20e Congrès de l’APEC – La conversion écologique au cœur des préoccupations de l’Église

Le père Labour: « C’est un grand honneur de recevoir nos grands frères africains car il ne faut pas oublier que nous appartenons à l’Afrique et qu’une part de notre identité est africaine »

Une trentaine de représentants venus d’une dizaine de pays d’Afrique participent actuellement au 20e Congrès de l’Association Panafricaine des Exégètes catholiques qui s’est ouvert hier matin au foyer de l’Unité à Souillac en présence du ministre de l’Environnement, Kavy Ramano.

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Ce congrès qui a pour thème  « Bible & Ecologie : Contribution des Biblistes Africains aux questions de l’environnement en Afrique » durera jusqu’à samedi. Pour sa part, le Cardinal Maurice Piat a présidé hier matin une messe d’ouverture à la Cathédrale Saint-Louis. Il est revenu au Père Jean Maurice Labour de prononcer l’homélie

« Il s’agit d’un congrès biblique de toute l’Afrique  dont le but est d’apporter notre contribution biblique à la question de l’écologie qui se pose au monde entier et d’une façon spéciale à l’Afrique même si c’est d’une manière différente. En Afrique nous sommes plutôt victimes de la crise écologique engendrée en Occident.  Mais nous nous sentons pareillement concernés parce que si cela va mal là- bas, ça va très mal chez nous », a affirmé le secrétaire général de l’Association, Adeniran Adekombi, un prêtre originaire du Bénin.

« Nous n’avons pas de solution à apporter en tant que tel. Cependant en tant que bibliste nous voulons lire un certain nombre de passages de la Bible pour tirer la lumière nécessaire afin que nous puissions nous engager en tant qu’Africain et Africaine dans la sauvegarde de notre continent, de la création et de la nature », a-t-il poursuivi.

Il a rappelé que les membres de l’Association panafricaine participaient à un colloque à Abidjan lorsque le Pape François a commencé à préparer le synode sur l’Amazonie.   « Il avait, à cette occasion, fait un clin d’œil à l’Afrique et à l’Amazonie en liant les deux qui sont les deux poumons du monde pour ce qui est de l’environnement et de la diversité », explique le secrétaire général de l’association panafricaine.

Pour sa part, le vicaire général du diocèse de  Port-Louis, le père Jean Maurice Labour a, dans une déclaration à la presse relevé que  « c’est un grand honneur de recevoir nos grands frères africains car il ne faut pas oublier  que nous appartenons à l’Afrique et qu’une part de notre identité et africaine. »

Il a souligné que Maurice vient de célébrer le 300e anniversaire de l’arrivée des premiers esclaves venus de Mozambique . « Nous sommes très solidaires de l’Afrique », s’est-il appesanti en précisant que les plus grands pollueurs ne sont pas ceux qui souffrent le plus de pollution. «  Nous payons  cher pour une pollution globale.  Cette session biblique peut nous apporter la motivation spirituelle pour une conversion écologique difficile. Nous avons les techniques mais  nous ne faisons pas  des choix significatifs. Nous sommes trop plongés dans la surconsommation, un engrenage qui est loin de la conversion écologique », a-t-il dit.

Jean Maurice Labour avait évoqué cette question dans son homélie prononcée à la messe d’ouverture. «Le combat écologique est une question de vie ou de mort pour l’humanité, à échéance d’une centaine d’années. Travailler à la conversion écologique est donc un enjeu majeur. Or ce combat écologique est très difficile à mettre en œuvre. Tous ceux engagés de la défense de l’environnement vous le diront. D’abord parce que ce combat ne rapporte rien d’immédiat pour le Dieu argent. Les profits escomptés sur les investissements sont à très longs termes et invisibles pour ceux qui vidaient leurs comptes en banque » a-t-il dit», affirme-t-il

Le vicaire général revient sur l’importance d’une conversion écologique intégrale. « Il manque une motivation dynamisante qui peut venir de la spiritualité et de la théologie biblique »,  dit-il en soulignant l’importance de protéger l’environnement par des actions significatives tant au plan individuel que collectif,.

« Il faut de manière urgente travailler à une conversion des mentalités et des cœurs, et de l’intelligence ; pour être vraiment durable, une telle conversion nécessite une réflexion sur les présupposés, en particulier spirituels, de la démarche. Car il s’agit bien de conversion, au sens d’un changement du cœur et d’une transformation du regard », avance Jean Maurice Labour.

À ce propos il constate que les chrétiens ne sont pas  les seuls à mettre en œuvre une démarche écologique. « Dans notre pays, des initiatives arrivent de toutes les appartenances religieuses ou non. Nous chrétiens n’avons pas toujours été le premiers dans ce domaine, au point que certains soupçonnent que le christianisme serait, moins que d’autres traditions religieuses, porteur d’un souci pour le monde environnant », fait-il comprendre.

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