Deux versions ont circulé, hier, l’un avant le communiqué de la HRD et l’autre après, mais reste à savoir si l’organisateur des courses passera au crible les appels passés et reçus sur les téléphones de tous ceux concernés
Récemment, le CEO de PTP, K.K. Ubeeram avait lui-même utilisé son téléphone au paddock de PTP sans être inquiété par la HRD
La Horse Racing Division a diligenté une enquête pour faire la lumière sur une photo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux, montrant l’apprenti-jockey Abhisek Sonaram, en pleine conversation sur un téléphone cellulaire à l’extérieur de la Jockeys’ Room de la Peoples Turf PLC. Cette démarche est strictement interdite par les Rules of Racing. La HRD a déjà émis un communiqué pour annoncer l’ouverture de cette enquête. Quelques minutes plus tard, People’s Turf PLC publiait un communiqué évoquant la question pour faire comprendre que c’est cette dernière instance, qui en a informé le HRD.
Ce communiqué, signé The Management précise que People’s Turf PLC se met à l’entière disposition des enquêteurs et que l’utilisation du téléphone est strictement interdite au paddock pour les jockeys alors qu’apparemment les entraîneurs et les assistants-entraîneurs en ont, eux, le droit.
Cette scène inhabituelle d’un jockey au téléphone dans la zone interdite a choqué les turfistes. Hier matin, car c’était le Talk of the Town à l’entraînement mais il s’avère qu’au final il y a deux versions, la première avant l’annonce de l’ouverture d’une enquête par la HRD et la seconde après la publication du même communiqué.
« Ena enn lapel pou twa »
La version qui faisait le tour du Champ-de-Mars hier matin, c’est qu’avant la 7e course, dotée de la Warren Permal Cup, l’apprenti-jockey Abhisek Sonaram était en conversation avec Darrio Basset-Rouget, Stable Supervisor de l’écurie Rameshwar Gujadhur, qui remplaçait l’entraîneur Subiraj Gujadhur, absent. À ce moment, précis, un autre entraîneur est venu passer un téléphone au premier nommé en lui disant : « ena enn lapel pou twa».
Sans la moindre gêne publiquement, l’apprenti-jockey a pris le téléphone et s’est retiré tranquillement dans un coin pour tenir une conversation de deux ou trois minutes. Qui était à l’autre bout du fil ? Et quelle était la teneur de cette importante conversation à moins de dix minutes du départ ? Seuls l’entraîneur en question — qui est bel et bien présent sur la photo — et Abishek Sonaram peuvent élucider cette zone d’ombre en infraction aux règlements.
La seconde version qui s’est répandue après que la HRD s’est manifestée, c’est l’entraîneur Subiraj Gujadhur qui aurait passé un coup de fil à Abhisek Sonaram sur le téléphone de son Stable Supervisor. Du reste, il a déclaré au Mauricien hier après-midi : « Je voulais parler à Abhisek Sonaram pour lui donner les dernières instructions et je lui ai passé un appel sur le téléphone de Dario Basset-Rouget .».
Néanmoins, le geste de faire parler un jockey est contraire aux Rules of Racing. Il incombera à la HRD d’éplucher les appels passés et reçus par Subiraj Gujadhur et Dario Basset-Rouget respectivement sur leurs téléphones au moment des faits, soit entre 15h50 et 16h00. Et si la HRD veut vraiment rassurer le public turfiste sur cette affaire, elle devrait également passer au crible le téléphone de l’autre entraîneur, présent sur la photo.
Tous trois ont enfreint les règles
A priori, le jockey a définitivement fauté mais qu’en est-il du cas de ceux qui l’ont incité à le faire aussi, c’est-à-dire son entraîneur et son stable manager ! Tous trois ont enfreint les règles…
Sur n’importe quel hippodrome qui se respecte, l’usage du téléphone est strictement interdit dans des endroits stratégiques et par tous les professionnels des courses pour des raisons évidentes.
Or aujourd’hui, l’organisateur des courses, la Horse Racing Division semble ne pas accorder l’importance voulue à l’usage du téléphone par les professionnels des courses. C’est un outil qui permet de contacter des organisateurs de paris ou d’autres personnes voulant avoir un détail de dernière minute.
Malgré les enseignes pour prévenir les turfistes qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser leurs cellulaires, bon nombre de personnes s’en servent comme bon leur semble souvent chez PTP, mais on a aussi récemment vu cela au MTC. Pas seulement les entraîneurs et les assistants-entraîneurs. Mais également les propriétaires et surtout les officiels, à l’image même du Chief Executive Officer de la People’s Turf PLC, K.K. Ubheeram, qui avait tout récemment passé un coup de fil après avoir échangé quelques mots avec certains jockeys.
Ces images avaient été retransmises en direct à la télévision nationale et aucune enquête n’avait été ouverte par la HRD. Pourquoi ?
Pour revenir à la 7e course de samedi, disputée sur 1400 mètres, Abhisek Sonaram montait Flowerscape dont la cote avait grimpé en flèche. D’ordinaire très véloce au départ, Flowerscape partit cette fois avec un léger temps d’arrêt pour ensuite prendre le commandement et imprimer un train très rapide à la course.
Comme il avait fourni des efforts prématurés, le coursier baissa pied dans la ligne droite finale pour terminer troisième derrière Crazy Charlie et Do Or Dare, doublure de Praveen Nagadoo, qui avait également dans cette course One Day or Day One, grand favori de la course, lequel n’a pu que finir que quatrième.
En passant, soulignons que One Day or Day One avait débuté victorieusement sur le turf local lors de la 29e journée en portant seulement un Nose Band alors que samedi dernier, son entraîneur lui a fait porter non seulement un Nose Band mais également des Side Winkers. Pourquoi avoir utilisé des Side Winkers? Est-ce que les commissaires des courses étaient au courant de ce changement ? Si oui pourquoi avoir permis à One Day Or Day One de porter des Side Winkers alors qu’il s’était imposé facilement sans cet équipement ?
Toutes ces questions méritent d’être éclaircies dans l’intérêt des turfistes d’autant que tout récemment le Stable Supervisor de l’écurie Vicky Ruhee, Soodesh Seesurrun, avait déclaré à la télévision que la HRD lui avait refusé un changement d’équipement pour Magnum PI.