49%) de fonds religieux; Rs 27 882 (0,28%) des frais et inscriptions; et Rs 73 875 (0,74%) du Government Wage Assistance Scheme.
Le programme de rattrapage après l’école de M-Kids a été conçu pour aider les jeunes vulnérables ayant échoué aux épreuves académiques du cycle du primaire. La majorité des participants étant issus des milieux les plus pauvres, notamment post-Covid, il était crucial de leur apporter un soutien pédagogique solide pour optimiser leurs chances de réussir aux examens.
Ce programme comprend des modules de base en Numeracy et Literacy (anglais, français, maths), connu sous le nom de Key Stage I (Grade II & III), Key Stage II (Grade IV & V) et un Enhancement Program (Grade VIII & IX), qui a réuni des étudiants avec de très faibles compétences de base. Les élèves ont reçu une attention personnelle et leur performance était étroitement surveillée.
Les autres cours dispensés étaient l’histoire et la géographie, l’environnement, les sciences, les valeurs morales et les TIC. Certaines classes étaient dirigées par des enfants, une initiative visant à donner aux bénéficiaires les moyens d’agir eux-mêmes pour changer le monde autour d’eux. « Ces programmes ont gardé les jeunes enfants et les adolescents hors de la rue, loin des influences négatives. Le programme a été une initiative réussie contre l’analphabétisme et la délinquance juvénile », indique le rapport.
Pour M-Kids, l’éducation ne se limite pas seulement à la salle de classe. « Il a été prouvé que la nature réduit le stress, améliore la concentration et stimule leur cerveau en pleine croissance. Nos bénéficiaires bénéficient de sorties régulières en mer, de randonnées dans la nature, de visites dans les musées, etc. Quoi de mieux pour élever une prise de conscience du changement climatique et de la fragilité de l’écosystème ? Être à l’extérieur élargit la vision du monde de nos enfants et aide à façonner leur avenir ! En 2021, les bénéficiaires de M-Kids ont visité Casela, La Vallée des Couleurs et la State House, entre autres », avance le rapport annuel.
À présent, M-Kids ambitionne de mettre sur pied un Smart Lab en vue d’initier les jeunes enfants vulnérables à la technologie, car « celle-ci est l’épine dorsale de l’innovation et la clé du succès ». Autre projet : un deuxième Learning Center à Pailles pour accueillir davantage de bénéficiaires. M-Kids a collecté des fonds pour acheter une camionnette 15 places ou un minibus pour assurer le transfert des enfants autour de l’île pour leurs activités et voyages éducatifs, ainsi que pour aider les particuliers dans le besoin.