Assemblée nationale – Safe Landing Station : la passe d’armes décisive !

XLD sur un ton de défiance au PM : « The letter of the 12th April is a fake… There is no evidence at the PMO » Pravind Jugnauth : « I'm not afraid at all. I've given a statement to the police. This is the end of the matter » Koonjoo-Shah refuse de répondre à la PQ de Joanna Bérenger sans les excuses inconditionnelles de celle-ci sur l’affaire Facebook

Les travaux de l’Assemblée nationale d’hier ont été marqués par deux faits saillants. D’abord, cette passe d’armes décisive entre le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, l’opposant au Premier ministre et Leader of the House, Pravind Jugnauth, sur le dossier de brûlante actualité du Sniffing du réseau d’internet transitant à Maurice à la Landing Station de Baie-du-Jacotet le vendredi 15 avril dernier par une équipe de techniciens venus de l’Inde.

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Xavier-Luc Duval s’est permis d’aller jusqu’à confronter de face Pravind Jugnauth en qualifiant un document en date du 12 avril de Fake, soit affirmant que ce dernier se montre très économe avec la vérité dans ce dossier où l’accusation très grave de haute trahison est brandie contre lui.

Il a aussi ajouté que le Chief Technical Officer de Mauritius Telecom, Girish Guddoy, a été amené à signer Under Duress au Prime Minister’s Office la note en date du 2 juillet, révélée dans l’édition du Mauricien de lundi, s’évertuant à soutenir qu’il ne s’était rien passé le vendredi 15 avril à la station de Mauritius Telecom Baie-du-Jacotet.

Tout au long des échanges où il a nié l’existence d’un autre document que celui de ce 2 juillet, Pravind Jugnauth s’est contenté de mettre en avant le fait que « c’est lui qui a consigné une déposition à la police et non l’ancien Chief Executive Officer de MT, Sherry Singh, qu’il avait invité à faire depuis le début de cette affaire. » Il a catégoriquement rejeter la demande du leader de l’opposition pour l’institution d’un Select Committee of Senior Members of the House et ainsi faire la lumière sur ces zones d’ombre susceptibles de porter atteinte à l’intégrité du pays à l’international. Le Premier ministre a continué à jouer dans le déni.

D’autre part, en fin de la tranche du Question Time, la ministre Kalpana Koonjoo-Shah a croisé les armes avec la parlementaire du MMM, Joanna Bérenger. Suite à l’incident du Posting sur la page Facebook de cette dernière, la ministre a refusé de répondre à la Parliamentary Question inscrite au nom de Joanna Bérenger tant que celle-ci n’aura pas présenté des excuses. Devant le brouhaha soulevé, le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, n’a eu d’autre choix que de lever la séance pour quelques instants.

Répondant à la PNQ du leader de l’opposition au sujet du Select Committee sur le Sniffing du réseau d’internet, le Premier ministre s’est engagé dans de longues explications sur les procédures autour de l’institution d’un Select Committee. En s’appuyant Standing Order 70, il stipule qu’un Select Committee, autre qu’un Sessional Select Committee, est constitué sur la base d’une motion qui doit être acceptée par le Parlement, ajoutant ensuite qu’il revient au Premier ministre de procéder à la nomination de ses membres.

Pravind Jugnauth a enchaîné sur les paramètres pour les auditions et la soumission du rapport sur la table de l’Assemblée nationale. Il ne manquera pas de rajouter  que  les témoins ne doivent pas répondre à des questions concernant les délibérations du Conseil des ministres, les communications entre les officiers des services publics, le matériel qui peut porter atteinte à l’intérêt national, l’opinion du judiciaire ou des conseils légaux ou de documents considérés comme secrets.

Sur le fond de la PNQ du jour, le Premier ministre est revenu sur la teneur de la précédente PNQ et d’autres interpellations parlementaires au sujet des accusations de Sherry Singh.

« J’ai donné une chronologie des faits qui ont mené à l’étude effectuée par une équipe de techniciens indiens à la station de Baie-du-Jacotet. J’avais alors affirmé que ses allégations étaient sans fondement et n’avaient pas été soutenues par des preuves. Je n’ai jamais donné d’instruction pour l’installation d’équipements renifleurs et l’intérêt de l’étude concernant la sécurité nationale. J’avais aussi affirmé que puisque Sherry Singh n’avait pas fait de déclaration à la police, comme je lui avais demandé, j’ai donné une déclaration à la police le 11 juillet dernier, ce qui a donné lieu à l’ouverture d’une enquête concernant ces allégations, à la suite desquelles l’ex-CEO du MT est en train d’être interrogé par la police », dit-il.

Pravind Jugnauth s’est entêté à répéter qu’il n’y a pas eu d’intervention physiquensur le réseau internet à Baie-du-Jacotet. « Par conséquent, il n’y a pas eu de déclaration conflictuelle de ma part », s’est-il contenté d’ajouter. Rejetant la demande pour un Select Committee, il maintient que « les allégations sont sans fondements et ont des motivations ultérieures. Les fausses déclarations et les publications de Sherry Singh causent du préjudice à Maurice, au gouvernement, à mon bureau et à ma personne. Dans la mesure où cela représente un grand risque pour la sécurité nationale, j’ai rapporté l’affaire à la police. Dans la mesure où l’enquête de la police a commencé et continue, un exercice parallèle pour obtenir des preuves par un Select Committee est donc superflu et injustifié. »

« L’opposition a  un agenda sinistre consistant à empoisonner l’esprit de la population avec des accusations sans fondement, des insinuations et une tentative délibérée de jeter de la boue visant le gouvernement, les institutions du gouvernement et moi-même », fait-il comprendre avant de poursuivre : « nous ne céderons pas à l’hystérie de l’opposition, qui fait tant de mal au pays et à l’économie. J’ai toujours travaillé dans l’intérêt de la population. »

XLD: Personne ne croit que la police est en mesure de mener une enquête indépendante dans cette affaire. Everybody knows that it’s just a farce. Cette affaire porte préjudice à la réputation de Maurice comme l’a fait la représentante diplomatique de l’Afrique du Sud. Ma question constitue une occasion pour le Premier ministre de procéder à l’institution d’un Select Committee avec des Senior Members de l’Assemblée nationale, dont d’anciens membres ayant siégé au gouvernement, qui peuvent inspirer davantage de confiance que la police. An opportunity for the Prime Minister to come clean and clear his name and the reputation of Mauritius?

PM: Peut-il me dire ce que la représentante diplomatique d’Afrique du Sud avait déclaré?

XLD: Il n’a qu’à lire la presse du matin… Est-il au courant que ni la lettre du 21 octobre de l’année ni celle du 22 décembre – j’ai entre les mains la lettre qu’il avait remise au CCID – ne font mention du terme Survey à la Landing Station de Baie-du-Jacotet. Ces lettres en provenance du PMO ne corroborent nullement ce détail.

PM: I’m not going to find out what the South African diplomat has said.  Don’t refer to other publications. He can’t say anything. He is just bluffing. Dis-nous ce que cette diplomate a déclaré. (Du brouhaha monte au sein de l’hémicycle.) Let me answer. You are not able to say anything. Let me say… I mentioned what I’ve said. Depuis le 21 octobre, Sherry Singh a été informé de ce Survey. Tout ce qui est dit est Baseless

XLD: His arrogance won’t impress me…

Le Premier ministre tente d’intervenir.

XLD: Letters do not corroborate with what he has said. What he has said is flou flou flou. Le Premier ministre a fait état d’un Reminder en date du 22 décembre après la première communication du 21 octobre. Est-il au courant que trois jours après la lettre du 21 octobre, le dénommé Sherry Singh avait approché le Secrétaire au Cabinet et président du Board de MT pour lui faire part de ses qualms of real security issues. There was no mention of survey. Encore moins dans le questionnaire attaché.

PM: Le leader de l’opposition trouve que ma déclaration est floue, floue, floue. Maintenant, il y a quelqu’un qui a fait de sérieuses allégations contre ma personne, contre la Security Division du Prime Minister’s Office et le Prime Minister’s Office. He does not go to the police. Il n’y a aucune déposition. He has not invited him to go to the police. I had to report the case to the police.

À un certain moment, il devait venir de l’avant avec d’autres révélations pour m’exposer avec l’annonce d’un tsunami. Des preuves irréfutables allaient être soumises. Ce qui avait été annoncé le 8 juillet par son porte-parole. He absconded. He had to revise his notes. Puis un nouveau rendez-vous a été annoncé pour le 12 juillet. Good enough! He waited for my reply. Par la suite certains, dont des membres de l’opposition, ont dit que la montagne a accouché d’une souris. Moi, je dis que la montagne n’a pas accouché d’une souris, mais de l’air. Nous sommes restés sur notre faim.

Ils sont en train de mont dadak. Time will come when they will not want to be the jockey. They will want to kill the horse. The letter of the 12th April 2022 mentioned a survey mission. The purpose was communicated well before. La lettre du 12 avril fait état d’une Survey Mission. (Brouhaha montant au sein de l’hémicycle) When you ask question, I don’t stop you. (Haussant le ton) Ta ale do ta…

Speaker: Order! Order! Order!

XLD: You are shouting…

PM: I’m not shouting. On the 12th of April, if he was not agreeable, he stays in office… Il dit qu’il était resté à son poste pour recouper des preuves… I listened to his justification. He stays to collect evidence. People will see at the end of the day…

XLD: The letter of the 12th of April is a fake. There is no evidence at the Prime Minister’s Office…Pour ce qui est de la note du Chief Technical Officer de Mauritius Telecom en date du 2 juillet, qui a été publiée dans la presse hier, peut-il confirmer que cette note a été rédigée au Prime Minister’s Office? Did the Chief Technical Officer sign the note under duress after various options were offered to him?

PM (haussant encore une fois le ton): Je l’invite à répéter ce qu’il vient de dire à l’extérieur de la Chambre. Il ne peut se cacher derrière l’immunité parlementaire. S’il a le courage de le faire, I will deal with him.

XLD: If you have the courage, appoint a Select Committee. Nothing else. Why are you hiding? This is Parliament. I need not go outside.

Le leader de l’opposition, qui veut poursuivre son interpellation supplémentaire, est interrompu par le Premier ministre, qui veut répondre à la question, le ton devenant de plus en virulent.

PM: I’m not afraid of you…

Speaker: Order! Order! I need silence. No crosstalking please…

PM: I have to answer. I’m not afraid of the leader of the opposition, of the Entente de l’Espoir and members of the opposition who are denigrating people who are performing prayers at Grand-Bassin, a sacred place…

Du brouhaha et des échanges d’invectives s’invitent à la PNQ.

Speaker: Order! Order…

PM: I’m not afraid at all. I’ve given a statement to the police. This is the end of the matter. Après, les conclusions de l’enquête seront soumises au Directeur des Poursuites publiques. Instead of wasting time. Avec un Select Committee, le rapport sera soumis à l’Assemblée nationale pour des débats and bla-bla-bla. We are not going for a select committee.

Cette réponse du Leader of the House suscite des applaudissements de ses pairs de la majorité.

XLD: Le Premier ministre veut nous faire croire que le CCID est en mesure de mener à terme cette affaire. No one believes that. You have not replied whether this note was done at the Prime Minister’s Office. There was a previous report by a Manager of MT. He has submitted this report very close to the 15th of April (la date de la descente de l’équipe indienne à la SAFE Landing Station de Baie-du-Jacotet). Will you accept to provide that previous report to the House?

PM: The leader of the opposition is making frivolous allegations. Il parle du rapport du 15 avril. There is no report. You want me to publish something that does not exist…

Speaker: Table the report…

XLD: That’s why I’m asking for a Select Committee…

Speaker: My question is very simple…Yes or no?

XLD: If it is so, I would have been Sherry Singh…

Speaker: Simple answer! Yes or no…

XLD: Who are you to ask me question?

Speaker: I’m the Speaker… I take it that you don’t have any report…

XLD: This is Prime Minister’s Question Time. This is not the Leader of the Opposition Question Time. You are getting arrogant. Arrogance does not work with me. I’m just asking for the setting up of a Select Committee. C’est une question relevant de la sécurité nationale. Avez-vous informé vos collègues du conseil des ministres des tenants et aboutissants de ce problème? Et à quelle date?

PM: Il a déjà exercé les fonctions de ministre. Il doit savoir que ce qui est discuté lors des délibérations du conseil des ministres ne peut être divulgué publiquement.

XLD: Je demande que la date… Savez-vous que certains de vos collègues affirment en privé être nullement au courant de cette affaire? They were not at all aware of anything…

Speaker (sans crier gare): Time is out…

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