Plainte du Premier ministre : Le Central CID attend l’installation du nouveau CEO de MT

Le Central CID attend toujours des renseignements demandés à Mauritius Telecom pour poursuivre son enquête sur la plainte déposée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour diffamation criminelle, diffusion de fausses nouvelles et infraction à l’Information & Communication Technology Act (ICTA). L’arrivée du nouveau Chief Executive Officer (CEO), Kapil Reesaul, bientôt devrait permettre aux enquêteurs d’obtenir les informations recherchées en vue de faire la lumière sur l’Illegal Third Party Access à la SAFE Landing Station de Baie-du-Jacotet.

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L’une des demandes concerne les Minutes of Proceedings de la rencontre du 14 avril au 18e étage de la Telecom Tower où l’ex-CEO Sherry Singh avait eu une rencontre avec le chef d’équipe indienne K. Radhakrishan, en présence de l’ancien Chief Technical Officer (CTO), Girish Guddoy, et de Lilram Deeal de la Counter Terrorism Unit au Prime Minister’s Office. L’étranger avait exposé la raison d’un Physical Survey à Baie-du-Jacotet.

Dans son rapport du 12 juillet, Girish Guddoy a expliqué que l’Indien a déclaré qu’il voulait obtenir un échantillon de deux minutes du trafic d’Internet à Maurice. Le Premier ministre a soutenu dans sa plainte qu’il n’a pas parlé de Sniffing ou d’une tentative de ce genre, alors que Sherry Singh a évoqué ce terme lors de ses sorties médiatiques. Ainsi, c’est par rapport au mot Sniffing que Pravind Jugnauth estime que l’ex-CEO de MT aurait commis un délit de diffamation.

Ainsi, le CCID veut savoir si ce terme figure dans les Minutes of Proceedings. Dans les milieux du CCID, on avance que les enquêteurs ne vont pas faire d’enquête technique pour établir les dessous du Data Capture. Ils vont se limiter aux documents officiels et aux versions des différents protagonistes. L’équipe du DCP Jangi a tenu à préciser ce fait car les accusations en question ne permettraient pas d’explorer « the inside » de l’exercice qui s’est déroulé à la Landing Station le 15 avril.

Par contre, la plainte de l’activiste Bruneau Laurette contre le Premier ministre pour “giving instructions to commit an unlawful act” et “breach of ICTA Act” pourrait amener le CCID à approfondir son enquête. À vendredi, la police n’avait pas confirmé si une enquête avait démarré à ce sujet. « Toute plainte doit passer par un processus préliminaire pour savoir s’il y a matière à mener une enquête officielle et si elle pourrait éventuellement aboutir à un procès. C’est la procédure. C’est qui s’appelle une Preliminary Inquiry», explique-t-on du côté du CCID. Ainsi, il est peu probable que le chef du gouvernement soit appelé à s’expliquer auprès de la police, du moins pour le moment.

En ce qui concerne l’interrogatoire Under Warning de Sherry Singh, celui-ci est sujet aux renseignements que veut obtenir le CCID à MT. Les enquêteurs expliquent que certains éléments demandés doivent avoir l’approbation du nouveau CEO qui n’a pas encore pris ses fonctions officiellement. S’agissant de l’ex-CTO, Girish Guddoy, il sera amené à s’expliquer sur toute cette saga, et surtout sur les deux rapports contradictoires qu’il a rédigés. Celui en date du 2 juillet est mentionné dans la plainte de Pravind Jugnauth.

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PDF : « Le SAFE est la propriété d’un consortium, et non du PM »

La Parliamentary Democracy Foundation (PDF) n’est pas satisfaite des explications du Premier ministre, Pravind Jugnauth, au sujet de l’intervention des techniciens indiens à la Landing Station de Baie-du-Jacotet le 15 avril. « Le câble SAFE est la propriété d’un consortium, et non du Premier ministre ou d’un gouvernement », explique Bashir Khodabux lors d’un point de presse en cette fin de semaine.

« Comment un Premier ministre peut-il prendre sur lui pour choisir une équipe de techniciens pour s’ingérer sur ce réseau ? Cela peut donner lieu à des problèmes diplomatiques », poursuit cet ancien parlementaire. Il ajoute que s’il y avait un problème de sécurité nationale, Pravind Jugnauth aurait dû en alerter le commissaire de police et avoir des consultations avec le leader de l’opposition. « Un problème de sécurité nationale doit être placé au-dessus des divergences politiques », rajoute-t-il.

Bashir Khodabux estime que le gouvernement aurait dû se concentrer sur des problèmes plus urgents, comme la situation à Agalega. « Toutes les données jusqu’ici démontrent que l’archipel deviendra une base militaire. Le gouvernement doit la vérité à la population, car Agalega appartient au peuple de la république de Maurice, et cela concerne notre territoire. »
Abordant les cas de Covid-19 dans l’archipel, la PDF estime que le gouvernement doit chercher des informations auprès des contracteurs indiens l’AFCONS sur la situation des travailleurs indiens atteints par le virus invisible.

D’autre part, la PDF dénonce le traitement réservé à l’opposition au Parlement. « Un membre de l’opposition est un élu du peuple. Il doit être capable de s’exprimer et poser des questions d’intérêt national. Alors que le rôle du Speaker est de veiller que les Standing Orders soient respectés », souligne Bashir Khodabux.

Le porte-parole des anciens parlementaires a dénoncé la tentative du Premier ministre à l’Assemblée nationale « pour tenter d’ embarrasser » l’épouse de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam. « Au lieu d’agir pour dire que la personne ne se trouve pas au Parlement pour se défendre, il expulse trois membres de l’opposition. C’est grave et honteux ! » s’insurge-t-il.

Il estime en outre que les manifestations pour faire pression sur le gouvernement n’ont pas eu l’effet escompté. « Li kouma dir dilo lor bred sonz pou gouvernma », dira Bashir Khodabux. La PDF avance que seul un changement de gouvernement pourra permettre à la démocratie de fonctionner à nouveau.

La fondation compte déposer un document au bureau du commissaire électoral au sujet de l’organisation des élections et des propositions pour éviter les allégations de fraude qui ont entaché le scrutin de 2019.

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L’opposition prévoit un rendez-vous à Port-Louis le vendredi 12

L’opposition, avec le parti Travailliste prenant l’initiative, prévoit d’organiser une manifestation pour réclamer le départ du Premier ministre, Pravind Jugnauth, le vendredi 12 août. Le thème de cette mobilisation sera l’accusation de haute trahison colportée contre le Premier ministre dans l’affaire de Sniffing du réseau d’internet transitant par Maurice.

Le président du parti Travailliste, Patrick Assirvaden, a confirmé que les procédures pour les autorisations nécessaires du commissaire de police, Anil Kumar Dip, ont été enclenchées. Sur le plan politique, « un comité de coordination sera institué pour s’assurer que toutes les composantes, qu’elles soient politiques, syndicales, citoyennes, notamment les jeunes, aussi bien qu’économiques, soient des parties prenantes ».

Poursuivant, le président du parti Travailliste dira : « Pourquoi toutes ces parties? Simplement, parce que ce qu’a décidé de faire le Premier ministre sur le réseau internet porte préjudice à tout un chacun. Il faut se rendre à l’évidence. »

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