Le FMI maintient : croissance de 6,2% et inflation à 11,4% en 2022

Avertissement : « As inflation rises and public debt remains high, the calibration of fiscal and monetary policies remains important to avoid further increase of debt vulnerabilities »

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Carton rouge à la Banque de Maurice : le capital de Rs 10 milliards, soit 2% du PIB et des BoM Liabilities, jugé trop bas dans la conjoncture des taux d’intérêt en hausse

La proposition de divorce Banque de Maurice/MIC réitérée « to support policy credibility and remove unnecessary credit risk from the BOM’s balance sheet »

Avec le Fonds monétaire international (FMI) rappelant que, le taux d’endettement public avait frisé la barre des 100%, soit 99,1%, le Staff Appraisal Report suite aux Article IV Consultations ne se départit nullement des prévisions de croissance économique de 6,2% et d’un taux d’inflation de l’ordre de 11,4% pour 2022. Ces documents présentés au Board du FMI lors de la réunion du 15 juin de cette instance ont été rendus publics hier. Outre le fait que « the outlook is subject to downside risks », notamment en raison des séquelles de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le FMI revient avec un carton rouge à la Banque de Maurice. Face à l’entêtement de l’Hôtel du Gouvernement, le FMI réaffirme que le divorce d’avec la Mauritius Investment Corporation devra apporter davantage de crédibilité à la Banque Centrale et éliminer des risques inutiles à sa Balance Sheet. D’ailleurs, la mission du FMI souligne que le capital de Rs 10 milliards de la Banque de Maurice est trop bas pour faire face au contexte des taux d’intérêt revisés à la hausse.

Commentant les projections du taux de croissance, le Staff Appraisal Report du FMI note que « the rise in global inflation due to higher fuel and food prices and supply constraints and the resulting decline in real income may weigh on global demand, including for tourism travel, and freight costs ». Le FMI affirme que Maurice souffre aussi d’un déficit en termes de sièges-avion, ce qui le pousse à privilégier le chiffre de 800 000 touristes cette année au lieu du million du ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Le retour à la normale dans le secteur du tourisme est annoncé pour 2024.

Par ailleurs, au vu de la flambée des prix depuis le 1er juillet, la mission du FMI prévient contre le cercle vicieux de l’endettement et de la hausse de l’inflation. « As inflation rises and public debt remains high, the calibration of fiscal and monetary policies remains important to avoid further increase of debt vulnerabilities and embedded expectations of higher inflation », rappelle-t-on au chapitre des Outlook and Risks.

Tout en concédant que l’ambition de Maurice est de réintégrer la High-Income League of Countries, le FMI est d’avis que la réalisation de cet objectif imposera « macroeconomic stability, risks from declining growth, surging debt and rising inflation ». Dans l’immédiat, les autorités doivent établir « a fine balance between supporting recovery and controlling inflation while starting to consolidate the fiscal position ».

Alors que le ministère de la Santé récolte des félicitations du FMI pour sa gestion de la pandémie de Covid-19, la Banque de Maurice, qui a mis à la disposition des autorités les ressources financières pour faire face à la situation depuis 2020, doit se contenter des récriminations. Au chapitre de l’inflation, la Banque Centrale est appelée à renforcer la Policy Stance pour placer sous contrôle les Second Round Effects.

Toutefois, les préoccupations les plus graves sont signalées par rapport au fait que « government needs to cover Bank of Mauritius’s losses which may materialize due to increasing policy implementation costs already in the near-to-medium term ». Ainsi, le FMI revient sur les transferts de l’ordre de Rs 138 milliards, avec pour conséquence « the depletion of the Special Reserves Fund ».

Avec le capital de Rs 10 milliards, représentant 2% du PIB et des BoM Liabilities, le FMI recommande la recapitalisation déjà mentionnée dans le précédent rapport, au plus vite. « Recapitalizing the BOM upfront is preferable to address the risk and create buffers in advance, but it is also more demanding for the fiscal sector », propose le Staff Appraisal Report, qui fait état que « the Rs 5 billion (1 percent of GDP) in the BOM’s accounts receivable should not be transferred to the government to limit further deficit monetization ».

Autre point faible relevé à la Bank of Mauritius Tower : les relations incestueuses avec la Mauritius Investment Corporation et le War Chest de Rs 90 milliards. À cet effet, le paragraphe 21 du rapport note que « to support policy credibility and remove unnecessary credit risk from the BOM’s balance sheet, staff recommends the BOM to relinquish ownership of the MIC, the MIC to return undisbursed financing to the BOM, and avoid quasi-fiscal financing ».

Le FMI souligne que l’incorporation de la filiale de la « Mauritius Investment Corporation weighs on the BOM’s independence, blurs the separation of monetary and fiscal policies, and will likely contribute to higher monetary policy costs and/or higher inflation going forward. In addition, the MIC competes with the financial sector for some profitable projects ».

Toutefois, le FMI, qui concède qu’il n’est pas dans l’intention du gouvernement de phase out la MIC, se montre très critique s’agissant des conflits d’intérêts au sein du Monetary Policy Committee, mettant en doute l’indépendance de la Banque de Maurice.

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