Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, remet les pendules à l’heure au sujet de l’affirmation du Premier ministre, Pravind Jugnauth, d’avoir reçu un appel téléphonique de son épouse. Il a expliqué les circonstances dans lesquelles s’est déroulée cette conversation.
« C’est Pravind Jugnauth qui a téléphoné à mon épouse pour l’annoncer que des dispositions sont prises pour mon transfert en Inde pas le contraire », répond Navin Ramgoolam. Il a, par la même occasion, affirmé que le PTr paiera la facture pour son transport à bord d’un avion mais pas à bord de deux avions.
« Je ne comprends pas pourquoi mon épouse a été impliquée dans cette affaire à travers une interpellation parlementaire plantée », déclare Navin Ramgoolam. Il avait auparavant expliqué que son épouse a toujours voulu maintenir une très grande discrétion autour de ses activités sociales alors qu’il était Premier ministre. Il a révélé que celle-ci donnait gratuitement des leçons d’anglais et de dessins à de jeunes handicapés et avait toujours insisté pour mener une vie normale et faisait personnellement son shopping au supermarché sans l’aide d’un garde du corps.
« Je suis chagrin de voir l’attitude de Pravind Jugnauth car un Premier ministre ne devrait pas tomber à ce niveau à mon avis. Mon épouse ne veut pas être impliquée dans aucune polémique mais je dois dire que Pravind Jugnauth inn koz manti lor manti lor manti et a rapporté des mensonges », poursuit-il.
« C’est absolument faux de dire que mon épouse l’avait appelé. Ce qui s’est passé est que j’étais malade et ma situation se détériorait et les médecins mauriciens réalisant que ma situation pourrait atteindre un point de non-retour ont pensé qu’il fallait me faire transférer en Inde rapidement. Personnellement, je ne voulais pas partir mais le Dr Aumeer et les autres m’ont convaincu », fait-il comprendre à la conclusion de la réunion de l’exécutif du PTr, hier.
« Ils m’ont dit que je serai embarqué le lendemain matin. Je ne sais pas avec qui ils parlaient. J’étais mourant. L’avion n’est pas arrivé le jour prévu, ni dans l’après-midi, le lendemain toujours aucun avion, ni dans l’après-midi. Au quatrième jour j’ai dit au Dr Aumeer que puisqu’on ne peut pas avoir un avion, je ne crains pas la mort mais je préfère mourir chez moi qu’en clinique. Le Dr Aumeer constatant que le risque devenait de plus en plus grand, avait pris contact avec le Dr Joomaye qu’il connaît pour lui faire comprendre que connaissant Ramgoolam, il va rentrer chez lui et s’il meurt la responsabilité incombera au gouvernement qui n’a pas été en mesure de trouver un avion. Je pense que Dr Joomaye a prévenu Pravind Jugnauth. C’est alors qu’il m’a appelé à travers mon garde du corps. Est-ce qu’il a oublié ou quoi? » ajoute-t-il.
« Je me souviens ce que je lui avais dit. Il m’avait dit: Mo tann dir to ankoler ar mwa. Je lui ai répondu : Mo pa ankoler ar twa me avek to bann dimoun ki antur twa ek ki pa fouti gagn enn avion. Il m’a donné des explications et les difficultés rencontrées avec les autorités de Maldives ».
A ce stade il a rappelé les démarches qu’il avait faites alors que le beau-frère de Pravind Jugnauth avait été attaqué à l’acide et il fallait le transporter d’urgence à Londres à bord d’un appareil d’Air Mauritius grâce à l’aide de Nash Mallam Hassam alors CEO de la compagnie aérienne nationale et du haut-commissaire mauricien à Londres, note encore Navin Ramgoolam, qui fait état des démarches entreprises par D. Damree auprès du Haut commissariat de l’Inde, qui avait fait comprendre que la requête doit venir du gouvernement mauricien.
« Damree a appelé le Premier ministre sur son portable mais n’a pas obtenu de réponse. Il a pensé passer par l’officier de service devant ma résidence pour appeler Pravind Jugnauth. En vain. À ce moment mon épouse a appris que ma situation était critique. En passant, je remercie Paul Bérenger, qui a rappelé que mon épouse était bouleversée. Elle est entrée dans la voiture pour venir me voir à la clinique. C’est alors qu’elle était en voiture que Pravind Jugnauth a téléphoné. Comme il n’y avait personne à la maison. L’officier lui dit que mon épouse était en voiture. C’est alors qu’il a appelé le bodyguard qui était dans la voiture qui lui a passé mon épouse. C’était un soulagement pour elle évidemment. Il lui a dit que des démarches étaient effectuées pour obtenir un avion pour me transporter en Inde. La seule réponse de mon épouse a été Mo remersie ou Premier minis » , se rappelle-t-il encore.
Navin Ramgoolam a conclu en affirmant Pravind Jugnauth a menti à plusieurs reprises ce mardi.