L’Adsu soupçonne qu’un laboratoire clandestin opérerait dans le pays. Et pour cause : deux ressortissantes ukrainiennes ont été arrêtées samedi à l’aéroport international SSR avec de la cocaïne sous forme liquide, soit un peu plus de trois litres, d’une valeur marchande de Rs 48 M. Or, cette drogue ne peut être consommée en l’état, car s’avérant fatale. De fait, elle doit être reconstituée en poudre, avant d’être ensuite « coupée » et revendue sur le marché. Si le procédé permettant de faire cette opération est assez répandu à l’étranger, il nécessite cependant un certain savoir-faire. Raison pour laquelle les Casernes centrales pensent à un laboratoire clandestin.
Il faut savoir que la police a déjà démantelé un laboratoire clandestin fabriquant de la drogue synthétique dans le Ward IV, à Port-Louis, dans le cadre d’une affaire de drogue ayant coûté la vie à la constable Dimple Raghoo, en novembre 2020. Mais en l’occurrence, ce qui tracasse les enquêteurs aujourd’hui, c’est de savoir où pourrait se trouver le laboratoire auquel la cocaïne liquide saisie était destinée.
Le cuisinier mauricien John-Mick Martingale (31 ans), arrêté en même temps que les Ukrainiennes, n’a pipé mot jusqu’ici. Le jeune homme, qui réside en Belgique et possède une maison à Camp-Caval, Curepipe, n’est pas fiché par la police. Ce qui n’empêche pas les enquêteurs de soupçonner qu’il fait partie d’un réseau de drogue international. Dans cette hypothèse, ils essaient de comprendre où le suspect se serait procuré la cocaïne liquide, qu’il a ensuite donné à passer aux Ukrainiennes Mariia Peresolkina (26 ans) et Olena Levina (30 ans).
La première nommée a pour sa part affirmé que John-Mick Martingale lui a donné deux bouteilles, l’une de gin et l’autre de vin, à l’aéroport de Bruxelles, le suspect prétendant que ses valises accusaient un excès de poids et qu’il ne voulait pas laisser ses bouteilles d’alcool. Mais les policiers ne sont pas dupes, et sont d’avis que les Ukrainiennes savaient très bien ce qu’elles transportaient.
Mariia Peresolkina avait immédiatement cité le nom de John-Mick Martingale après son arrestation samedi. Ce n’est que par la suite que les officiers des douanes ont identifié le cuisinier parmi les autres passagers. L’ordinateur portable et le cellulaire de ce Mauricien ont été saisis et seront passés au crible afin de décrypter toute information susceptible de faire avancer l’enquête sur ce présumé réseau de drogue international.
Les trois protagonistes ont été traduits au tribunal de Grand-Port hier. Une accusation provisoire d’importation de drogue a été retenue contre eux. Ils demeurent en détention préventive.