Deux émissaires de la Fédération internationale de football associations (FIFA) étaient finalement de passage à Maurice. Comme annoncé en primeur par Week-End dimanche dernier. Sauf que les deux émissaires ont déjà quitté le pays, jeudi, après un très bref délai. Sans pour autant faire état officiellement de l’issue des discussions par le biais d’un point de presse comme l’exige la bienséance !
Pire. La presse devra se contenter d’un communiqué laconique émis par le ministère des Sports jeudi après-midi. Sans aucun détail, mais basé uniquement sur des “bullet points” ! Comme quoi c’est à la presse maintenant de “bat kart” ou encore lire dans une boule de cristal pour espérer être en mesure de mieux comprendre une situation déjà complexe. Sauf, bien évidemment, pour certains qui se retrouvent, à chaque fois, dans le secret des Dieux, notamment ceux qui sont proches de l’instance de Trianon.
Ainsi, Week-End n’en saura pas plus sur ce qui s’est réellement passé lors de la visite éclair de la FIFA. La faute à l’absence d’une plateforme officielle et démocratique qu’est un point de presse. Aussi, malheureux soit-il, est la démarche du ministère des Sports. Lui qui avait pourtant donné l’impression de vouloir prendre le taureau par les cornes, mais qui semble désormais faire profil bas. Est-ce à croire que le ministère que dirige Stephan Toussaint se sent menacé à l’issue des discussions ? Y aurait-il une éventuelle ingérence dans les affaires de la MFA au point de valoir une suspension à l’internationale ?
En fait, la façon de procéder de la FIFA n’étonne plus personne, à l’étranger comme à Maurice. L’opacité ayant miné, pendant des décennies, cette instance comme le témoignent les nombreux scandales qui l’ont fragilisé. Même si le président de l’instance internationale, l’Italien Gianni Infantino, a enclenché un combat pour plus de transparence, afin de combattre justement la corruption. Lui qui, rappelons-le, a été élu en 2016 et qui sera candidat à sa propre succession pour un troisième mandat. Ne faut-il pas non plus oublier que ce même Infantino est visé, depuis juillet 2020, par une procédure pénale en Suisse.
En somme, la FIFA a voulu se la jouer le plus simple possible. Au même titre que le ministère des Sports et la MFA. Cela, pour éviter sans doute d’être mis dans l’embarras devant les questions de la presse. Et même si le ministère évoque les différents points discutés, on n’est pas plus avancé que cela. On a même l’impression d’être retourné en arrière après la récente démarche positive du Registrar of Associations et de celle du ministère des Sports, par la voix de son ministre.
La décision de mettre la presse sur la touche est déplorable. Désormais, il va falloir venir avec des arguments solides, des décisions fortes et de réelles bonnes intentions surtout, afin de nous convaincre. D’autant qu’une rencontre avec la presse à la venue éventuelle de la FIFA pour les élections prochaines de la MFA ne nous intéresse pas.
La raison est d’ailleurs toute simple : on sera déjà au pied du mur avec des décisions déjà prises et irréversibles ! Aussi, faut-il faire comprendre à tous ceux concernés que nous ne sommes pas dupes à ce point pour gober tout ce qu’on nous dit.
Déjà, dimanche dernier, nous questionnions la démarche de la MFA de venir avec des “New-rules (Statutes)” devant être approuvés à une assemblée générale extraordinaire le 31 août ! Est-ce à dire que ces statuts sont désormais en conformité avec la Registration Act et la Sports Act 2016 ? Y aurait-il des changements suite au passage de la FIFA à Maurice ? Au cas contraire, les consultations auront compté pour quoi alors ?
Faute d’être informés comme il se doit, on prendra notre mal en patience, en espérant d’abord que la MFA se conformera enfin aux loi du pays. On laissera aussi le bénéfice du doute au ministère des Sports suite à cette rencontre avec la FIFA. Tant mieux aussi si le ministère et la FIFA prêtent l’intention de travailler ensemble pour le bien du développement du football.
Faut-il cependant savoir de quelle façon la FIFA compte aider ? Cela, après l’échec de négociations sur des points litigieux dans le passé forçant ainsi des clubs à boycotter les élections ! Le ministère forcera-t-il pour un respect de ses institutions et de ses lois ? Où poursuivra-t-on au rythme et à l’humeur prévalant au sein d’une MFA qui a perdu toute crédibilité ? Les règlements de la FIFA auront-ils toujours une longueur d’avance sur les lois du pays ?
Pour l’heure, on évitera de parler de la mauvaise gestion et du fonctionnement de la MFA. On attendra d’abord de voir si la FIFA fera preuve de discernement et d’autorité surtout face à une association qu’elle a pourtant lourdement sanctionné par la passé. Cela, pour avoir outrepassé un de ses paramètres légaux !
Par dessus tout, la FIFA devra être à la hauteur de son statut. Non celle symbolisant la plus puissante des fédérations internationales, mais bien celle qui parvient à se mettre au-dessus de la mêlée pour faire primer l’esprit du beau jeu. “My game is Fair-Play” ? A la FIFA de nous le dire en commençant d’abord par demander à la MFA de respecter les lois de son pays !