Construites au 18e siècle sous l’ère française de Mahé de La Bourdonnais et ses successeurs, Les Casernes centrales, qui servent aujourd’hui dcomme quartier général de la police, ont été la proie des flammes dans la nuit de lundi à mardi dernier. Un premier foyer dans le store à proximité du Barrack 4 de la Special Supporting Unit (SSU), qui avait pris naissance lundi soir vers 20h30, a été maîtrisé au bout de deux heures Il a été suivi par un nouvel incendie plus violent qui s’est déclaré vers 1h, mardi matin, et qui a duré jusqu’aux aurores pour ravager toute une aile des Line Barracks, longeant la rue Orléans et accueillant des membres de la SSU et des nouvelles recrues de la force policière.
L’enquête en cours pour déterminer les circonstances de ce double incendie par les services de police spécialisés progresse lentement avec pour hypothèse qu’un court-circuit pourrait être à l’origine du premier sinistre, ce qui reste à confirmer. L’équipe du FSL et les enquêteurs de la police devront aussi tenter d’élucider clairement l’origine des deux incendies et, surtout, déterminer comment un deuxième foyer a éclaté, alors que le premier incendie avait, semble-t-il, été totalement maîtrisé et que les pompiers étaient restés sur place pour parer à toute éventualité. Cette étape n’interviendra que quand les pompiers estimeront que les lieux sont safe. Des éléments de la Scene of Crime Office (SOCO), du Forensic Science Laboratory (FSL), les ingénieurs du Central Electricity Board et le FIU du MFRS pourront, alors, effectuer une inspection et procéder aux différents prélèvements. Les enquêteurs visionneront aussi les images des différentes caméras CCTV du lieu.
Heureusement, le double incendie n’a fait ni blessés, ni victimes fatales, et la bonne coïncidence a voulu que les officiers de la SSU No 4 étaient en congé. Seules présentes, les nouvelles recrues, au nombre de 87, qui se trouvaient au moment du premier incendie dans les barracks, ont été évacuées par précaution, et une vingtaine de détenus du centre d’Alcatraz ont, eux, été déplacés après le nouveau départ de feu.
Pas de blessé, mais des dégâts matériels majeurs
En revanche, les dégâts matériels sont conséquents car les flammes se sont propagées rapidement, vu les structures en bois vétustes. Outre tout l’intérieur du bâtiment et tout ce qui constitue sa toiture et ses aménagements internes, le barrack pour les Women Police Constables, deux stores pour la SSU et la cuisine, l’armoirie de la SRG et la SSU No 4, des documents administratifs de la SSU, des équipements pour la formation ont aussi été abîmés. De même, le matériel utilisé par les policiers en fonction comme des armes à feu, du matériel utilisé en cas d’émeutes, de même que les effets personnels des officiers de police ont subi la foudre des flammes.
Les nouvelles recrues ont été envoyées à Le-Chaland pour poursuivre leur formation, tandis que l’équipe SSU No 4 a été hébergée dans les différents blocs aux Casernes centrales. Depuis mercredi, les activités publiques ont presque repris normalement, seuls les examens du permis de conduire ont été vraiment affectés.
Tout commence lundi soir vers 21h30 lorsqu’un officier du SSU affecté à l’accès au Casernes centrales voit de la fumée sortir du bâtiment en pierre. Dans un premier temps, ses collègues tentent de maîtriser l’incendie, mais celui-ci se propage assez rapidement compte tenu de l’état de vétusté du bâtiment. Les pompiers de Port-Louis et de Coromandel sont dépêchés sur place pour éteindre le feu. Cependant, vers 1h du matin, un nouvel incendie, beaucoup plus important, est signalé. Ainsi, des moyens importants sont mis en place et des renforts de Quatre Bornes appelés à la rescousse. Tout le bloc des Casernes centrales donnant sur la rue d’Orléans est lourdement touché. Ce n’est qu’à 6h du matin que les pompiers confirment que l’incendie est maîtrisé.
SOS Patrimoine met en garde contre toute idée de destruction
Dans un communiqué émis à la suite des incendies aux Casernes Centrales, SOS Patrimoine en péril s’est dit attristé par ces événements qui ont affecté une partie de ce patrimoine national historique. SOS Patrimoine dit avoir alerté les autorités de la nécessité de mettre en place un plan pour l’ensemble du patrimoine historique et demandé des protections additionnelles contre le changement climatique, le vol et les catastrophes naturelles ou incendie.
SOS Patrimoine rappelle que l’ancien poste de police de Fanfaron, qui a été la proie flammes, est toujours en attente de restauration. L’association met en garde les autorités que « cet incendie ne doit être en aucun cas un prétexte pour démolir les Casernes centrales, mais au contraire une occasion pour l’État de revoir sa politique vis-à-vis de notre héritage culturel ». SOS Patrimoine en péril fait un appel aux autorités pour mettre en place un comité d’urgence afin de commencer un travail sur la restauration au plus vite.