En prélude du 122e anniversaire de la naissance de sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), Navin Ramgoolam sera ce samedi dans le nord pour le dévoilement d’un buste en marbre du « Père de la Nation » et du lancement de la biographie d’Armoogum Parsuramen
Advance.mu : « Le pouvoir fera tout pour casser cet élan. Il ne faut pas que ceux qui se proclament de l’opposition deviennent des complices de ce complot »
Le Parti travailliste (Ptr) et son leader, Navin Ramgoolam, comptent revenir sur le terrain, en termes de mobilisation, et ce, en dépit du revers du jugement de la Cour d’appel replaçant la Navin Coffers’ Saga sur le Roll de la Cour intermédiaire. Indépendamment des procédures devant être engagées devant les instances judiciaires compétentes à ce chapitre, l’état-major du Labour se prépare à un rendez-vous annuel, soit le 18 septembre, pour marquer le 122e anniversaire de la naissance du « Père de la Nation », SSR. Ainsi, le mot d’ordre lancé en début de semaine se résume-t-il à : « Le 18 septembre à Kewal Nagar, ce même peuple parlera avec ses pieds ! Et le meilleur des juges, c’est le peuple ! »
Avant ce rendez-vous du 18 septembre, le leader des Rouges effectuera néanmoins une sortie politique dans le Nord, avec un double événement inscrit à l’initiative d’Armoogum Parsuramen, ministre de l’Éducation entre 1983 et 1995. En premier lieu, il procèdera au dévoilement d’un buste en marbre de SSR et au lancement de la biographie d’Armoogum Parsuramen. Puis, lundi prochain, dans le sillage du congrès du 28 août, le Ptr devra constituer ses instances dirigeantes. Que ce soit dans le Nord ou au sein du parti, les interventions de Navin Ramgoolam donneront le ton et l’orientation de l’action politique.
Les premières indications disséquées à travers un post sur la page Facebook d’advance.mu en début de semaine balisent cependant le champ d’intervention et d’action du Labour et de Navin Ramgoolam. « Après le tonnerre qui a grondé à Trianon le 28 août, on s’attend à un tsunami à Kewal Nagar le 18 septembre. Le pouvoir fera tout pour casser cet élan. Il ne faut pas que ceux qui se proclament de l’opposition deviennent des complices de ce complot. Il est vrai que Navin Ramgoolam dérange », lance advance.mu en prévision de la prochaine mobilisation du parti.
Ce post Facebook du Ptr comporte également un message direct pour les autres composantes de l’opposition en revenant avec l’image du train et de la locomotive. « Ceux qui trouvent des prétextes pour se dérober et persistent à croire qu’il existe une alternative sans le Ptr et son leader pour faire partir ce gouvernement pourraient au moins se donner un temps de réflexion afin de ne pas se mettre à dos le peuple, qui a soif de changement », fait-on comprendre de manière des plus directes.
Auparavant, advance.mu est revenu sur la conjoncture politico-judiciaire, en soulignant qu’il « n’existe à ce stade ni coupable, ni procès formel ». Ajoutant : « S’il y a recours au Privy Council, on devra attendre deux ans pour un verdict. S’il faut revenir devant la Cour intermédiaire suite à un Ruling du Privy Council à cet effet, on prendra encore deux ans avant d’arriver à un verdict. Et en cas de jugement défavorable, le leader du Ptr pourra refaire appel et… on est parti pour encore deux ans. Pour faire simple, disons que ce n’est pas demain la veille ! »
Au-delà du calendrier judiciaire relatif à la Navin Coffers’ Saga, advance.mu, porte-voix du Labour, se veut encore plus politique dans l’offensive contre le gouvernement en matière de fraude et de corruption. Ainsi, par le truchement d’une série d’énumérations d’anciens scandales, allant de l’affaire MedPoint en passant par les Rs 35 millions (valant aujourd’hui Rs 350 millions) du Sun Trust Building, advance.mu rappelle que « ceux qui braquent les yeux sur les coffres saisis chez Navin Ramgoolam devraient se souvenir des milliards des fonds publics dilapidés pendant le Covid pour remplir les coffres de certains proches du parti Orange à travers des commissions et des achats de produits médicaux, par le biais de fournisseurs douteux, dont des quincailleries ». Avant de poursuivre : « Les milliards de la MIC ont été distribués selon le bon vouloir des hommes au pouvoir sans tenir compte du fait qu’il s’agit de l’argent public. »
Dans ce même contexte, après avoir fait état de la mise sous tutelle d’institutions, dont la Banque de Maurice, de la faillite d’Air Mauritius et de « pertes colossales », le Labour s’en prend, sans le nommer, à Jean-Michel Lee Shim en ciblant « les frasques de celui qui est devenu lui-même un gouvernement parallèle et qui est en passe d’acquérir l’ensemble du patrimoine hippique de notre pays, datant de plus de 250 ans et valant des centaines de millions ».
Poursuivant, advance.mu qualifie « d’interminable » la liste des scandales. « Il ne manque pas de scandales sur lesquels les soi-disant “patriotes”peuvent débattre pour éclairer la population. Pourquoi fausser la vérité en créant l’impression que le verdict dans le cas du leader du Labour mettrait en question tout son projet politique ? Il existe de bons juges partout dans le monde, mais il y a aussi de mauvais jugements ! Voilà pourquoi les procédures d’appel font partie de toutes les législations civilisées. »