Moins de dix employés de l’OIDC sur une soixantaine que compte cet organisme dans l’archipel étaient présents dans les différents secteurs de travail ces deux derniers jours
Les activités de l’Église catholique, y compris les célébrations dominicales, suspendues et les préparatifs en vue des 125 ans de présence de l’Église dans l’archipel en veilleuse aussi
Le nombre de cas positifs de Covid-19 a augmenté de manière considérable à Agalega, avec pour conséquence un taux très élevé d’absentéisme au travail. À hier après-midi, le ministère de la Santé avait recensé 60 cas positifs, dont 56 Agaléens et quatre contractuels de la firme de construction de l’Inde, Afcons Infrastructure. L’Outer Islands Development Corporation (OIDC) compte une soixantaine d’employés dans divers secteurs, mais selon des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes dans l’archipel, une dizaine d’employés seulement étaient à leurs postes respectifs hier. Par ailleurs, le virus du Covid-19 a porté un rude coup aux préparatifs en cours par la communauté catholique pour célébrer avec solennité le 8 septembre prochain les 125 ans de présence de l’Église dans l’archipel. Le comité organisateur de l’événement a envoyé une invitation officielle au cardinal Piat depuis plus d’un mois et en a informé officiellement l’OIDC et le Prime Minister’s Office. Les fidèles catholiques d’Agalega espèrent que les autorités mettront à la disposition du chef de l’Église Le Dornier pour effectuer ce voyage pour marquer cette occasion solennelle.
Selon les témoignages des habitants, les villages de l’Île du Nord sont quasiment déserts depuis jeudi, car les familles sont angoissées par la nette détérioration de la situation avec la propagation du virus. Les patients infectés sont gardés en isolement chez eux, tandis que la majorité des résidents, par peur d’être contaminés, restent à la maison. Cependant, les habitants déplorent le manque de solidarité et de collaboration de certaines personnes, qui font fi des consignes de non-regroupement, plus que jamais nécessaire dans la situation actuelle. « Pendant deux ans et demi, au plus fort de la pandémie dans le monde, nous avons été capables de ne pas laisser entrer le virus chez nous, et nous avons été fiers des efforts de tout un chacun. Maintenant que nous faisons face à la maladie, il est du devoir de chaque habitant de collaborer pour faire respecter les consignes sanitaires. Nous devons être solidaires dans cette épreuve », avance un chef de famille.
L’attroupement a lieu surtout à la boutique de l’Île du Nord, dès que son responsable a repris le travail, après une absence pour cause du Covid-19. Depuis le début de la semaine écoulée, le noyau (équipe pastorale nommée par l’évêque de Port-Louis pour les célébrations religieuses et autres activités de l’Église en l’absence de prêtre), par mesure de précaution, pour protéger la santé des habitants, a annulé toutes les rencontres, y compris les célébrations dominicales. « C’est une grande souffrance pour nous de ne pas pouvoir nous rencontrer, mais c’est la santé des habitants qui prime. À Maurice aussi les fidèles catholiques ont été privés pendant plus de deux ans des célébrations dans les églises, mais cela ne les a pas empêchés d’être en communion durant cette longue période de contraintes sanitaires. Nous devons nous aussi faire des sacrifices pour quelque temps, pour le bien de l’ensemble de la population », réagit un membre de ce noyau.
Depuis un mois, le noyau, avec la collaboration des fidèles, prépare un grand événement, prévu le 8 septembre prochain, et qu’ils qualifient d’historique : les 125 ans de la mission catholique dans l’archipel. À ce sujet, d’après le livre de R.P Dussercle, C.S.Sp, intitulé Agalega – Petite Île, le premier missionnaire, à savoir le père Victor Malaval (un prêtre jésuite), est arrivé à Agalega vers le 20 août 1897, mais le travail missionnaire a débuté officiellement avec l’installation et l’inauguration d’une croix le 8 septembre 1897. Cette croix que les Agaléens ont baptisée « La Croix missionnaire » se trouve sur l’île du Sud, précisément entre l’ancienne jetée et la « Grande case » (autrefois la maison de l’administrateur de l’île).
Le comité organisateur de cet anniversaire a mis en place un programme d’activités, devant culminer avec une messe solennelle, prévue le 8 septembre. À cette occasion, les fidèles souhaitent ardemment la présence du cardinal Maurice E. Piat, évêque du diocèse de Port-Louis pour la célébration de cette messe, et lui ont adressé une invitation officielle. Le comité organisateur a déjà informé officiellement les autorités à Maurice de la célébration de cet anniversaire ainsi que l’invitation envoyée à l’évêque de Port-Louis.
« Cet anniversaire est d’une grande importance pour les habitants à Agalega et on espère que les autorités feront le nécessaire pour que le cardinal puisse faire le déplacement dans de bonnes conditions. Pourquoi pas Le Dornier comme moyen de transport pour le cardinal Piat à l’occasion de cet événement spécial ? » se demandent plusieurs membres du comité organisateur. Mais pour l’heure, cette préparation des fidèles catholiques est au plan spirituel, avec l’organisation des temps de prières, des retraites et des causeries sur des thèmes spécifiques.
D’autre part, les habitants de l’archipel sont conscients que leurs îles, en ce moment, sont au coeur des préoccupations des partis de l’opposition parlementaire et extraparlementaire, aussi bien que de celles de nombreux citoyens de la République. Les récentes interpellations parlementaires de l’opposition, et particulièrement les Private Notice Questions (PNQs) de Xavier-Luc Duval, relatives aux nouvelles infrastructures aéroportuaires chez eux, les intéressent certainement. Cependant, l’angoisse du Covid-19 a pris le dessus, tandis que la mauvaise connexion d’internet depuis quelque temps ne leur permet pas de suivre tranquillement, et de manière régulière, cette chaude actualité sur les réseaux sociaux.