Le télétravail est porteur de « risques importants sur le plan psychosocial » et requiert une « vigilance » dans la durée, a prévenu mercredi la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), en présentant un guide pratique pour une meilleure prévention.
« Non seulement, peut-être que l’entreprise ne va pas les déceler, mais la personne elle-même risque de ne pas s’en apercevoir » à l’image de « la grenouille qu’on trempe dans l’eau tiède et puis on rajoute de plus en plus d’eau chaude jusqu’à ce qu’elle meure… », a poursuivi le responsable de la FIRPS, qui rassemble 23 cabinets spécialisés (Secafi, Stimulus, Qualisocial, Eléas…).
Le risque est aussi que le salarié en souffrance reste silencieux, car « quand on gagne deux heures de trajet matin et soir, l’avantage est tellement considérable que si on n’est pas bien, on aura tendance à se le dissimuler à soi-même et si on est conscient, à ne pas le dire », a-t-il insisté.
Avec l’éloignement, des salariés pas au fait des nouveautés dans l’entreprise peuvent par exemple progressivement se trouver « disqualifiés », tandis que de nouveaux arrivants peuvent ne pas parvenir à trouver des repères, « autre point de vigilance extrême », a-t-il listé. Parmi les écueils du télétravail, d’autres intervenants de la fédération ont aussi cité les problématiques liées à la charge de travail, la déconnexion, ou encore de « nouvelles formes de conflits » plus complexes parce que les interactions ont changé.
« Comme actuellement, une majorité de salariés en télétravail disent que tout va bien, cela ne met pas la pression sur les entreprises en matière de prévention », a déploré M. Cochet.
Le guide « télétravail: de nouveaux risques, une prévention à adapter » va être distribué à quelque 6.000 entreprises publiques et privées. Articulé en neuf chapitres (règles et principes, rôle du manager, droit à la déconnexion…), il fournit une série de recommandations, même si les experts soulignent que la « révolution du travail » née de la pandémie n’a pas encore montré toutes ses conséquences.
Selon les données de la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares), publiées en avril, 21% des salariés avaient été au moins un jour en télétravail le mois précédent.
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