Des pêcheurs devant le QG de la Pêche pour crier leur ras-le-bol

Ils réclament des subsides sur le prix à la pompe du diesel pour réduire leurs frais d’opération

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Demande pour qu’un îlot soit mis à leur disposition à Saint-Brandon pour la préparation du poisson salé

Le Syndicat des Pêcheurs a manifesté une nouvelle fois devant les locaux du ministère de la Pêche, hier, pour déplorer l’absence de considération à leur égard. Les pêcheurs de bancs, qui réclament une carte professionnelle, sont toujours sans emploi. Ceux engagés dans la pêche semi-industrielle doivent faire face à la flambée du prix du carburant et au manque de main-d’oeuvre. Ils réclament le soutien du gouvernement de toute urgence en vue de faire face à la situation.

Les pêcheurs contribuent à la sécurité alimentaire du pays, mais ils font face à de nombreuses difficultés. C’est ce que soutient Judex Rampaul, président du Syndicat des Pêcheurs, qui a manifesté avec ses collègues devant le LIC Building à Port-Louis, à la mi-journée hier. Il cite en exemple, le cas des pêcheurs de bancs, qui n’ont pas de travail, parce que les bateaux opérant dans les eaux territoriales, préfèrent privilégier la main-d’oeuvre ailleurs, notamment de Madagascar.
Une demande a été faite au ministère de la Pêche, afin que ces derniers puissent bénéficier d’une carte professionnelle pour opérer comme pêcheurs côtiers. Mais aucune réponse à ce jour. « Ces pêcheurs sont déjà formés, il faut simplement leur donner les moyens d’accomplir leur métier », fait-on comprendre.
Tony Ravina est l’un d’eux. Il s’adonne au métier de pêcheur de banc depuis 1990. Mais depuis quelque temps, il n’a plus de travail. « Le gouvernement doit assurer ses responsabilités envers sa population. Comment se fait-il que ces bateaux pêchent chez nous, mais vont chercher leur équipage ailleurs. Ce n’est pas logique », dit-il.
Mohamedally Lallmamode, qui gère le bateau de pêche semi-industriel Serenity, évoque les difficultés dans ce secteur. « Aujourd’hui, on nous impose une assurance à hauteur de Rs 25 millions pour le Salvage, en cas de naufrage. Mais un bateau de pêche semi-industriel fait 15 mètres de long et n’a que trois tonnes de diesel dans son réservoir. Ce n’est pas le MV Wakashio. Pourquoi nous imposer une telle somme ?» se demande-t-il.
De plus, ajoute ce dernier, cela fait plusieurs semaines qu’il attend le renouvellement de son permis de pêche. Il se demande ainsi comment se fait-il que pour les bateaux étrangers, les procédures sont faites en un temps éclair. Mohamedally Lallmamode évoque des difficultés également au niveau de l’équipage. « Quand un pêcheur artisanal vient avec nous en mer, sa Bad Weather Allowance est réduite, car il n’est pas présent à Maurice pour estampiller sa carte. Il faut un autre système, une formule de Seagoing Allowance, comme c’est le cas pour les fonctionnaires » , propose-t-il.

Judex Rampaul ajoute à ce sujet, que les pêcheurs avaient auparavant la possibilité de concocter du poisson salé sur l’un des îlots de Saint Brandon. « Depuis, on nous a chassés de ces îles, on préfère importer du poisson salé, au lieu de laisser les pêcheurs locaux en produire à moindre coût pour la population », déclare-t-il. Il lance ainsi un appel aux autorités de leur donner l’opportunité d’accéder à l’un des îlots pour reprendre cette activité.

Alors que le gouvernement est venu une nouvelle fois de l’avant, dans le dernier budget, avec un projet pour l’achat de six bateaux de pêche semi-industrielle, des zones d’ombre subsistent sur ceux octroyés par le passé. « Le gouvernement avait donné le grant pour l’achat de trois bateaux à trois coopératives. L’un des bateaux a disparu. Nous réclamons des comptes à ce sujet. Où est passé ce bateau de pêche? Pourquoi la coopérative concernée n’a pu poursuivre ses activités? Comment a-t-on octroyé ce grant ? » reprend-il.

Les pêcheurs demandent également au gouvernement de leur accorder des subsides sur le prix de vente à la pompe du diesel, car avec la flambée du prix du carburant, le coût des opérations a augmenté considérablement. « Aujourd’hui, on est contraint de vendre le poisson à un prix élevé à cause du coût du diesel. Si on nous accorde des subsides, la population aura du poisson à un prix abordable. Surtout à un moment où tout a augmenté », fait-il ressortir.

Pour sa part, le député Fabrice David a tenu à apporter son soutien aux pêcheurs. Il réclame davantage de considération et souhaite des changements dans la manière de procéder, notamment pour l’allocation de la Bad Weather Allowance. « Aujourd’hui, un pêcheur doit payer Rs 60 de transport pour aller faire estampiller sa carte dans un Fisheries Post. Donc, les Rs 100 d’augmentation de la Bad Weather Allowance ne sert plus à grand-chose. Il aurait fallu que les Fisheries Officers se déplacent jusqu’au débarcadère pour cela, au lieu de demander aux pêcheurs de se déplacer»,regrette-t-il.

Les activistes Ivann Bibi et Bruneau Laurette étaient également présents. Ils ont réclamé une considération accrue à l’intention de la communauté des pêcheurs.

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