Les Mauriciens de foi islamique ont renoué avec leur coutume et leurs traditions pour les célébrations visant à marquer l’Eid-ul-Adha, l’une des festivités les plus importantes du calendrier musulman. Cette fête, communément appelée chez nous “BakrEid”, symbolise en effet le sacrifice d’Abraham, tel que rapporté dans le Saint Coran, de même que dans la Bible. Cette fête prend ses origines dans le sacrifice d’Abraham pour marquer sa loyauté envers le tout-puissant Allah (SWT).
Ce 10 juillet, un grand nombre de familles musulmanes mauriciennes s’apprêtent ainsi à fêter « fastueusement et en respectant toutes les traditions » l’Eid-ul-Adha, confient quelques familles au Mauricien. Pour rappel, en 2020 et 2021, cette célébration n’avait pu être commémorée comme d’habitude du fait que le pays était en urgence sanitaire.
Cette fête majeure du calendrier musulman est ponctuée par deux éléments importants, nommément le pèlerinage en terre sainte, à la Mecque, le Hajj, et le sacrifice d’Abraham. Le Hajj, pour rappel, est le 5e pilier de l’Islam. Or, durant ces deux ans sous Covid-19, même les autorités d’Arabie Saoudite avaient imposé un certain veto sur l’accès à la Mecque, ainsi que les lieux avoisinants, où se déroule le pèlerinage.
Il s’agit d’un périple où le musulman part sur les traces du Saint Prophète, Muhammad (pssl), et accomplit les mêmes rites. Il est dit que « ceux qui accomplissent le Hajj sont lavés de leurs pêchés ».
Même si cette année, la situation du Covid-19, à Maurice comme ailleurs dans le monde, semble être davantage sous contrôle, « la situation est assez difficile pour nombre de familles musulmanes », estiment plusieurs religieux sollicités. Raisons invoquées : « La cherté du prix pour accomplir le Hajj (Rs 250 000 minimum) ainsi que le prix de la viande, pour ceux qui accomplissent le sacrifice d’Abraham, soit à Rs 170 le kilo. Pourtant, autant nous, les religieux, que des politiques et des associations avons attiré l’attention des autorités pour plus de souplesse et de compréhension. Mais en vain. »
Traditionnellement, pour marquer l’Eid-ul-Adha, la grande majorité des familles musulmanes de Maurice achète « des parts de bœufs, qui sont divisés en trois parties, et qui sont partagées avec la famille et les plus défavorisés », élaborent les religieux. « Cette année néanmoins, bon nombre de familles n’ont pu se permettre de respecter cette tradition et de plaire au Créateur. Chaque famille passe par beaucoup de difficultés financières, et elles sont nombreuses à ne plus avoir de travail, carrément. C’est une situation très triste. »
Ce dimanche, donc, la journée débutera très tôt avec la prière spéciale de l’Eid-Ul-Adha. Ensuite, les familles seront prises par les rituels pour l’abattage des animaux, en présence de religieux, pour ceux qui ont acheté des parts de bœufs, ou de cabris et de moutons. Après la répartition en parts égales de la viande, ces dernières seront ensuite distribuées.