Picotements, fourmillements : des symptômes à prendre au sérieux  

Vous ressentez des fourmillements (on dit couramment « avoir des fourmis ») au bout des jambes, des pieds, des mains, des bras, dans les orteils… Rien de plus banal, surtout si vous êtes resté dans la même position durant un certain moment. Cela est seulement le signe que votre circulation sanguine vous a joué un petit tour, pendant que vous étiez immobile.

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Concrètement, un nerf a été comprimé, puis lorsque vous bougez à nouveau, le sang revient et le nerf se détend. Les fourmillements – aussi appelés en langage médical « paresthésies » se caractérisant par une impression inhabituelle dans le ou les membres affectés dans le corps – sont habituellement sans gravité, s’ils sont passagers. Seulement, si les picotement persistent et se répètent, cette sensation peut être le signe de certaines pathologies, notamment d’affections neurologiques ou veineuses.

La paresthésie désigne cette fameuse sensation de fourmillements. Elle se produit à la surface de la peau et donne la sensation de membres engourdis, de brûlure ou encore de fourmis envahissant une partie du corps. Elle témoigne soit d’une atteinte du système nerveux central (cerveau), soit du système nerveux périphérique (au niveau des nerfs situés dans d’autres parties du corps). Les fourmillements se produisent généralement sur les extrémités (bout des doigts, des orteils), dans la région péribuccale ou encore périanale ou génitale, zones particulièrement innervées. Mais les bras, les cuisses, les mollets peuvent aussi être le siège de ces picotements et sensation de chaleur. Les causes très variées méritent qu’on s’y attarde car elles peuvent être le symptôme d’une maladie plus ou moins grave lorsque les fourmillements se font récurrents, deviennent particulièrement désagréables et sont associés à des malaises. Voici quelques causes à répertorier pour éviter d’autres complications:

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Le syndrome du canal carpien
Le syndrome du canal carpien traduit la compression du nerf passant dans le poignet causé par des gestes professionnels répétitifs, un gonflement ligamentaire ou une déformation osseuse du poignet. Ce sont plus souvent les femmes, notamment en période de grossesse ou après 50 ans, qui sont les plus touchées. Les symptômes en sont : des fourmillements au niveau des doigts, surtout au pouce, à l’index et au majeur, difficulté à saisir des objets, douleurs au niveau de la paume de la main, parfois jusqu’à l’épaule. Sur une seule main parfois les deux. La raison en est le plus souvent une sensibilisation du fait d’activité particulière au niveau de la main : instrument de musique, jardinage, clavier d’ordinateur.

Un déficit en minéraux
Un manque de magnésium peut générer des crises de spasmophilie, avec des fourmillements caractéristiques au niveau des doigts, des pieds, des lèvres et aussi des yeux. Le magnésium, connu pour participer à la détente des muscles et du corps en général, est souvent carencé, en période de stress. Également, une carence en fer peut provoquer des fourmillements intenses dans les jambes, accompagnés de secousses. On appelle cela le syndrome des jambes sans repos, affectant 2 à 3% de la population. Ils s’installent surtout le soir dans les jambes et peuvent même perturber le sommeil. Attention, lors des crises d’angoisses, picotements peuvent s’accompagner généralement de spasmes musculaires et d’une hyperventilation (respiration accélérée). Dans les manifestations chroniques de la spasmophilie, ces signes sensoriels s’associent à une boule dans la gorge, un sursaut de paupières… Attention : une carence en vitamine B12, liée à une consommation insuffisante de viande ou de laitage, peut finir par endommager des cellules cérébrales et engendrer des fourmillements.

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La sclérose en plaques
Maladie auto-immune, cette pathologie neurodégénérative du système nerveux central peut commencer par des fourmillements dans les jambes ou dans les bras, en général lorsque le sujet a entre 20 et 40 ans. D’autres symptômes comme des décharges électriques ou des troubles de la vision (baisse de la vision, cécité provisoire sur un œil…), des troubles moteurs (une main qui n’arrive plus à saisir les objets, une jambe qui se dérobe…), brûlures dans les membres, souvent lors d’une poussée inflammatoire peuvent aussi se manifester en début de la maladie. Les femmes sont les plus touchées par cette pathologie. Cependant, plus la sclérose en plaques est détectée tôt, plus le traitement pourra être précoce et moins le handicap sera sévère.

Maladie artérielle périphérique
Cette maladie survient lorsque le flux sanguin artériel est obstrué, le plus souvent dans les jambes. En cause, on trouve l’arthrosclérose (formation de dépôts lipidiques au niveau des parois des artères), la cigarette, le diabète, l’hypertension, un déséquilibre des lipides (cholestérol, etc.). Les symptômes peuvent être : douleurs ou brûlures dans les jambes, pâleur de la peau, engourdissements, refroidissement du membre, crampes. Cette pathologie, dans la forme la plus sévère et non prise en charge assez tôt, peut avoir pour conséquence l’amputation de la jambe.

Troubles circulatoires
Une immobilité prolongée, surtout en station debout, est susceptible d’induire des fourmillements dans les jambes révélateurs d’une mauvaise circulation veineuse. Ne les négligez pas : non prise en charge, elle peut évoluer vers une insuffisance veineuse chronique (jambes lourdes, ulcères veineux, œdème, phlébite). Dès les premiers signes d’inconfort, parlez-en à votre médecin pour qu’il vous prescrive des bas de compression peuvent vous aider à favoriser la remontée du sang vers le cœur. Et marchez en déroulant bien la plante du pied sur le sol afin de booster le retour veineux.

L’accident vasculaire cérébral (AVC)
Des fourmillements au visage, à un bras ou une jambe peuvent également être le signe annonciateur d’un AVC, un défaut soudain d’irrigation d’une partie du cerveau. Si ces manifestations sensorielles s’accompagnent d’épisodes régressifs comme une difficulté d’élocution, des maux de tête violents, des troubles de la vision ou une paralysie partielle…composez immédiatement le numéro du SAMU. En général, ce sont les membres supérieurs qui sont touchés. Il est alors possible de vivre plusieurs épisodes d’alerte dans les semaines ou les mois précédents l’accident ou bien au contraire de ne recevoir aucun signal d’alerte jusqu’au jour de l’accident. Le plus important est alors d’agir vite en repérant ces signes. La prise en charge immédiate permet de confirmer le diagnostic et de débuter très vite le traitement qui permettra de diminuer les lésions cérébrales et donc le risque de séquelles et de décès liés à ces accidents graves.

Une hypoglycémie
Des fourmillements peuvent aussi être la manifestation d’hypoglycémie. Accompagnés cette fois-ci d’une pâleur, de sueurs, de palpitations, de tremblements, d’une sensation de malaise général qui révèlent que le cerveau est en manque de sucre. Les fourmis sont parfois le signe d’un malaise à venir comme une baisse de tension ou d’une crise d’angoisse. Le corps semble alors s’engourdir et les fourmillements disparaissent en général à la fin de la crise. Si ces symptômes sont fréquents, il est important de le signaler à son médecin.

Une neuropathie diabétique
En cas de diabète les fourmillements peuvent se faire ressentir à n’importe quel endroit du corps. Rien à voir dans ce cas avec une variation de la glycémie comme dans le cas de l’hypoglycémie. Ils correspondent plutôt à une atteinte des nerfs périphériques liée à un excès de sucre (on parle de neuropathie). Une envie d’uriner et de boire plus fréquente, l’apparition de crampes… doivent vous amener à en parler à votre médecin.

Une hyperthyroïdie
En cas d’hyperthyroïdie (sécrétion d’une trop grande quantité d’hormones thyroïdiennes dans notre organisme), des fourmillements peuvent apparaître. Et c’est tout le métabolisme qui peut être affecté, avec des diarrhées, des nausées, une faiblesse musculaire, une transpiration excessive…

Une migraine avec aura
20% des crises de migraine s’accompagnent de désordres neurologiques transitoires qui précèdent le mal de tête. Ces signes avant-coureurs – les auras – sont souvent visuels (perception de taches, de points lumineux ou vision floue). Mais ils peuvent être également d’ordre sensitif, avec des picotements ou des fourmillements qui siègent surtout au niveau du bras, autour et à l’intérieur de la bouche. Ces auras peuvent perdurer de quelques minutes à une heure.

Ne rien négliger
Certains symptômes doivent vous amener à consulter : lorsque vos fourmillements deviennent récurrents (plus de 48 heures), réapparaissent quelques jours ou semaines plus tard ; s’ils persistent dans le temps, deviennent de plus en plus forts ou si la zone cutanée s’élargit ; s’ils s’accompagnent d’autres symptômes (hyperventilation, « lâchage » d’une jambe)…

Dans le cas de certains troubles, la sensation de fourmillements, si elle est immédiate et s’accompagne d’une perte de sensibilité et d’un membre froid, doit inquiéter. Elle peut être le signe d’une thrombose ou d’une embolie, ce qui a pour effet de stopper la circulation du sang. Il faut immédiatement intervenir.

Il est préférable d’en parler à son médecin traitant qui, après avoir écarté les pistes sans gravité, pourra vous orienter vers un neurologue. Ce dernier réalisera un examen clinique complet (contrôle des réflexes, examen de la sensibilité, test de la force motrice des mains) et prescrira s’il le juge nécessaire des examens complémentaires (examens radiologiques, analyses de sang, ponction lombaire…). Un traitement sera ensuite mis en place par le médecin généraliste ou le spécialiste en fonction de la pathologie trouvée.

L’apport des médecines douces
Par réflexe, on bouge le membre engourdi comme pour se débarrasser de ses fourmillements. Ce mouvement va permettre de réactiver la circulation sanguine et faire disparaître ou du moins d’atténuer les fourmillements en question. Pensez à frictionner la zone engourdie en mélangeant 1 à 2 gouttes d’huile essentielle de géranium à de l’huile végétale. Le géranium est un excellent anti névralgique. Il agira sur le picotement qui est considéré comme une forme atténuée de la douleur.
Vous pouvez aussi renforcer les défenses de votre organisme en le supplémentant en oligo-éléments (manganèse à raison de 2 doses par semaine associé à du phosphore et du magnésium), ou en misant sur les vertus de la phytothérapie et plus particulièrement sur des plantes sédatives (aubépine, passiflore, valériane).

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