Sale semaine pour le jockey Anthony Andrews. Après avoir écopé de trois semaines de suspension lundi pour sa monte sur Padre Pio dans les Winter Stakes samedi dernier, le Sud-Africain s’est vu, hier, infliger une lourde suspension de quatre mois, équivalent à 24 journées, pour n’avoir pas donné toutes les chances à Charlie Squadron de l’emporter et/ou d’avoir la meilleure place possible dans la deuxième épreuve de la 16e journée.
C’est au terme d’un enquête marathon longue de deux heures que le président de la chambre des commissaires de courses, Deanthan Moodley, assisté de MM. S. Thakan et R. Khan, a prononce le verdict à l’encontre du Sud-Africain peu après 16h. Le visage fermé, Anthony Andrews a immédiatement quitté la salle sans donner aucune indication s’il compte faire appel ou pas. Il faut dire que les commissaires avait des concerns sur la monte du jockey de Patrick Merven depuis samedi.
Ils voulaient savoir du Sud-Africain pourquoi (i) après avoir jumped on terms avec les autres partants, il a laissé son cheval drift dans la partie initiale, avec comme particulars qu’il n’avait fait aucun effort « to keep in touch with the fi eld » ; (ii) après la route, alors que Charlie Squadron was travelling well, il n’a fait aucun effort pour se rapprocher, avec comme principal reproche que sa monte « appears to be passive » ; (iii) aux 300m, alors que Charlie Squadron was making ground on Captain Falcon, il est resté pratiquement motionless sur son cheval, avec comme reproche que « you seemed to be lacking intent » et ; (iv) en ligne droite, alors que Charlie Squadron refaisait du terrain après avoir subi une gêne de la part de Captain Falcon, « you appeared to be softer than normal with your body position seeming different. »
Il faut faire ressortir qu’avant de répondre aux questions des commissaires, Anthony Andrews a tenu à produire une Vet Report sous la signature du Dr Alexandre Henry en date du 24 août qui fait état que Charlie Squadron « suffered a corneal ulcer in his left eye » qui, selon le vétérinaire, « would most likely happen during the race by the kick back. This caused damage to Charlie Squadron’s cornea. » Une photo de l’œil abimé de Charlie Squadron a aussi été produite par le Sud-Africain. Cet item n’a toutefois pas impressionné les commissaires, le Chief Stipe demandant au principal concerné « How did this affect your riding because you didn’t know your horse was injured at that time ? »
« A ride that lacked intent »
Dans le fond, Anthony Andrews a déclaré que son cheval était fractious dans sa stalle. S’il est d’accord que Charlie Squadron a sauté pratiquement avec les autres concurrents, il est d’avis que s’il avait bousculé son cheval, il aurait donné à Charlie Squadron une course difficile en épaisseur, d’autant que ce dernier, argue-il, était green. Ce à quoi Deanthan Moodley lui a demandé, film à l’appui, « show me where the horse is green on the footage ? » Décontenancé, Anthony Andrews a déclaré que, visuellement, cela peut ne pas se voir, mais lui en tant que jockey, il le sentait…
Quant à la raison pour laquelle il ne s’est pas rapprocher après la route, Andrews a soutenu que son cheval, étant à sa première sortie à Maurice, « was battling to fi nd his momentum and rhythm », tout en arguant que son cheval était outpaced. Là également, Deanthan Moodley ne s’est pas laissé impressionné par la réponse du Sud-Africain, lui demandant « How do you know that the pace was faster than your horse could handle ? » Ce à quoi Andrews a répondu : « He was battling. » Le Chief Stipe est alors revenu à la charge : « Can you show us on the footage where you horse is battling Mr Andrews ? », le fi lm démontrant visiblement le contraire. Moodley devait enchainer : « Your riding seems to be different for a horse which is outpaced. As a jockey you’ll surely agree that your obligation is not to concede unnecessary ground in a race. »
Aux 300m, les commissaires voulaient savoir le thought-process du Sud-Africain vu que Charlie Squadron était en main. Andrews a déclaré que c’était son intention de passer à l’intérieur vu qu’il y avait un boulevard. À la question de savoir s’il ne pouvait pas opter pour le passage en pleine piste entre Captain Falcon et Lite Of My Life pour se retrouver juste derriere Short Cut, Andrews a maintenu qu’il avait opté pour le chemin le plus court.
Quant à son manque de vigueur dans la deuxième partie de la dernière ligne droite, Andrews l’attribue au fait que Charlie Squadron a perdu son momentum après avoir subi une gêne de la part de Captain Falcon à mi-ligne droite. Il a déclaré que son cheval avait tendance à rester sur les barres peut-être, selon lui, à cause de la blessure qu’il avait subie à son œil gauche durant la course. Il a tout fait pour le ramener à l’exterieur car, « Had I stayed on the rails, I would have got straight into the hindquarters of the horse in front of me (ndlr : Short Cut). »
Visiblement pas convaincus par les arguments du SudAfricain, les commissaires ont trouvé que sa version est « unsupported by the evidence on record, i.e. the video footage and is unprobable. » Ils estiment que « all throughout the running, your ride appears to lack intent as evidenced by your body position. » Andrews a de ce fait été formally charged sous la règle 208(a) des Rules of Racing qui stipule que « When riding in a race, a jockey shall take all reasonable and permissible measures throughout the race to ensure that his horse is given full opportunity to win or obtain the best possible place in the fi eld. » Le Sud-Africain a plaidé non coupable, mais les commissaires l’ont trouvé coupable et l’ont infl igé une suspension de 24 journées. À noter que sous la règle 208(a) la sentence varie de 4 à 52 journées de suspension.