Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,
Voilà combien de temps que tu es parti
Pour une fois, tu n’as rien dit
Tu es parti pour ton dernier voyage
Nos cœurs sont déchirés, mais pas désespérés
L’été revient bientôt, les voiliers voguent encore
Les oiseaux chantent toujours
Les bateaux tanguent sur l’eau bleue
C’est si intense, si paisible
L’hiver était bien pénible avec trop de pénombres
Les saisons sombres s’en sont allées
Elles reviendront, dans un va-et-vient éternel
Le printemps aussi reviendra
C’est si joli et fleuri, le printemps
Dis, que serait la vie sans les beaux jours ?
Le temps passé ne se rattrape guère
Mais il n’est point perdu
Car le temps est fait pour passer
Il fuit et ne se rattrape guère
Mais dis, au moins le sais-tu
Qu’un jour tu reviendras ?
Toi et moi étions trafiquants de mots
Pour qu’ils soient bien écrits et plus jolis
Sois bien assuré, la plume est toujours une arme
Elle désarme sans cesse
Avec justice et bienveillance
Pour écrire tout ce qui ne doit pas rester caché
Craquent les feuilles mortes
Brûlent les langues de bois
À voir le monde et les gens qui y habitent
Je frissonne, je tangue, mais ne chavire point
Ce monde s’affole au rythme des turbulences
Emprisonné dans un voile opaque et sombre
Les gens se filment et filment les autres
Les images sont affolantes, affriolantes
Elles sont jetées en pâture
Sur des écrans plats, à la merci du voyeurisme
Balancés à la vue de tous
Comme des moins que rien
Et cela fait mal de voir ces pertes de repères
Ces images violentes, témoins de déchéance
Les vertus peinent à subsister
Les valeurs s’accrochent à tout, à rien
Pour exister on s’accroche à tout, à rien
Dis, quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Le temps qui passe, se rattrape-t-il un jour
Et le temps perdu, se rattrape-t-il pour toujours ?
Le monde semble s’effondrer
Mais renaîtra toujours de ses cendres
Les plus beaux souvenirs ne peuvent mourir
Alors, que le monde s’éveille et s’émerveille !
Cela réchauffera le cœur au lieu de le faire frémir
Dis, de la où tu es, qu’as-tu à raconter
Des montagnes, du désert et des paysages ?
As-tu vu des anges dans ce céleste passage ?
Traverses-tu les nuages
Emporté par des murmures transcendants ?
Si tendres et si subtiles
Dis, sais-tu qu’un jour nous reviendrons tous ?
Est-ce folie ou sagesse que d’y croire ?
Je ne suis pas de ceux qui ne croient en rien
Croire en rien c’est mourir avant même de vivre
Alors que l’essence de la vie
C’est de vivre jusqu’à mourir
Mots enfantins mais pas anodins
Oui, parce qu’il faut vivre de tout, de rien
Ne pas vivre pleinement c’est déjà mourir
Un peu ou beaucoup, je n’en sais trop rien
Je ne baisse ni les bras ni la tête
Je suis comme toutes celles qui se battent,
Foncent et affrontent, même épuisée,
Épuisées, nous marchons toujours et encore
Toutes, bras et tête levés
Dis, quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Tout le temps qui passe, ne se rattrape guère
Tout le temps perdu, ne se rattrape plus
Je me nourris de rêves et de folies
Mais, dis-moi, toi qui sais tout
Qu’est-ce brûler sa vie
Si ce n’est se laisser embraser
Cœur, corps et âme ?
Et confie-nous un secret :
De tout cela et de l’esprit
De toi, que subsiste-t-il là-bas ?
Et, pour une dernière fois, je te le promets
Je te le demande encore :
« Dis, quand reviendras-tu ? »
•Texte inspiré de la chanson éponyme de Barbara reprise récemment sur Voice Kids