55 ans de la banque centrale  : Le PM se félicite du soutien de la BoM face au Covid-19

Pravind Jugnauth :  « La Banque de Maurice a atténué l’impact de la crise économique sur le tissu social et sans les mesures prises , la reprise aurait pris plus de temps »

Le Premier ministre a salué le soutien et l’encadrement de la Banque de Maurice pendant la pandémie du Covid-19. C’était lors des célébrations officielles des 55 ans de la Banque Centrale, qui avait commencé à opérer le 1 er septembre 1967.

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À cette occasion, le parterre d’invités comprenait des gouverneurs des banques centrales des pays de la SADC, d’autres pays africains, ainsi que d’Asie, du Moyen-Orient et d’Europe. Etaient également présents des présidents et représentants d’organisations financières internationales et des directeurs généraux de banques locales.

« La Banque Centrale a franchi une étape importante dans l’accomplissement de son mandat au cours des 55 dernières années. Elle a toujours tenu bon, même si notre économie a dû faire face à d’innombrables défis depuis la création de la Banque centrale », a déclaré Pravind Jugnauth. Ce dernier s’est appesanti sur les initiatives prises et entérinées par la Banque de Maurice, sont entres autre le Covid-19 Support Programme ou encore la mise sur pied de la Mauritius Investment Corporation Limited.

« Pendant la crise économique générée par la pandémie, la BoM est intervenue pour atténuer l’impact sur l’économie et le tissu social, en soutenant les entreprises, les ménages et les particuliers. Elle a mis en place un programme de soutien Covid-19 et a créé la Mauritius Investment Corporation Ltd. Grâce à ces mesures audacieuses, la BoM a contribué à sauver l’économie, à sauver des emplois et à protéger les entreprises, en particulier les entreprises systémiques, contre la réaction économique de la pandémie », a fait ressortir le Premier ministre an ajoutant que « sans ces mesures déterminantes prises par la BoM, la reprise économique aurait pris plus de temps ».

Pravind Jugnauth considère également que les mesures proactives prises par la Banque de Maurice « sont ancrées dans une tradition consistant à faire tout ce qu’il faut pour protéger les intérêts du pays et de nos concitoyens ». Il s’est ensuite appesanti sur les actions prises par la Banque Centrale durant ses 55 ans d’existence « pour transformer Maurice d’une monoculture dans les années 1960 en une économie bien diversifiée aujourd’hui ».

Trois révolutions fondamentales

Faisant l’historique de la politique monétaire de Maurice, le Premier ministre relève que  trois évolutions fondamentales ont transformé le secteur bancaire et financier depuis l’accession du pays à l’indépendance, soit
premièrement, la libéralisation progressive du système financier, qui a commencé dans les années 1980 ;
la suspension du contrôle des changes à compter de juillet 1994 et
enfin, troisièmement, le passage à une licence bancaire unique à partir de juillet 2005 à la suite de l’entrée en vigueur de la Bank of Mauritius Act, de 2004, et qui avait été présentée alors qu’il était ministre des Finances.

Pravind Jugnauth rappelle par ailleurs que le cadre de politique monétaire avait été mis à l’épreuve par la flambée internationale des prix des produits de base et la crise financière mondiale en 2007 et 2008. « Ce qui avait permis au pays de bénéficier d’une faible inflation sur une période prolongée une fois le choc atténué », dit-il en reprenant que « je crois savoir que la BoM mettra bientôt en œuvre un nouveau cadre de politique monétaire aligné sur les meilleures pratiques internationales pour maintenir la stabilité des prix. »
Le Premier ministre a également souligné que le pays dispose de réserves internationales adéquates  pour maintenir la stabilité financière et attirer les investissements. « De USD 3,8 milliards en novembre 2014, les réserves s’élevaient à USD 7,3 milliards en juillet dernier », note-t-il. Il indique qu’un comité de stabilité financière, actuellement présidé par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, assure la solidité et la stabilité du système financier.

Pravind Jugnauth est revenu sur le fait que Maurice est sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) et de la liste noire de l’Union européenne et du Royaume-Uni, et qu’il s’agit « du résultat de la force de nos institutions ». Tout en expliquant que « pas plus tard que la semaine dernière, Maurice s’est mise en conformité avec les 40 recommandations du GAFI .»

Le Premier ministre a confirmé qu’un nouveau cadre légal régissant la Banque Centrale est actuellement en préparation. Sur le front transfrontalier, la Banque de Maurice dispose d’une feuille de route pour conclure des accords bilatéraux au titre des systèmes de paiement de juridictions avec lesquelles Maurice entretient de solides relations commerciales.Il a fait état qu’un premier projet a été lancé avec la National Payment Corporation of India pour les paiements de détail via les cartes RuPay et les téléphones mobiles.

Cette question devrait être évoquée avec le gouverneur de la Reserve Bank of India, Shaktikanta Das, qui a fait le déplacement à Maurice à l’occasion des célébrations du 55e anniversaire de la Banque Centrale. Maurice explore également la possibilité d’introduire des monnaies numériques de la Banque Centrale « afin de se prémunir contre les risques de formes numériques de monnaie privée ».

Vers la roupie digitale

Intervenant, le ministre des Finances, a mis l’accent sur le « rôle historique » joué par la Banque Centrale pendant la crise économique provoquée par la pandémie du Covid-19. Il a fait ressortir que le pays avait alors connu une crise sans précédent  avec des baisses sensibles du taux de croissance en 2020 et 2021. Par ailleurs, la baisse dramatique des arrivées touristiques qui, d’une année à l’autre, est passée de 1,3 million à 3 000 touristes, avait occasionné un manque à gagner de l’ordre de Rs 100 milliards.

Harvesh Seegolam a, pour sa part, annoncé que l’obligation du jubilé d’émeraude, lancée le 18 juillet dernier, a attiré des investissements d’un montant total de Rs 7 milliards avec les placements des particuliers. « C’est en effet un succès au-delà de nos attentes », a-t-il dit.
Tout en estimant que l’approche proactive adoptée par la BoM a sauvé des emplois, évité les cicatrices économiques et préservé la stabilité  financière, le gouverneur affirme que « nous sortons maintenant de la crise avec la structure de production presque indemne, bien que nous soyons toujours aux prises avec d’autres défis, comme l’inflation élevée et les incertitudes pour les perspectives économiques mondiales .»

S’agissant du Central Bank Digital Currency, Harvesh Seegolam indique que « c’est aujourd’hui une quasi-réalité pour des banques centrales de la région et à l’international. À Maurice, la roupie numérique sera lancée bientôt sur une base pilote par la Banque Centrale. Elle pourrait transformer notre écosystème de devises et de paiements dans les années à venir. »

Il a également annoncé que le projet du nouveau Bank of Mauritius Bill, en préparation actuellement avec l’aide du Fonds monétaire international, sera remis au gouvernement en octobre.

Finalement, deux pièces d’or commémoratives ont été lancées. La première est une pièce de Rs 2 500 et la seconde, de Rs 2 000. Toutes deux portent l’effigie de l’ancien président et Premier ministre de la République de Maurice, sir Anerood Jugnauth. « Les caractéristiques des pièces d’or commémoratives célèbrent notre histoire et rendent hommage à une figure imposante du développement économique mauricien », affirme le gouverneur de la Banque centrale.
Lors de la cérémonie d’hier, un rapport abrégé, intitulé Future of Banking in Mauritius, a été lancé par le Premier ministre.

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