L’homme de loi, rejetant les accusations: « Lapolis inn fer mazik dan lakaz »
Les policiers ayant participé activement à l’opération antidrogue chez la compagne de Me Akil Bissessur, à Palma, ont consigné leur version pour établir les circonstances de l’arrestation du couple. Ainsi, depuis presque quatre semaines, la Special Striking Team de l’ASP Jagai et sous le contrôle du commissaire de police, Anil Kumar Dip, avait monté une filature des mouvements de cet homme de loi (40 ans) et de sa compagne, Doomila Devi Moheeputh, âgé de 46 ans, plus connue sous le nom de Sweety.
Pendant ces quatre semaines, de vendredi soir à dimanche, les policiers avaient relevé que le déplacement du couple dans cette partie de l’Ouest suivait the same pattern. Ils faisaient des tours à Cité-La-Ferme, Cascavelle, Beaux-Songes, et même à Tamarin, où ils consommaient de temps en temps une pizza dans un restaurant. Sauf que le vendredi 19, la Police Headquarters Special Striking Team avait décidé de passer à l’offensive après avoir noté la présence d’un sac suspect dans la voiture de Sweety Moheeputh.
Dans une des dépositions enregistrées au Central CID, un des membres de la Special Striking Team avance que l’équipe de l’ASP Ashik Jagai avait prévu de procéder à l’interpellation du couple en route avec le sac. Mais à un moment donné, un officier qui les suivait a perdu leur trace aux feux de signalisation de Cascavelle. Ayant appris qu’Akil Bissessur se rendait chez sa compagne les week-ends, le haut gradé a alors donné l’ordre à ses hommes de se rendre immédiatement chez la quadragénaire à Palma. C’est aux alentours de 22h ce vendredi que des policiers se sont présentés sur place avec un mandat de perquisition.
Mais les occupants de la maison ont refusé l’accès aux membres de la Special Striking Team, alors que certains d’entre eux tentaient de raisonner l’avocat à travers une fenêtre. « When access was refused despite several requests, police had to force entry into the house », a-t-on fait compredre aux enquêteurs du Central CID.
La police se doutait que le sac à dos qu’Akil Bissessur avait pris dans une chambre contenait de la drogue. « He could be trying to destroy evidence », expliquent les policiers en question. C’est finalement dans les toilettes qu’ils ont trouvé le sac, avec des particules de drogue sur le vase. Après que cette équipe ait entendu qu’on tirait la chasse d’eau dans les toilettes, ils ont cassé le tuyau de décharge, où ils ont pu récupérer des sachets de drogue. Une autre quantité a été saisie dans une armoire et un buffet.
Le Forensic Science Laboratory a confirmé qu’il s’agit de Synthetic Cannabinoids. Outre la drogue, la police a mis la main sur des équipements informatiques et des portables, qui seront décryptés aussitôt un Judge’s Order obtenu de la Cour suprême.
Le Central CID est confiant de trouver des informations sur les appareils qui puissent faire avancer l’enquête, car les enquêteurs soupçonnent Akil Bissessur de faire partie d’un réseau. Aux Casernes centrales, on évoque au moins deux mois d’enquête dans ce cas précis. Entre-temps, le couple nie les accusations de trafic de drogue portées contre eux.
L’interrogatoire d’Akil Bissessur se poursuit presque quotidiennement. À ce stade, l’avocat insiste sur le fait que la drogue aurait été « plantée » chez sa compagne. « Lapolis inn fer mazik dan lakaz », a-t-il dit. Il est revenu sur ses sorties du week-end le soir en disant que c’était pour passer plus de temps avec sa compagne, car il était très pris avec ses engagements professionnels durant la semaine. Il a dit n’avoir rencontré aucun individu suspect faisant partie d’un quelconque réseau de drogue.
Akil Bissessur affirme que cette opération de la PHQ Special Striking Team serait « un coup monté » contre lui à cause de ses prises de position contre le pouvoir. Il a également déclaré, lors de son interrogatoire, qu’il n’a pas besoin de faire de trafic, car il gagne bien sa vie professionnellement. Et d’ajouter qu’il peut toucher entre Rs 250 000 à Rs 300 000 mensuellement. À ce sujet, la police compte bien vérifier ses comptes bancaires.
De son côté, Sweety Moheeputh a récusé l’accusation de trafic de drogue. Elle a soutenu qu’elle est responsable d’une compagnie de loisirs et qu’elle gagne assez d’argent. Elle a confirmé qu’elle se rendait bien dans l’Ouest de l’île le week-end avec Akil Bissessur, mais devait insister qu’il s’agissait de moments passés en couple, et non pas pour rencontrer des individus liés au trafic de drogue. Le couple reste en détention préventive pour le moment.