Les séquelles du confinement sont encore bien présentes dans les poches de pauvreté. Edley Maurer, Project Manager au Service d’accompagnement, de formation, d’intégration et de réhabilitation de l’enfant (Safire), fait en effet ressortir que depuis le Covid-19, « la scolarisation des enfants des milieux vulnérables se déroule de manière sporadique ».
Ajoutant : « Pas mal ont décroché, et cela dure du fait qu’ils ont des difficultés à rattraper le retard accusé. Ils sont découragés, même si on sait que le gouvernement fait pas mal d’efforts pour les aider. » Il en appelle ainsi aux autorités « pour voir quel projet on peut initier à côté pour eux ».
« Les échos que l’on reçoit sur le terrain montrent que la scolarité ne marche pas pour beaucoup de ces jeunes, qui ne vont plus à l’école. Ceux qui y vont encore ont de grosses difficultés et sont sur le point d’abandonner. Ils ne s’adaptent pas à cause du grand retard accumulé », souligne Edley Maurer. L’appauvrissement de la société n’arrange pas les choses, ajoute-t-il, faisant voir que nombreuses sont les familles nécessiteuses n’ayant pas d’emploi stable.
« L’emploi, aujourd’hui, se fait de plus en plus rare. Il y a pas mal de petits boulots à leur portée qui sont pris par les travailleurs étrangers, que ce soit dans les supermarchés ou sur les chantiers de construction. » Sans compter que ces familles vivant dans les poches de pauvreté sont « confrontées à pas mal de fléaux sociaux, qui ne les encouragent pas à aller se former pour avoir accès à un emploi ». Du coup, « il faut vraiment faire un gros travail sur le terrain pour y mettre de l’ordre ».
Ce que souhaite Safire, c’est que ces jeunes et leur famille aient accès à une formation professionnelle et qu’ils arrivent à prendre leur vie en main. « La seule solution pour sortir de ce problème est le travail. Nous savons que les prix des produits ne cessent d’augmenter. Cela n’arrange pas la situation des familles. »
C’est ainsi que Safire collabore au sein d’un réseau anti-gaspillage en récupérant des produits alimentaires d’hôtels et de supermarchés, mais aussi en organisant des collectes de dons d’aliments. « Souvent, il y a des produits qui sont sur le point d’expirer ou où c’est écrit “Best Before”. Mais la “Best Before Date” ne veut pas dire qu’on ne peut plus consommer et qu’il faut jeter à la poubelle. Les contributions des Mauriciens aident beaucoup de familles nécessiteuses. Grâce à cette générosité, cela évite que des enfants aillent mendier dans la rue. »
Toutefois, précise Edley Maurer, cette initiative reste un secours d’urgence. « Notre but est que ces familles ne se contentent pas de ces dons alimentaires. Il faut planifier l’avenir avec elles. Il y a un accompagnement et, à côté de cet accompagnement, il faut de l’ordre dans leur environnement. Safire ne peut pas tout faire. Tout le monde doit travailler ensemble. »